Avons-nous atteint les limites de la créativité ?

Ce n’est pas nouveau, c’est dur la vie d’artiste et on peut même​ dire aussi que celle d’écrivain l’est tout autant !

Bien avant le développement des premières Intelligences Artificielles, se faire une place dans des secteurs à orientations culturelles – même commerciales – ce n’était déjà pas évident.

Par exemple, en ce qui concerne les artistes, les galeries ne sont pas nombreuses et quand elles le sont, comme à New York, elles possèdent un catalogue restreint de fournisseurs (donc les artistes) et n’en prennent pas d’autres. Pour les éditeurs (littéraires), il en va exactement de même. 

L’autre problème, c’est l’argent…

Non seulement, il en faut pour organiser l’événement ou pour publier un livre, mais en plus, il faut que de l’autre côté, la population dispose d’un pouvoir d’achat suffisant. Ce qui n’est pas toujours – voir même souvent – le cas. 

Tout cela nous amène donc à la question suivante :

Avons-nous atteint les limites ?

Trop de monde, trop de gens et pas assez d’argent !

S’il y a une chose qui est certaine aujourd’hui, c’est que plus on est de fous, moins on rit. C’est une réalité qui nous éloigne du proverbe du XVII°siècle, époque à laquelle il est apparu dans une pièce de théâtre (La maison de campagne de Florent Carton, en 1688). Aujourd’hui, les artistes sont trop nombreux, les écrivains le sont aussi et dans l’ensemble, nous nous référons en permanence aux structures trop solides du passé. Même notre attention est devenue sur-sollicitée et les entreprises s’arrachent notre temps. C’est là le prix à payer pour Internet…

Tout le monde s’est mis à écrire, peindre, photographier, bref… à créer !

C’est le constat à tirer d’une révolution qui a désormais un peu moins de 30 ans et qui nous amène à nous demander s’il ne serait pas temps de tout abandonner ?

Arrêtons d’écrire, arrêtons de créer et laissons les Intelligences Artificielles faire tout à notre place, puisqu’elles le font mieux que nous !

Image, son, vidéo et maintenant publicités, rien ne leur échappe…

L’IA ne semble pas avoir de limites et s’installe désormais dans des niches bien particulières. Google est en ce moment en train de développer une IA qui va créer des publicités pour ses clients. 

Exit les publicitaires ?

De deux choses l’une…

Ce qui est impressionnant dans le développement des IA génératives, c’est la vitesse à laquelle les entreprises et les utilisateurs se lancent dans l’aventure…

Ce n’est pas nouveau, on savait que tôt ou tard les Intelligences Artificielles arriveraient dans nos vies. Mais personne ne pouvait imaginer qu’une bulle (pour utiliser un terme lié à la finance) exploserait de cette façon. Nous allons inévitablement assister à un décalage entre cette vitesse de développement et nos habitudes. Mais ceci, ce n’est jamais qu’un aspect du problème et nous finirons bien par nous y faire. C’est dans l’ADN humain, nous sommes une espèce qui s’adapte à toutes les conditions, car nous avons la faculté de changer les choses qui ne vont pas.  

Ce sur quoi il faut se pencher avant tout, c’est surtout sur le fait que nous allons cohabiter de manière permanente avec des robots qui vont effectuer un travail intellectuel que nous étions habitués à faire nous mêmes. Alors qu’auparavant, ce travail était principalement mécanique.

Donc, soit nous cessons de créer, parce que l’on considère que les machines font cela mieux que nous, et apparement c’est le cas, soit nous créons encore mieux qu’elles et ça, ce n’est pas gagné !

Autrement dit, soit on s’adapte et on utilise la machine comme nous l’avons fait avec l’ordinateur, Internet et le smartphone – ce qui, en quelques sortes n’a pas vraiment changé l’humain – soit on fait tout ce qu’on a pas fait dans le passé et cela veut dire que la révolution va véritablement éclater, cette fois, dans notre manière de vivre.

Côté créativité, retour à 1870…

Des chercheurs de l’université de Stanford en Californie viennent d’expérimenter un village virtuel, appelé Smallville, et dans lequel 25 personnes vivent. Ces personnages sont des IA dotées de leur propre personnalité, qui ont des besoins et qui sont munies d’une mémoire, donc proches des êtres humains. Elles communiquent entre elles et ont reçu comme instruction d’organiser une fête de Saint Valentin, ce qu’elles ont fait d’ailleurs à merveille. Elles en ont même fixé la date et organisé les courses et les responsabilités de chacune d’entre elles.

C’est cela qui est en jeu aujourd’hui…

Nous nous sommes lentement habitué aux robots. Nous les avons intégrés dans nos vies, presque sans aucun problème. Les robots virtuels qui se développent aujourd’hui à la vitesse grand V et qui sont immatériels, entreront tôt ou tard dans des enveloppes physiques qui marcheront à nos côtés dans la rue, et qui seront de plus, dotés de leurs propres personnalités (ça c’est la nouveauté). Elles apprendront de toutes les situations et développeront les mêmes capacités que les humains. Sauf celles, peut-être, de réaliser qu’elles sont des machines (et encore). La révolution qui se déroule maintenant est déjà importante car elle s’attaque aux emplois d’un côté, mais surtout à toutes les activités qui touchent à la créativité humaine. Et ce n’est rien par rapport à celle qu’elle va engendrer dans le futur.

En ce qui concerne la créativité, nous allons faire un retour dans le passé et plus précisément, dans la décennie 1870…

A l’aube de la seconde révolution industrielle, la photographie commence à se populariser. Le problème, c’est qu’il y a des laissés pour compte et ces derniers sont forcément, les artistes. Ils perdent ce pour quoi on les payait auparavant, à savoir fabriquer des images. Ils vont alors se lancer dans un vaste programme de réflexion sur leur utilité dans la société et inventer ce que les historiens appelleront l’Art Moderne. Jamais, dans l’histoire, la création artistique n’aura atteint de tels sommets créatifs et cela va durer 150 ans. Nous sommes à un tournant, et la meilleure des questions que l’on peut se poser, c’est de savoir ce que l’on peut faire avec ça !

Mais peut-on vraiment se baser sur le passé pour nous adapter à un monde qui échappe à toutes les lois physiques et dont on n’a aucune idée de ce qu’il sera fait ?

Toujours est-il que c’est peut être une chance pour l’humain de devenir encore plus unique. Peut être que finalement, les robots vont nous aider à devenir encore un peu plus humain que nous le sommes aujourd’hui ?

Quoi qu’il arrive, nous verrons…

Sébastien Colson 

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