Il y a un an, le 28 janvier, Netflix allait bien, Google aussi et Boeing buvait la tasse. Et aujourd’hui ?

Il est parfois intéressant de revenir sur un article que l’on ​a publié un an auparavant, car ce n’est pas forcément parce que des entreprises paraissent invincibles qu’elles le sont réellement. Les entreprises du monde numérique ont bien profité de la situation exceptionnelle que nous venons de vivre depuis le mois de mars 2020. Ce fut le cas aussi des entreprises pharmaceutiques et aujourd’hui, c’est toute l’économie qui est repartie de plus belle, à l’exception de Netflix qui semble ralentir la cadence ces dernières semaines. Alors même que cette dernière était la grande championne de la crise sanitaire, il y a quelques mois encore… 

Un bref retour en arrière…

Il y a un an, la NASA et l’avionneur Boeing étaient obligés d’assumer un nouvel échec dans l’évolution du lanceur SLS (Space Launch System, réputé pour être le plus gros lanceur au monde), censé donner le coup d’envoi à la mission Artemis. Cette dernière devrait consister en la mise en place d’une station lunaire et d’une exploration permanente de notre satellite naturel. Bien entendu, tout ceci doit servir de préambule à la colonisation martienne.   

Malheureusement rien ne va finalement mieux cette année pour cette vieille américaine, née en 1916… 

On le savait déjà, Boeing s’empêtre dans un immobilisme hors du commun depuis très longtemps, même si l’avionneur veut montrer parfois une certaine forme de jeunesse. Son fameux Starliner est toujours à l’heure actuelle cloué au sol et on ne sait pas s’ il pourra servir un jour de vaisseau de transport spatial, tant la firme doit faire face à des problèmes techniques importants. Force est de constater malgré tout, que ses rivaux chez SpaceX, ont pris la route d’une manière beaucoup plus rapide et il semble que la vieille dame est en train de se faire bousculer de toutes parts. Là où Boeing accumule du retard sur la conquête spatiale, ses concurrents prennent de l’avance. Là où Boeing accumule les échecs dans l’aéronautique, ses concurrents – comme Airbus – se frottent les mains. Pour preuve, comme si le cauchemar du 737 Max, qui a été cloué au sol pendant plusieurs mois, ne suffisait pas, le 777X a accusé peu après un retard considérable sur le calendrier et le résultat est sans précédent. L’entreprise a accusé une perte pour l’exercice 2020, de 12 milliards de dollars. Et tout cela pour un modeste chiffre d’affaires total de… 58 milliards de dollars. Autant dire que le bilan est lourd !   

Boeing serait-elle devenue une entreprise en fin de course, au même titre que le fut Kodak en son temps ?

Si la culture d’entreprise de Boeing ne change pas, il semble que les choses vont aller dans ce sens et dans ce dernier cas, il faudrait s’apprêter à de nombreuses restructurations et bien entendu à des licenciements de masse. Néanmoins, l’espoir de voir le plus gros lanceur spatial (SLS) donner le coup d’envoi à la mission Artemis reste encore un objectif atteignable pour 2022…

Et pendant que certains touchent le fond…

Il y a un an, pendant que certains touchaient le fond, d’autres étaient en train de remettre à neuf la toiture !

Tandis que Boeing et les grandes chaînes de cinéma s’enfonçaient, Netflix quant à elle s’envolait avec 200 millions d’abonnés de par le monde. 

Vous vous en souvenez peut-être, mais au moment où le gouvernement Macron (et plus particulièrement le ministère de la culture) forçait l’entreprise américaine à consacrer un minimum de 25% des bénéfices contractés sur le territoire français à des productions purement françaises, certains fustigeaient cette décision complètement arbitraire. Force est de constater aujourd’hui que finalement cette obligation n’était pas si mauvaise que cela :

D’une part, elle a donné naissance à des séries de qualité qui ont enfin trouvé un public en dehors des frontières de la francophonie. Lupin ou encore La Révolution en sont d’ailleurs deux exemples. D’autre part – n’en déplaise aux autorités européennes (et particulièrement françaises) – Netflix a mis en place une véritable culture occidentale. C’est une réalité et nous ne pourrons jamais revenir en arrière.

Quand Charles Chaplin s’est imposé dans le monde occidental en 1912, son personnage de Charlot (Charlie) était avant tout un pur produit culturel californien. Netflix va aujourd’hui beaucoup plus loin, car les dogmes du cinéma français sont bousculés désormais à tout jamais. Nous sommes en train d’assister à une hybridation parfaite de la mixité occidentale.

N’est-ce pas finalement – historiquement du moins – un juste retour aux choses ?

Oui mais seulement voilà…

Toutes les bonnes choses ont une fin pour certains, mais pas forcément pour d’autres…

La capitalisation boursière d’Apple ne cesse de grimper et a dépassé les 3000 milliards de dollars. Microsoft lui tient le pas et va probablement elle aussi dépasser ce seuil historique. Tesla a passé le cap des 1000 milliards de dollars et ne cesse quant à elle de grimper, or Netflix est  en train de… baisser. Oui, vous lisez bien, l’action  Netflix, sans être​ en chute libre, est bien en train de baisser. Alors qu’il n’y a pas encore si longtemps de ça, elle valait plus cher que l’empire Disney, alors qu’aujourd’hui l’entreprise ​dépense plus en contenu que tout Hollywood rassemblé, alors que finalement elle a atteint un niveau de production et de créativité peut être jamais atteint​ dans l’histoire du cinéma. 

Et pourtant les investisseurs lui tournent le dos…

En fait, les raisons de cette escalade – on s’en doute, provisoire – sont évidentes car quand les gens travaillent, ils sont moins enclins à regarder un écran de TV ou à jouer à des jeux vidéo. Bref ils sont occupés à gagner de l’argent plutôt qu’à le dépenser.  C’est ce qui explique aussi la montée fulgurante en bourse d’Apple et de Microsoft qui profitent d’une reprise importante de l’économie. Les autres vainqueurs ‘en dehors du secteur pharmaceutique) de cette reprise sont aussi et bien entendu liés directement à la fabrication de puces électroniques, de semi-conducteurs et de batteries. Des entreprises comme Panasonic, Samsung, LG, TSMC ou encore Intel investissent en masse dans le développement de nouvelles usines (quarante milliards de dollars pour cette dernière réparties sur deux usines) pour pouvoir offrir une alternative à une croissance toujours plus forte, tout spécialement dans l’automobile). Et oui, et pendant ce temps-là, la Boring Economy pique du nez et le divertissement n’est plus vraiment à la mode. 

Néanmoins, tout laisse croire qu’il ne s’agit ni plus ni moins que d’une mauvaise phase pour Netflix car d’une part, une offre de jeux vidéo va être i​ntégrée cette année à son service de streaming, ce qui risque de bousculer un tantinet la concurrence (dont Microsoft). D’autre part, c’est une chose certaine, lorsqu’on a trop travaillé, on a toujours besoin de se détendre (et cela veut aussi dire rester confortablement à la maison), c’est d’ailleurs ce qui fait de Netflix une valeur sûre. Enfin, la créativité reste toujours un point de force et c’est une ressource dont Netflix ne manque pas du tout. 

Allons-nous assister à un revirement de situation dans lequel l’entreprise va concentrer ses efforts sur un certain type de confort lié indirectement à ses produits ? 

Un bon canapé, une pizza livrée dans les dix minutes, un service de catering pour des soirées cinéma hors du commun ?

Nous verrons ce que cette formidable entreprise nous réserve dans les prochains mois, mais ce qui est clair, c’est que l’immobilisme reste la plus grande faille que nous puissions avoir et se reposer sur ses lauriers n’est pas du tout une bonne voie à prendre. Il y a un an, Netflix allait très bien, et va un  peu moins bien aujourd’hui, Google allait bien aussi, mais n’a pas vraiment brillé en terme d’innovation ces derniers mois, Boeing quant à elle continue de pédaler dans la mélasse et Elon Musk, Jeff Bezos, Tim Cook et Satya Nadella sont quant à eux les grands gagnants de l’histoire…  

Rendez-vous l’année prochaine…

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