Une fois n’est pas coutume, nous ne décortiquons pas aujourd’hui la société du futur comme nous le faisons habituellement, c’est-à-dire sur base de l’actualité…
Et pour cause, il se trouve qu’aujourd’hui je me suis établi pour quelques jours dans les campagnes de l’Est de la Belgique. En gros c’est l’équivalent belge de l’Alsace et de la Lorraine…
Le coin est superbe, extrêmement propre et tout va bien, sauf sur un point :
Au moment où je décide de me mettre sur mon clavier (après une bonne balade en forêt), oups, pas de connexion Wi-Fi !
Nous en parlons de manière récurrente dans cette chronique, l’accès à l’Internet est plus que jamais nécessaire si nous voulons avancer vite et même sur ce point, les américains – pourtant plus avancés technologiquement – doivent faire face aux mêmes problèmes que nous, au sein de l’Union Européenne.
Il y a encore peu de temps d’ici, je vous disais que nous devrions avant tout nous pencher sur l’avenir à long terme d’Apple, plutôt qu’un peu moins sur la future Apple Car qui devrait en théorie arriver sur le marché avant la fin de la première moitié de cette décennie…
Je vous faisais aussi part, il y a peu, de la probabilité pour Apple de disposer d’un réseau immobilier dans lequel le client pourrait – tout en travaillant – changer d’endroit, quand il le voudrait et simultanément voyager partout dans le monde en vivant une expérience unique :
Celle de vivre dans le modèle Apple, en complète immersion. Et la clientèle est déjà là…
On l’appelle CEO Nomads :
Ce sont des freelance qui sont mobiles, peu attachés au matériel (sauf à leur smartphone et à leur ordinateur portable), et encore moins à un endroit fixe. Elles ou ils rêvent de révolutionner le monde, mais aussi de vivre en permanence sur une longueur d’onde très différente par rapport aux institutions. Pour cela, il n’y a rien de tel que l’ouverture même sur le monde. Et pour acquérir cette dernière, et bien, il vous faut impérativement voyager…
Il y a néanmoins une condition indispensable à remplir avant tout… la connectivité universelle à Internet.
Et avant que SpaceX, Blue Origin ou bien encore One Web – et n’oublions pas Apple, dans cette bonne bande, qui devrait dans les Keynotes à venir nous annoncer son entrée sur le marché – puissent fournir cet accès universel, il faudra pour ces entreprises, encore faire de nombreux efforts. Et dans ces efforts, il faut aussi compter le fait de combattre les nombreuses tentatives des institutions qui feront tout pour essayer de ralentir (dans le meilleur des cas), voire même interdire l’accès de ces services aux populations locales.
Si cela vous fait sourire, je vous rappelle que c’est déjà le cas en Russie…
Retour à l’isolement dans nos campagnes européennes…
Cet accès à Internet, pour moi aujourd’hui – qui suit, supposé me ressourcer tout en travaillant – me pose un gros problème étant donné que je travaille exclusivement en ligne et non plus en local comme je le faisais auparavant. J’essaye donc de prendre mon mal en patience et replonge dans le livre que je suis en train de lire en ce moment :
Ce livre, c’est Disruption, de Stéphane Mallard…
Je reprends donc ma lecture et à la page 121 (édition Kindle), dans un chapitre consacré à la nécessité pour les entreprises traditionnelles de travailler impérativement sur l’expérience client si elles veulent survivre. Et à ce moment l’auteur évoque l’expérience client que nous vivons tous lorsque nous prenons l’avion…
Et force est de constater qu’elle n’est jamais vraiment bonne car en général, elle se résume en de nombreuses heures d’attente, soit dans des files ou soit installée très inconfortablement sur des chaises sans caractères, si nous avons la possibilité d’en trouver une du moins. Pire encore, cette industrie n’a fait aucun effort pour se renouveler en l’espace de 50 ans.
Malgré une certaine prétention d’afficher une légère avancée technologique – et il est vrai que de légères améliorations technologiques ont été réalisées dans les aéroports et dans les avions ces dernières années – l’expérience client n’a quant à elle pas du tout été améliorée. Et c’est sans parler des locations de voitures que vous allez devoir affronter à votre atterrissage.
Stéphane Malard, soulève néanmoins une interrogation plus qu’intéressante par rapport à cet immobilisme forcené de la part de l’industrie des transports aériens :
Si la tâche lui était confiée, comment Amazon construirait des aéroports ou réinventerait la façon de voyager en avion ?
C’est une question très intéressante, car il est certain qu’Amazon commencerait d’abord par faire un bilan de toutes les épreuves que subissent les voyageurs quand ils prennent l’avion et qu’ensuite, ses ingénieurs mettraient en application tous les moyens, pour que le client perde le moins de temps possible tout en y gagnant l’expérience la meilleure possible. Nous ne parlons pas ici d’une manière de travailler à la Ryan Air qui, finalement à fait tout pour rendre l’expérience du voyage en avion encore pire que ce qu’elle était auparavant. Nous parlons véritablement ici d’une refonte en profondeur de la manière de voyager, quitte même à éliminer la manière de voyager elle-même (une manière de voyager qui pourrait très bien devenir celle dont je vous parlais plus haut).
Une chose est certaine – et c’est aussi la conclusion de l’auteur du livre que j’étais en train de lire (du moins en ce qui concerne ce passage), c’est que si l’industrie du transport en avion ne change pas son fusil d’épaule, Amazon le fera pour elle.
Même s’ils s’imaginent protégés pour le moment, les fournisseurs d’accès à Internet ont encore aujourd’hui l’occasion de réfléchir sur leurs faiblesses. Malheureusement, cela ne durera pas. Et cela vaut aussi pour les secteurs de l’enseignement, de la sécurité ou (parmi tant d’autres secteurs) des services de soins de santé…
