La Chronique du 26 janvier…

L’Union Européenne pourrait-elle interdire à SpaceX et à ses concurrents de distribuer sur son territoire un Internet venant de l’espace ?

Jusqu’ici, je n’avais aucun doute sur le fait que ce type de chose n’arriverait jamais, mais il semble qu’aujourd’hui, tout soit remis en question.

Prenons en considération cette simple hypothèse…

Et si l’Union Européenne s’octroyait le monopole de la distribution d’un Internet spatial, en interdisant unilatéralement une quelconque concurrence sur le territoire ?

Exit SpaceX, exit Amazon, exit OneWeb, exit on ne sait qui et ce, pour un seul justificatif… la souveraineté numérique de l’Union Européenne !

Alors, tout cela c’est très bien mais on peut quand même s’inquiéter sur le fond de la démarche…

Il est clair que depuis une vingtaine d’années, l’Union Européenne – cette grosse machine administrative – est elle-même victime de son propre immobilisme. Et il faut bien avouer que ses penchants pour le syndicalisme n’est pas de nature à améliorer les choses. Pire encore, les entreprises qui se trouvent en son sein, sont elles aussi victimes de la même maladie. Et tout ceci est sans parler des législations contraignantes qui empêchent ces dernières de faire preuve de plus de créativité et de souplesse.  

Comment donc s’étonner, dans de telles conditions que les principales innovations soient passées à côté de nous, et tout cela – en ce qui nous concerne, nous les occidentaux – au profit des américains ? 

Revenons sur le fond de cette démarche qui viserait à imposer un monopole (il ne s’agit aujourd’hui que de rumeurs) étatique aux européens, en termes de Halo-Fi (l’internet satellitaire)…

Plusieurs choses sont ici à l’honneur :

D’une part, on peut s’interroger sur les raisons pour lesquelles l’UE est une fois de plus en retard par rapport aux autres nations sur ce secteur technologique. Quand SpaceX est largement en avance sur tout le monde. Quand One Web est en train de se relever d’une faillite dont les européens n’ont pas voulu, faute de pouvoir s’entendre. Quand Blue Origin (Amazon) et le gouvernement chinois avancent à grand pas, pour déployer leur constellation respective de satellites, l’Union Européenne se réveille en brandissant l’étendard de la souveraineté numérique.   

Pourquoi tant de retard ?

La réponse semble simple et encore une fois, elle est récurrente…

Lorsque Elon Musk a annoncé son projet… déployer une constellation de satellites pour distribuer un Internet à haut débit au monde entier, les experts européens ont une fois de plus levé les bras au ciel en proclamant qu’il n’y arriverait pas !  

Et ce n’est ici, qu’une partie du problème…

Nous venons de le voir, l’immobilisme, le syndicalisme ambiant ainsi que les législations très lourdes (notamment en termes d’emploi), ralentissent les entreprises européennes. Mais ce n’est pas tout, car nous savons que Bruxelles est aussi un repère de premier plan pour les lobbyistes. On peut donc s’interroger sur la nature des entreprises qui sont derrière cette initiative, qui voudrait empêcher toute concurrence en termes de distribution d’un Internet venant des étoiles. 

Et ici encore, la réponse est toute simple (et récurrente)…

Vous pouvez vous en douter, dans la liste, on compte très peu de start-up qui se lancent dans l’aventure. Bien au contraire, les gagnants (d’une enveloppe qui s’élève à plusieurs milliards d’euros) dans l’histoire sont toujours les mêmes :

Bien entendu nous pouvons toujours compter sur Airbus, Arianespace, Orange, Thales Alenia Space, parmi tant d’autres et il n’y aurait rien d’étonnant pour que l’on retrouve dans ce consortium – soit en amont, soit en aval – des entreprises de premier plan comme Capgemini ou Dassault Systems.  

Le temps, nous manquons de temps…

Cette aventure commence à peine et nos experts européens rendront leur précieux rapport – une rigoureuse étude de faisabilité en règle comme ils savent si bien le faire – dans le courant de l’année prochaine. Les travaux devraient alors enfin commencer…

Autant dire que nous ne sommes pas encore prêt de pouvoir bénéficier de cet Internet en provenance des étoiles !

Preuves à l’appui  ?

Les retards successifs accumulés par l’Union, en termes de conquête spatiale ! 

Sur les quatre nations qui étaient supposées envoyer une mission vers Mars l’été dernier, la seule qui n’est pas partie était celle de l’Union Européenne. Quant à Ariane 6, les retards s’accumulent de plus en plus eux aussi… 

A ce rythme là – Elon Musk et Jeff Bezos auront eu le temps de déployer depuis longtemps, leurs satellites et d’être opérationnels bien avant tout le monde – nous ne sommes pas prêts de pouvoir bénéficier de ce cadeau empoisonné avant la fin de la décennie. 

Enfin, si elle devait prendre une quelconque forme, cette initiative européenne (il ne s’agit ici encore une fois que d’une rumeur) ne s’imposerait pas du tout naturellement, car elle nous serait imposée et c’est là un problème fondamental !

Si chacun de nous a adhéré aux produits et services des GAFAM ces dernières années, c’est avant tout parce que ces derniers conviennent à nos besoins, alors que d’un autre côté, les entreprises de l’économie traditionnelle bloquaient volontairement l’innovation. 

Les choses devraient à ce stade être claires…

Plus nous avançons, plus il semble que la bataille pour séduire le citoyen lambda est perdue pour les autorités européennes. Peut-être auront-elles plus de chances en essayant de convaincre les administrations occidentales de collaborer entre elles, plutôt que d’essayer de convaincre des convaincus d’adhérer – sous la contrainte – à une cause dont ils n’ont véritablement rien à faire… 

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