Dans le monde, il y ceux qui parlent sans accomplir quoi que ce soit et ceux qui concrétisent des grands projets sans vraiment dire grand chose. Attention, il ne s’agit en aucun cas de reproches, car il faut les deux pour que le monde avance. Après tout, les philosophes n’ont jamais rien fait de significatif à part penser et parler. Cela ne les a pas empêché d’avoir une influence considérable sur l’histoire. De même, un nombre incalculable de personnes ont accompli de grandes choses dans le monde, mais sans jamais véritablement faire parler d’eux. Je vous mets par ailleurs au défi de me donner le nom de l’inventeur de la roue ou du moulin à vent.
Elon Musk, lui n’appartient à aucune de ces deux catégories. Il parle beaucoup mais il fait aussi beaucoup et chaque fois qu’il parle, des centaines de millions d’admirateurs boivent ses paroles comme s’il s’agissait de celles d’un prophète des temps modernes. A un point tel d’ailleurs que ses tweets sont sévèrement contrôlés par l’administration américaine, car à chaque fois qu’il fait une annonce, Wall Street peut plonger ou à l’inverse s’enflammer.
Prophète, sauveur du monde, philosophe ou business man ?
Ce qui caractérise Elon Musk – cet individu très particulier – c’est avant tout son optimisme et sa foi en l’avenir de l’humanité. Aussi cet optimisme l’entraîne souvent dans des promesses qu’il est impossible de respecter pour les gens qui travaillent pour lui. C’est vrai, il est clair que la plupart du temps Musk se trompe dans son timing, mais il ne se trompe jamais dans la finalité de ses projets. Et parmi ceux-ci, on peut compter sur les plus grands défis de la planète : l’optimisation énergétique, l’accès à Internet pour tous et bien entendu… la conquête de l’espace ou, pour être plus précis, celle de Mars. Bref Musk s’est embarqué dans une quête que peu de personnes n’ont jamais pu réaliser dans l’histoire. Celle de sauver l’humanité de tous les maux qui la menacent. Et pour cela, il n’y a pas 36 solutions. Il faut que l’homme puisse survivre à l’Intelligence Artificielle, arrêter de détruire la planète avec des énergies fossiles et enfin, qu’il puisse avoir une porte de secours – en allant vivre sur une autre planète – pour éviter la surpopulation et de fait, la surexploitation des ressources de la terre.
Rien que ça !
Prophète, sauveur du monde, philosophe ou business man… Elon Musk semble être le type d’individu qui symbolise les quatre fonctions en même temps. Et peut être que cette combinaison fait de lui un esprit unique dépassant très largement les capacités d’un éphémère président américain ou français, dans lequel tout le monde veut croire, mais dans lequel personne ne va finalement se retrouver.
Partir de rien pour finalement tout construire…
La véritable histoire de l’ère numérique commence réellement en 1998 avec l’arrivée de Google et des lignes à haut débit. Elle prend un tournant majeur, 10 ans après avec la crise de 2008 et surtout avec les conséquences qu’elle va générer. Il faudra attendre encore 10 ans pour que l’effort cumulé par des milliers de personnes (et surtout leur détermination) envoie avec la plus grosse fusée jamais construite (le Falcon Eavy) dans l’espace avec à son bord un roadster construit par Tesla vers… Mars.
Après cet exploit, en à peine trois ans, SpaceX à réussi la prouesse d’envoyer sur l’ISS des astronautes dans un cadre complètement privé, envoyer des astronautes professionnels pour le compte de la NASA et aujourd’hui cette jeune entreprise qui n’est même pas encore cotée en bourse envoie quatre touristes dans l’espace pour un voyage de trois jours. Richard Branson et Jeff Bezos avaient, cet été, marqué l’histoire en immortalisant des visites éclair dans l’espace après des années d’efforts et de recherches (et après avoir dépensé des colossales sommes d’argent). Il semble néanmoins que SpaceX soit encore une fois très largement au dessus des capacités que Virgin Galactics et Blue Origin puissent mettre en pratique. Plus encore qu’une simple expérimentation spatiale, il faut admettre que SpaceX arrive aussi à trouver des solutions efficaces à ce qui constitue la plus grosse difficulté pour ce type d’entreprise… le financement.
Et même si la mission se terminait mal ?
Financer ce type d’aventure n’est pas une chose facile, d’autant plus que lorsque l’on se lance dans ce type d’entreprise, on a très clairement intérêt à montrer le plus de crédibilité possible pour attirer le maximum de capitaux. Et les capitaux, SpaceX à réussi – encore une fois – une très belle performance pour les attirer. En plus d’une série de quatre épisodes diffusée sur Netflix, l’équipage a embarqué des objets qui seront vendus aux enchères pour le St Jude’s Children’s Research Hospital. Hôpital dans lequel une des quatre participantes au voyage à été soignée pendant sa jeunesse, alors qu’elle était atteinte d’un cancer (et de plus qui y travaille aujourd’hui). A celà, il faut ajouter l’intérêt scientifique de la mission qui sera lui aussi très productif en matière de collecte de fonds pour garantir des missions futures externes à SpaceX. Bref, vous l’aurez certainement compris avec ce message très fort : la conquête de l’espace commence avant tout par la volonté humaine. Cette volonté peut être certes, financière mais pour arriver à une telle prouesse technologique et humaine, il n’est pas possible de ne voir que l’argent.
Bernie Sanders à attaqué publiquement Elon Musk (et Jeff Bezos) il y a quelques mois, lui reprochant d’être l’un des deux hommes les plus riches de la planète… Où est véritablement le problème quand on assiste à ce superbe spectacle qui inaugure véritablement la conquête de l’univers ?
Est ce dans le fait qu’une personne a – sur le papier – beaucoup d’argent, où est-ce parce qu’un vieux polichinelle n’est pas capable de voir plus loin que le bout de son nez ?
