Facebook en panne, les opérateurs téléphoniques se frottent les mains…

C’est bien connu, le malheur des uns fait toujours le bonheur des autres. Cela à toujours été et cela ne changera probablement jamais. Après l’avalanche de gifles que le groupe Facebook a infligées aux opérateurs téléphoniques ces dernières années, il fallait bien s’attendre à ce que lorsque survient un problème important pour le réseau social (et ses petits frères), la presse s’empresse de mettre en avant la fragilité de son système, et ne manque pas non plus de rappeler que les vieilles gloires sont toujours là pour rendre un service à la population qu’il sont les seuls capables de donner…

Que s’est t’il finalement passé chez Facebook ?

Défaillance technique, piraterie ou quoi que ce soit d’autre, finalement la panne mondiale qui a paralysé le réseau social pendant plus de six heures n’est qu’une illustration (ou un prémice ) des enjeux du futur. C’est ce à quoi pourrait ressembler d’ailleurs la guerre dans les prochaines années. Il se pourrait même que le problème se répète car une population sans moyens de communication est une population vulnérable. Mais soyons honnêtes, le tintamarre qui tourne autour de cette panne révèle une fois de plus une certaine réalité… 

D’un côté nous avons l’entreprise qui réussit et qui bouleverse au quotidien un système bien mis en place. De l’autre, nous avons des institutions, une écrasante machine administrative et judiciaire, des armées entières de pirates qui ne cherchent qu’à lui nuire et une foule de militants anti-Tech qui rêvent de retourner vivre à la grande époque des années 50. Bref, autant dire que Facebook n’a pas la faveur de tout le monde et dès qu’il est possible de lui tirer une flèche dans le dos, certains ne se privent pas. L’article La panne de Facebook a ressuscité le bon vieux SMS, des Échos.fr ( 5 octobre 2021) est emblématique à ce propos…

Il apparaît que cette fois, ce soit les opérateurs téléphoniques qui se sont régalés du malheur de ce petit effronté qui leur botte les fesses depuis tant d’années. Tout comme l’Etat qui est là, tapis dans l’ombre et qui ressurgit pour régler les problèmes lorsque les choses ne vont pas – et ces dernières années, il nous a surpris à deux reprises pour nous montrer qu’il était vraiment indispensable – les opérateurs téléphoniques jouent aujourd’hui le même rôle. Le message final est bien entendu de nous faire passer l’idée que nous devrions être heureux de les avoir car ils incarnent toujours une porte de secours indestructible au service de l’usager (on ne parle plus de clients au niveau des institutions, cela élimine certaines responsabilités)…

A l’Ouest, rien de bien nouveau…

Force est de constater néanmoins que durant ces heures de panne, les gens se sont rués sur le bon vieux service téléphonique en faisant exploser le nombre de SMS envoyés.  Bon d’accord, nous avons bien retenu la leçon : les réseaux sociaux sont fragiles et les infrastructures mises en place par les administrations sont fortes et nous supporteront quoi qu’il arrive !

Ok, and sooooo what ? 

Des problèmes techniques, cela arrive en permanence. A l’heure ou j’écris ces lignes, on entend moins parler de la marée noire qui a lieu en Californie que de la panne chez Facebook. Et surtout des sept milliards de dollars que Mark Zuckerberg vient de perdre. Pendant quelques heures, nous avons été coupés de nos relations extérieures et d’un outil de travail extrêmement puissant. Facebook va faire en sorte de limiter les risques que cela arrive à nouveau et dans l’avenir, on peut être certain que d’autres problèmes arriveront. Problèmes qui seront résolus à leurs tours et ainsi de suite. Il faut se rendre compte qu’à l’époque dans laquelle nous vivons, tout est nouveau ou presque. Il est donc logique que si une rupture se produit dans un secteur il génère aussi des nouveaux problèmes. 

L’exemple de la consommation en énergie des data centers est à ce propos emblématique. C’est par ailleurs, une problématique récurrente affichée par la presse et les mouvements écologistes dans le monde. La chaleur générée par les serveurs qui traitent et stockent nos données a un coût énergétique et financier important. Mais elle pousse aussi les entreprises concernées à la recherche dans le domaine…

La loi de Moore, encore et toujours…

Récemment Microsoft à réussi à stocker les données d’un film complet (Superman) sur une plaque de verre. C’est une avancée cruciale qui pourrait bien révolutionner le monde du traitement des données. Si cette technologie s’avérait efficace avec le temps, les besoins en infrastructures physiques pourraient s’en trouver très largement transformés. N’oublions pas non plus que chaque jour la technologie fait évoluer la puissance des microprocesseurs. Plus on avance dans le temps, plus les appareils deviennent plus puissants en devenant toujours de plus en plus petits. La puissance rassemblée dans un IPhone aujourd’hui aurait nécessité un ordinateur IBM de la taille d’un terrain de tennis dans les années 70. Les appareils nécessaires aux traitements des données n’échapperont pas, eux non plus, à la dématérialisation. Il faudra encore du temps, mais nous en avons les preuves tous les jours. Il suffit de regarder les nouvelles lunettes connectées de Facebook pour s’en convaincre. De son côté chez  Apple – qui n’a pas encore sorti les siennes – on estime que les lunettes connectées remplaceront un jour les smartphones. Les scientifiques qui travaillent sur la 6G, qui devrait être déployée au début de la décennie 2030, estiment quant à eux qu’elle sera suffisamment puissante (plus de 6.000 fois supérieure à la 5G) que pour faire interagir directement le cerveau avec des assistants numériques et des intelligences artificielles.

Il est important que ce type de débat ait lieu car il pousse les choses vers l’avant. Les concernés ont très largement les ressources intellectuelles pour pallier aux problèmes qu’ils génèrent. Ils en ont aussi la volonté et même les moyens financiers nécessaires. C’est un luxe que ne peuvent pas se permettre des opérateurs technologiques atteints chroniquement d’immobilisme, mais merci à eux quand même de servir de porte de secours. Facebook vient de réaliser une prouesse en résolvant une panne aussi importante en l’espace de quelques heures. La leçon à tirer de cette dramatique affaire est avant tout de savoir comment résoudre à nouveau ce problème plus vite la prochaine fois que cela arrivera et moins de se concentrer sur la panne elle-même. 

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