La Chronique du 16 mars…

« L’objectif du projet (…) est de démontrer les capacités technologiques de l’Europe en matière de réutilisation afin de donner aux Etats membres de l’ESA dès 2022, les éléments permettant de déterminer quelle sera la gamme de lanceurs la mieux adaptée aux besoins de l’Europe au-delà de 2030 ».

Voir les choses sur le long terme, c’est nécessaire !

C’est du moins ce que semblent démontrer les autorités européennes et Ariane Group qui se glorifient aujourd’hui d’être capable de commercialiser des lanceurs réutilisables d’ici (au plus tôt)… 2030 !

Vous allez peut-être me dire que je suis une très mauvaise langue, mais il me semble que dans le genre ambitieux on peut très largement faire mieux…

Tout d’abord, il ne s’agit pas de miser sur les besoins de l’Europe d’ici 2030, mais avant tout sur les besoins de l’Occident…

Mais que faire véritablement dans un contexte dans lequel les experts refusent catégoriquement de voir plus loin que ce qu’ils sont capables d’imaginer. Un paradoxe (ou plutôt un syndrome) – il faut bien l’admettre – très sérieux lorsque l’on travaille dans un domaine qui crée de la science fiction et que l’on a peine à croire au futur.  

En 2011, quand Elon Musk a annoncé son programme de récupération de ses lanceurs, les experts de l’ESA ont voulu démontrer les fabulations d’un fou furieux. Lorsque SpaceX a amené ses deux premiers astronautes dans l’ISS, un autre spécialiste du domaine, Aurélien Barrau, accablait Elon Musk d’une montagne d’insultes sur sa page Facebook. Traitant ce dernier une nouvelle fois de fou furieux (criant à haute voix que la conquête spatiale n’avait aucun intérêt scientifique) et aujourd’hui, les autorités et entreprises spatiales européennes se glorifient de pouvoir – peut-être, car il pourrait y avoir des problèmes éventuels – mettre en place des lanceurs récupérables plus de 20 ans après l’annonce publique du programme de SpaceX (avec un premier succès en 2015). 

Et le grand perdant dans cette histoire, c’est…

Le lanceur B1051 (Falcon 9) vient d’atterrir pour la neuvième fois sur la plateforme de mer Of Course, I Still love you, et c’est une performance qui n’avait jusqu’ici jamais été réalisée dans l’histoire spatiale…

Cette performance est avant tout due au fait de croire à ce que l’on fait et cela semble échapper aux experts en tous genres qui pullulent dans tous les rayons de la chaîne spatiale européenne. Si les lanceurs européens arrivent enfin à être récupérables en 2030, mathématiquement cela fera 15 ans que SpaceX développera une expérience certaine en la matière, alors que les européens seront seulement en train d’expérimenter leurs fameux lanceurs révolutionnaires. Au bas mot, nous aurons accumulé vingt longues années de retard et il semble qu’il sera très difficile de vendre (commercialement) l’idée d’une possible concurrence européenne en termes de prix et de fiabilité. 

L’histoire se répète car nous avons déjà vécu la même expérience avec les drones…

Vingt ans après – en 2013 – nous pleurions sur notre retard et rêvions à ce moment-là d’entrer enfin dans la course et aujourd’hui, nous y sommes, certes, mais nous ne sommes pas du tout les leaders du domaine…

Combien de fois allons-nous encore être en retard sur des choses que nous ne croyons pas possibles ?

Manque de vision du futur, manque de volonté, manque d’optimisme ?

C’est peut être tout cela ensemble et ajoutons à ce cocktail un peu trop de fiscalité, un peu trop de législation et enfin et surtout un peu trop de syndicalisme. 

Uber Eat et les autres…

Parlons- en justement de ce syndicalisme…

Aujourd’hui l’Espagne force les plateformes de livraison de repas à salarier des livreurs qui étaient jusqu’ici considérés comme des auto-entrepreneurs. L’Angleterre force aussi Uber à salarier ses chauffeurs qui eux-aussi étaient autrefois des entrepreneurs.

C’est comme cela à Genève et en Italie aussi et le mouvement ne tardera pas à gagner la France, la Belgique et les pays du nord de l’Europe qui, on le sait, sont fortement attachés aux systèmes de sécurité sociale extrêmes. 

Il faut bien l’admettre, la législation, la fiscalité, la sécurité sociale universelle, le syndicalisme et surtout les lobbies (taxis et transports en commun en tête) semblent avoir gagné une bataille…

Mais il s’agit ici d’une guerre et Uber (et les autres plateformes) pourraient de ce fait, faire mine dorénavant de ne plus forcément être la cible des autorités et montrer patte blanche face aux administrations… pour l’instant. Mais il se pourrait aussi qu’une nouvelle forme d’ubérisation – plus mature cette fois (et de fait moins sujette aux attaques des administrations et des lobbies) soit prête à faire surface. Dans le meilleur des cas, nous pourrions très clairement assister au mieux à une optimisation automatisée des services de livraison. Dans le pire et c’est probablement ce qui est en train de se passer maintenant, nous devrions assister à une accélération de l’automatisation de ces mêmes services.

Dans vingt ans, certaines régions dans le monde auront décidé (comme la Californie) de laisser se développer des services comme Uber, AirBnB ou encore Uber Eat… 

Où en seront les régions qui n’auront pas fait ce choix ?

Le service aura disparu et les nombreuses possibilités qu’offrent ces plateformes à ceux qui n’ont pas d’autres choix que de devenir auto-entrepreneur, malheureusement aussi…

Allez savoir pourquoi l’Union Européenne n’arrivera sur le marché des lanceurs spatiaux réutilisables que d’ici 2020 (si du moins la législation et les syndicats y sont favorables) ?

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