En finir avec le fantasme des potentiels GAFAM européens…

C’est devenu une affaire d’état, nous devons avoir en Europe nos propres GAFAM (acronyme pour Google Amazon, Facebook, Apple et Microsoft)…

Très bien, qui s’en plaindrait ?

Il serait agréable d’avoir chez nous un moteur de recherche et un service de vidéo en ligne qui serait l’équivalent de Google et de YouTube. De même qu’il serait agréable d’avoir nos propres systèmes de livraison postaux numériques, notre propre réseau social européen tel un Facebook, ainsi qu’un ou deux organismes qui nous mettent à disposition sur le marché des smartphones, des ordinateurs et un pléiade d’appareils technologiques qui nous rendent la vie plus facile…

Cela serait tellement plus agréable pour nous !

Du moins c’est souvent ce que l’on peut entendre de la bouche des politiciens et de leurs relais, mais qui peut dire en quoi la vie nous serait véritablement plus agréable avec des GAFAM européens ?

Posons-nous d’abord cette question : qu’est ce que cela pourrait finalement nous apporter de plus de posséder nos propres GAFAM en Europe ?

La réponse est toute simple, nous éviterions ainsi de devenir une colonie numérique. C’est du moins ce que les médias veulent nous faire passer comme message. Mais il appartient à chacun de se demander si chaque fois que nous utilisons Windows, Siri, Amazon Prime ou Google Chrome, nous avons l’impression de nous faire coloniser par ces terribles grands méchants américains. Ils s’emparent de nos données c’est un fait ! Mais que valent ces données isolées les unes des autres ?

Ni plus ni moins que…rien du tout, sauf si vous êtes quelqu’un de célèbre ou que vous ayez des choses à cacher et que si la vérité éclate, et bien votre réputation éclatera en même temps qu’elle ! Des entreprises américaines gèrent nos données certes, mais si ce sont ces entreprises qui les gèrent, ne devrions nous pas tout d’abord nous blâmer nous-même pour ne pas avoir vu plus loin que le bout de notre nez ?

N’est-ce pas notre passion pour la législation qui à empêché nos propres entreprises de se développer en Europe, comme les entreprises américaines et chinoises ont pu se développer sur leurs propres territoires ?

N’est-ce pas cet attachement forcené au passé et à ce qui existe déjà qui nous a empêché de voir les opportunités que les perspectives du futur nous offraient ?

Posséder nos GAFAM européens relève purement et simplement du fantasme pour au moins trois raisons…

La première est avant tout une affaire politique, mais aussi une question de mentalité venant des populations européennes. Il faut bien l’admettre, nous sommes obsédés par la législation. Avant qu’un problème ne survienne, nous avons cette frénétique et irrésistible envie de légiférer, de contrôler, de vérifier, de réglementer et ni plus ni moins d’interdire au besoin…

Cette législation freine les entreprises et comme le témoigne le premier bilan du RGPD, nous ne sommes pas du tout prêts à rattraper notre retard sur les USA et la Chine en terme d’Intelligence Artificielle. Logiquement d’ailleurs puisque les startups européennes qui essayent tant bien que mal de se faire une place dans ce domaine sont elles-mêmes lourdement freinées par cette règlementation.

Deuxième problème et non le moindre : comment rattraper 50 ans de retard technologique ?

Les premières tentatives réellement concrètes de placer l’outil informatique dans les mains de chaque individu, datent des années 1970, dans les laboratoires de l’université de Stanford en Californie. Depuis tout s’est fait outre Atlantique et en Asie et l’Europe n’a pas véritablement créé grand chose de le domaine des NBIC. Notre retard est énorme et il serait illusoire de vouloir rattraper ce dernier (ce qui ne veut pas dire pour autant que nous devons baisser les bras).

Troisième problème important, si nous n’arrivons pas à vaincre notre peur profonde du changement et de la modernité, nous n’arriverons pas à nous positionner dans un XXI°siècle qui se base purement et simplement sur la rupture avec le passé !

Notre attachement aveugle au CDI, aux protections des travailleurs, tout comme aux législations protégeant l’accès aux données numériques empêchent l’UE de se doter d’entreprises flexibles pouvant s’adapter à un marché en permanente évolution. Le pire est probablement que même si nous voulions changer les choses il serait difficile de la faire tellement le pouvoir des syndicats est puissant…

Rappelons que les conditions nécessaires à la constitution d’un pôle technologique de première importance sont littéralement opposées à trois choses auxquelles nous sommes, en Europe fortement attachés : l’État Providence, la Sécurité Sociale et… le pouvoir des syndicats !

Dans de telles conditions, il paraît très difficile de pouvoir développer des entreprises de ce type au sein de l’Union Européenne, donc à défaut de pouvoir trouver une solution, il serait grand temps que l’on arrête d’en parler et que l’on se penche sur ce que nous savons faire de mieux !

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