Et si l’avenir, c’était le nomadisme ?

Quand Disney et AirBnB s’associent pour vous vendre une expérience Winnie the Pooh en plein cœur d’une forêt anglaise, on ne peut pas s’empêcher d’hésiter entre ​amusement et perplexité. Certes, vivre quelques nuits dans l’univers de Disney est toujours tentant et des centaines de millions de personnes le démontrent d’ailleurs, d’années en années en fréquentant les parcs du groupe. Mais ce qui interpelle tout particulièrement ici, c’est que l’on dépasse les frontières du parc d’attractions en délocalisant et en isolant une activité…

Un nouveau type de vacances ?

Et si les parcs d’attractions voguaient lentement vers la délocalisation, pour devenir un parcours touristique dans le monde entier ? 

C’est justement la question que pose cette association toute particulière entre Disney et AirBnB. Si c’était le cas, ce serait peut-être bien la prochaine rupture importante que nous pourrions vivre. Après tout, le parc d’attractions possède de nombreux inconvénients qui privent les gros opérateurs d’une clientèle pourtant abondante : les files d’attente, la foule, l’obligation de se rendre dans un endroit centralisé et surtout des prix prohibitifs injustifiés. Bref, autant d’inconvénients qui font fuir nombre de personnes. En revanche, si je peux intégrer une expérience particulière de ce type (même sans être celle-là précisément) en fonction de mes intérêts, hé bien pourquoi pas. Mieux encore, imaginons que je planifie un road trip dans quatre Etats américains ou européens et que je réserve les différents logements dans lesquels je vais séjourner – toujours via AirBnB – sur une thématique Disney toute particulière ? Par exemple Star Wars, Mickey, Marvel, etc… 

Ridicule me direz-vous ? Oui certainement dans la démarche, mais à coup sûr, un marché extrêmement porteur et tout laisse penser que d’autres que Disney vont aussi se lancer dans l’aventure… 

Une généralisation du voyage chez les plus jeunes, mais pas que…

Assistons-nous à une mutation du voyage touristique ?

Wander log, NaviSavi, Paak, Thatch, TrueSpots, Explo, etc. Ce sont une douzaine de startups qui s’activent autour de l’encadrement et la planification de voyages à travers la planète. Et non, ce ne sont pas des tours opérateurs ou des agences de tourisme, mais bien des entreprises qui misent sur une rupture avec notre mode de vie sédentaire. Rien d’étonnant quand 50% des internautes (gen Z et millennials) suivent les expériences touristiques des autres sur les réseaux sociaux. Un autre phénomène qui semble voir le jour avec les possibilités qu’offrent le télétravail, c’est qu’il est aujourd’hui possible de voyager tout en travaillant, exactement comme si vous vous trouviez au bureau en présentiel. Donc nous pourrions bien assister dans les prochaines années à une forte mutation du travail, qui cumulerait à la fois les voyages d’affaires, les voyages touristiques et les vacances (et bien entendu, le travail). 

Si ce phénomène venait à se généraliser, il aurait probablement un impact important sur le marché de l’immobilier. Marché qui n’est de toute façon pas accessible aux plus jeunes qui commencent à travailler. Du moins en ce qui concerne l’achat d’un bien. Ces jeunes constituent une population toute particulière qui n’est plus du tout attachée à la propriété. Pour eux, avoir accès est, en effet, aujourd’hui plus important que le fait de posséder. L’autre point qui pourrait aussi faire pencher la balance est cette irrésistible envie de voir le monde lorsqu’on entre dans la vie active. Il est vrai que c’est paradoxal puisque c’est aussi à ce moment que l’on s’installe avec quelqu’un. Mais force est de constater que malgré les changements de génération, l’envie de voyager ne s’estompe pas chez les plus jeunes. 

Et si les grands s’y mettaient eux aussi ?

Vu le contexte, il n’y aurait rien d’étonnant que chez les plus jeunes, un nouveau mythe s’installe. Un mythe qui allierait le voyage de type road trip, le télétravail et une thématique particulière (Disney par exemple). Si cela devait arriver, nous assisterions à un véritable bouleversement économique et social…

D’une part, l’immobilier muterait de manière importante, du fait que les locaux professionnels pourraient s’effacer peu à peu pour laisser la place à des logements pour les travailleurs nomades. Ceux-ci pourraient même être – pourquoi pas – initiés par les entreprises elles-mêmes. Ces dernières pourraient par exemple encourager leurs employés à voyager dans certains lieux stratégiques pour elles. D’autres part, socialement ce type de comportement pourrait avoir une influence très forte sur les liens entre les conjoints. Des liens que l’on pourrait rompre plus facilement, puisque plus rien de matériel ne nous raccroche à une vie stable. D’autant plus que les voyages amènent aussi à la rencontre. On pourrait de ce fait commencer son voyage à deux (ou avec une bonne bande de copains), le terminer sans personne ou bien encore l’avoir accompli avec plusieurs partenaires. Bref, le type de vie que l’on cherche quand on vient de terminer ses études. D’autres part, rien n’indique que ce modèle n’intéressait pas non plus des gens plus âgés. Des jeunes retraités par exemple, qui mettraient eux aussi leur propriété en location pour d’autres voyageurs/travailleurs. Dans ce cas, cela impliquerait inévitablement une dématérialisation poussée au maximum dans le lieu d’habitation. Plus on laisse son bien aux autres, moins on y met des choses de valeurs et dans ce cas, on ne peut pas non plus s’empêcher de penser à un modèle épuré comme celui d’Apple. Nous en parlons souvent ici, on pourrait assister au développement de réseaux d’habitations, dans laquelle l’expérience client serait liée à l’image de la marque. Il serait par ailleurs intéressant de parcourir le monde en louant sur AirBnB, des Apple houses offrant une expérience client minimaliste et technologiquement ultra sophistiquées. 

C’est peut-être dans ce contexte que l’entreprise travaille depuis plusieurs années sur une Apple Car qui pourrait bien être le véhicule qui pourra vous déposer de logements temporaires en logements temporaires. Après-tout, si nous vivons dans un monde dans lequel avoir accès est plus important que le fait de posséder, pourquoi devrions-nous avoir une voiture ?

Si c’est le cas, cela en dit long sur l’avenir de la mobilité et il ne serait pas non plus étonnant que les constructeurs automobiles deviennent eux aussi des grandes chaînes hôtelières…

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