La Chronique du 16 décembre !

Après n’avoir rien appris de son échec avec un moteur de recherche qui se voulait européen, après avoir lancé un projet de cloud européen qui n’aboutira pas vraiment, l’Union Européenne se lance dans un  projet de constellation de satellites pour contrer SpaceX et Amazon. 

Alors, sur le fond, je suis d’accord avec le principe de ne pas rester à la traîne derrière les chinois et les américains, mais sur la forme, il y a quelque chose qui me choque. 

Je m’explique…

Il y a quelques mois d’ici, une autre entreprise qui avait pour objectif de développer une autre constellation de satellites pour offrir un internet de qualité dans certaines régions inaccessibles était en faillite… 

Cette entreprise s’appelle OneWeb. A l’époque, les européens avaient la possibilité de la racheter, mais les différents acteurs concernés (dont Airbus) ne sont pas arrivés à se mettre d’accord.

Résultat, OneWeb à été achetée par le gouvernement anglais et par l’indien Barthi Enterprises…

Ce qui me choque le plus dans l’histoire, c’est qu’une fois encore, l’entreprise dans laquelle se lance l’Union européenne n’est pas issue d’une initiative privée. Elle va bien entendu faire appel aux fleurons de l’industrie européenne pour arriver à ses fins – on s’en doute Arianespace, Airbus, Dassault, et d’autres encore seront conviés à participer au projet – mais l’initiative est encore une fois née d’une démarche administrative.

Alors, vous me direz peut-être que finalement ce n’est pas si mal et dans ce cas, je vous répondrais malheureusement qu’il s’agit plus un handicap qu’un avantage. 

On le sait, l’administration a toujours une longueur de retard sur les entreprises. Surtout quand il s’agit d’entrer en concurrence avec une entreprise ultra dynamique comme SpaceX. Je doute que les vieux ingénieurs d’Airbus ou de Dassault puissent rivaliser avec le dynamisme affiché par ceux que Elon Musk embauche. Il suffit d’observer le retard que Boeing accumule (autre entreprise agréée par la Nasa) depuis des années en termes de transport spatial pour en être convaincu.

D’autre part, une énième constellation de satellites (deux américaines, une chinoise et une anglaise) ne viendra jamais que renforcer la concurrence et provoquer une baisse de prix. Ce qui en soit est bon pour nous – consommateurs – mais risque aussi de mettre à mal les profits que doivent générer des entreprises pour le développement d’infrastructures aussi colossales. 

En bref, nous assistons une fois de plus à une démonstration dans laquelle l’Union Européenne n’invente rien et se lance en plus à l’attaque d’une concurrence implacable avec, en plus, beaucoup de retard.

Force est de constater que les politiques n’ont pas encore compris que nous sommes trop petits que pour faire cavalier seul, face aux… chinois. Alors que nous devrions appuyer le développement des constellations américaines en participant à leur développement et en être un élément, ces derniers nous forcent à entrer encore une fois dans un projet – un peu trop – risqué…

La Chine est de plus en plus dangereuse…

Il y a quelques jours, je vous parlais de la mission spatiale chinoise Chang’e 5

J’étais, ce jour là, un peu sceptique sur la bonne volonté du gouvernement chinois en termes de communication – on sait que le gouvernement communiste chinois à un peu de peine avec la transparence – je vous l’avoue…

Apparemment, la sonde qui arrive de la Lune avec deux kilos de minerais lunaires à commencé son retour sur terre et devrait atterrir aujourd’hui,16 décembre. Si le gouvernement chinois nous trompe sur la nature même de cette mission, et bien tant mieux pour nous. Si cette mission est bien réelle et qu’elle aboutit, nous avons de réels soucis à nous faire…

Je rappelle qu’il y a à peine dix ans d’ici, la Chine n’en était nulle part sur la conquête de l’espace. Cet été elle a envoyé une mission vers Mars, aujourd’hui elle réussit la prouesse technique d’un aller, séjour et retour sur la Lune.

J’en reviens donc a ce je disais plus haut…

Nous sommes trop petits pour faire cavalier seul et c’est la même chose aussi pour les américains ! 

Et à ce propos, quoi de neuf chez les GAFAM ?

Eh bien, on reste dans l’UE qui dégaine sa nouvelle arme anti GAFAM : Le Digital Services Act (DSA) et le Digital Market Act (DMA). 

Alors, je ne rentre pas dans les grandes explications, mais vous devez vous en douter, ces deux nouvelles séries de mesures sont faites pour mieux contrôler et limiter le pouvoir des géants du numérique. Ces derniers deviennent très puissants et surtout sont pour la plupart… américains. Et cela bouscule bien entendu l’attachement à l’identité nationale.

Chacun possède son avis là-dessus, mais il me semble que sur ce point, les autorités européennes font fausse route…

Nous consommons pour la plupart d’entre nous, des produits et services numériques américains. Et honnêtement, j’ai du mal à croire que ces produits et services pourraient avoir des concurrents européens. Il est désormais trop tard et c’est ce qui me pousse à penser que nous devons nous positionner en Europe dans une attitude complémentaire des américains.

D’autre part si l’on observe le chemin que les GAFAM, entre autres prennent, on remarque que leur ambition est de satisfaire tous les besoins de l’individu :

Mobilité, accès à l’habitation, enseignement, sécurité, pouvoir d’achat, emplois, services bancaires et financiers, produits culturels, services de santé, défense, etc…  

En bref, des domaines qui auparavant étaient réservés exclusivement aux seuls États !

Il faudra un jour ou l’autre que les administrations se rendent compte que d’une part les GAFAM ne sont pas des entreprises ordinaires et que d’autre part, elles vont pouvoir très vite intervenir efficacement dans des domaines dans lesquels les administrations éprouvent des difficultés à satisfaire tout le monde.

Prenons les soins de santé par exemple…

Les soins de santé coûtent énormément aux États, surtout en Europe. Le développement de l’e-médecine, la dématérialisation des services et la robotisation des tâches peuvent entraîner une chute drastique des coûts qui lui sont liés et de ce fait de faire gagner énormément d’argent à l’administration

C’est précisément dans cet état d’esprit qu’il faudrait voir les choses. 

Je terminerai sur le fait qu’Amazon vient d’annoncer qu’elle allait former 29 millions de personnes au Cloud Computing…

Les causes sont, bien évidemment, le manque de compétences disponibles pour ce domaine en pleine explosion. Rappelez-vous,il y a plusieurs mois d’ici, Jeff Bezos annonçait qu’il allait fonder une école élémentaire basée sur l’enseignement Montessori. Apple de son côté s’est lancé dans des cours de remise en forme et de coaching sportifs

Nous ne tarderons pas à voir des écoles à l’effigie des GAFAM et tout laisse croire que celles-ci seront extrêmement efficaces et très prisées, pour former les talents de demain.

Je vous laisse réfléchir et peut-être rebondir là-dessus et je vous dis… à demain !

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