Droite, Gauche : Et si on regardait les choses normalement, une fois pour changer ?

Être de droite ou être​ de gauche, qu’est ce cela veut encore dire aujourd’hui à part… pas vraiment grand chose. Plus les administrations se succèdent, plus nous assistons à un spectacle dans lequel le socialisme n’a d’autres choix que de faire du libéralisme et le libéralisme de faire du socialisme. Le résultat se solde toujours (ou presque) par un mécontentement de la population et c’est d’ailleurs normal puisque si vous mélangez du bleu et du rouge, vous n’obtiendrez jamais une couleur primaire. Cela fait bien entendu le jeu des extrêmes​ qui, à chaque élection, frappent à la porte pour entrer en scène. Il faut bien l’admettre, s’il y a eu une distinction claire entre la gauche et la droite à une certaine époque (XIX° et XX°siècles), ce n’est plus du tout le cas de nos jours…

Gauche, droite : même combat !

Ce manque de distinction – qui crée une insatisfaction au sein de la population – propulse même sur le devant de la scène de nouveaux acteurs un peu particuliers. Emmanuel Macron par exemple, mis à la porte du parti socialiste en 2016, a été élu président sans être affilié à​ un parti politique, un an à peine après sa virulente déclaration. Un journaliste star comme  Eric Zemmour est aujourd’hui un candidat à la présidentielle française, lui aussi sans être attaché à un parti politique, avec une côte de popularité qui ne cesse de grimper. Volant au passage une bonne part de l’électorat au Renouveau National, le parti de Marine Le Pen. S’il remporte les présidentielles de 2022, il y a bien des chances pourtant que son mandat se termine de la même manière (potentiellement) que celui de Macron. La raison en est simple : comme son prédécesseur, il aura été obligé de faire des compromis entre socialisme et libéralisme, avec de nouveau comme résultat une insatisfaction chronique des électeurs. 

Et si une fois pour changer, nous adoptions une grille de lecture différente de celle qui veut que sur une ligne, on positionne les tendances politiques comme telles (en partant de la gauche, vers la droite) : Communisme et extrêmes gauches, écologisme, socialisme, centrisme, droite libérale et enfin extrême droite ?

Et si nous voyions la politique comme un noyau dans lequel toutes les tendances se confondent ? Mieux encore, on pourrait y ajouter les patrons des grandes entreprises, ceux des associations, des fédérations et des syndicats, les lobbyistes, les avocats ou encore les intellectuels et les journalistes les plus médiatisés ? Tout ce beau monde tapant du coude pour rentrer dans le noyau et redoublant d’efforts pour ne pas en sortir. 

Deux nouvelles tendances, plus proches de nos besoins…

Il est parfois fascinant de remarquer que les médias nous montrent souvent les mêmes visages. Il est aussi surprenant de voir comment tous les membres du noyau peuvent se marcher sur les pieds. Des politiciens (y compris de gauche) quittent leurs fonctions pour devenir membres de conseils d’administration de grandes entreprises. Des chefs d’entreprises (y compris publiques) deviennent politiciens. Des politiciens volent une part de gâteau aux intellectuels et aux journalistes en écrivant des livres ou en donnant des conférences. La droite joue sur le terrain des écologistes, la gauche subventionne des entreprises, pourtant c’est le terrain de jeu traditionnel de la droite, etc. 

Pendant tout ce temps, le citoyen lambda assiste quant à lui, assis confortablement dans son canapé, au spectacle que ce beau monde veut bien lui offrir, comme si finalement il regardait l’ascension constante de l’élite d’un pays en y trouvant malgré tout un certain confort. Non seulement content de substituer sa propre autorité et sa liberté à ces derniers, il les observe et les vénère. Pourtant, pendant que les membres du noyau tirent les ficelles du monde, une partie de la population se détourne de lui car elle ne croit, non seulement plus aux belles promesses, mais de plus elle considère le système comme défaillant. En faisant un  petit retour en arrière, jusqu’à il y a peu, les populations voulaient encore croire que les promesses politiques finiraient un jour par arriver avec d’autres candidats. On essayait donc de voter à droite quand on était insatisfait de la gauche ou inversement. Seulement, la crise de 2008 a engendré des comportements tout à fait inattendus. Dans les années qui ont suivi la crise, les gens – rappelons qu’ils avaient été trahis par le monde de la finance et celui du pétrole – se sont mis à acheter des voitures hybrides, à faire du financement participatif, à faire de la micro agriculture voir même de la permaculture. A l’époque, on a vu la vague bio exploser, la dématérialisation des objets et des services se répandre comme une traînée de poudre, le faire soi-même se généraliser, l’artisanat réapparaître et les petites maisons (tiny houses) sortir de terre par dizaines. Bref, les gens commençaient à prendre le contrôle des choses en s’éloignant du noyau, mais cependant avec une certaine nuance. Il ne s’agissait aucunement d’un groupe soudé et agissant vers des intérêts communs. Deux groupes sont bien au contraire aujourd’hui, à l’extrême l’un de l’autre…

La technologie absorbée d’un côté et refoulée de l’autre… 

Étrangement, la crise de 2008 a créé chez beaucoup d’individus une volonté déterminée de retour aux choses simples et naturelles. Il faut dire aussi que depuis les années 1970, l’écologie fait progressivement son chemin, en conscientisant les populations pour la protection de la planète ou en dénonçant les excès orientés vers sa destruction. D’un autre côté, un sentiment de retour aux choses simples est apparu, mais ces choses sont technologiques cette fois. Plus on avance, plus le sentiment de propriété disparaît progressivement et il est désormais plus intéressant d’avoir accès, plutôt que de posséder quelque chose. Le premier groupe, c’est celui dont Greta Tunberg fait partie, il possède – comme souvent – ses extrêmes (Aurélien Barrault, Yves Cochet) et ses plus modérés (Yann Arthus Bertrand). En règle générale, ses adhérents considèrent la technologie comme nocive pour la terre, donc pour l’individu. De fait, on doit s’attendre à ce que la génération Tunberg donne de beaux jours aux différents partis écologistes dans les années qui viennent. Mais on peut prédire aussi que très tôt, la désillusion arrivera parce qu’un parti politique – même écologiste – n’est jamais qu’un simple parti politique (d’un point de vue occidental du moins) et n’a donc finalement aucun pouvoir pour influencer significativement le monde. Néanmoins, il existe un point commun entre ces deux nouvelles entités : c’est de croire que notre comportement personnel va pouvoir changer les choses (et cela change très largement par rapport à ceux qui regardent passivement le noyau). L’un considère que c’est en faisant marche arrière sur la technique que l’on va pouvoir sauver la planète. L’autre considère que la technologie a, quant à elle, le pouvoir de le faire, voire même de trouver une solution à tous les problèmes humains.  

Où devons-nous positionner ces deux dernières par rapport au noyau ?

Pour éviter une lecture gauche/droite, il serait intéressant de regarder les choses de manière verticale…
Les uns, prônant un retour en arrière seraient placés en dessous du noyau. Les autres prônant des avancées technologiques de première importance seraient placés au-dessus (il vous appartient bien sûr d’inverser les choses). Cette façon de voir le monde d’aujourd’hui – même si on n’est pas tout à fait d’accord sur le principe – permet de réaliser que le noyau est tiré d’un côté​ pour l’inciter à ralentir le développement technologique (et forcément économique), tandis que l’autre le tire dans le sens inverse pour l’accélérer. Toutefois, si le premier n’aura jamais qu’une influence – même significative – sur le noyau, le second groupe va quant à lui le faire disparaître en le rendant complètement obsolète.Tôt ou tard, des administrations surendettées seront obligées de remettre leurs modèles en question et d’accepter que d’autres font mieux le travail qu’elles. La crise de 2008 nous à réveillé et la technologie nous a aidé à nous prendre en main. Nous sommes désormais quatre à jouer à un jeu d’échecs extrêmement compliqué : soit vous faites partie du noyau, soit vous faites partie de ceux qui le regardent, soit vous refusez toute technologie, soit vous ne jurez par qu’elle. Le plus ironique dans l’histoire, c’est que les quatre catégories ont ce point commun, qu’il n’ont pas forcément choisi d’en faire partie. Les choses s’étant imposées d’elles-mêmes…

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