La question du démantèlement de Facebook…

Les médias en parlent régulièrement, le dossier du démantèlement possible de Facebook est désormais sur les tables des politiciens, des juges et des procureurs. Certains n’attendent même que ça pour tenter de ralentir la croissance du géant américain… 

Pourtant, la première question qu’il semble logique de se poser lorsque l’on parle de ce possible démantèlement est celle de la légitimité de cette volonté politique. 

En d’autres mots, les administrations américaine et européenne ont-elles le droit de démanteler Facebook ?

Une question morale avant tout…

Devant la montée en puissance de la Chine, est-il raisonnable de démanteler une entreprise simplement sur le constat qu’elle devient trop puissante. La condamner comme mauvais élève parce qu’elle n’a pas respecté la concurrence potentielle certes, mais de là à la découper en morceaux ?

Un démantèlement, c’est assez rare quand cela arrive, mais cela arrive parfois… 

Les médias, dans ce domaine , nous rappellent souvent que la sentence s’est abattue sur la Standard Oil Company au début du XX°siècle, apportant de ce fait une fortune considérable à la famille Rockefeller. Or dans ce cas, un problème géopolitique potentiel lié au démantèlement de la Standard Oil ne se posait pas car les entreprises qui ont acheté par morceaux l’empire de Rockefeller étaient américaines et l’international était loin d’être le premier souci de l’administration américaine de l’époque.

On pourrait encore citer AT&T qui a été forcée par la justice américaine de revendre certaines de ses filiales en 1984… 

Oui mais voilà, les pratiques d’AT&T étaient hautement critiquables, non seulement en termes de concurrence, mais aussi dans ce que l’entreprise imposait comme règles à sa clientèle. De plus sa situation était très clairement – à un moment de l’histoire – purement et simplement monopolaire. Ce qui est loin d’être le cas de Facebook.

Soyons clair, si procédure il y avait, elle devrait néanmoins s’étendre sur des années, comme ce fut le cas avec Microsoft. Elle serait aussi très coûteuse car elle nécessiterait d’accumuler plusieurs dizaines de milliers d’heures de prestation d’avocats, tout cela pour en arriver probablement à la même conclusion :

Essayez de vous tenir calme maintenant !

Et c’est exactement ce que Microsoft a fait. On le voit, l’entreprise de Seattle se veut aujourd’hui relativement discrète par rapport à ses homologues qui sont sur le devant de la scène. 

D’autre part, rappelons-nous que lorsque l’entreprise de Mark Zuckerberg a acheté les deux réseaux sociaux, ces derniers n’étaient jamais que de petites startups, prometteuses certes, mais petites quand même. Elles sont devenues ce qu’elles sont aujourd’hui grâce à la force de leur maison mère. Rien n’indique que la situation aurait été la même si ces entreprises étaient restées indépendantes ou avaient été rachetées par d’autres entreprises technologiques. 

Il faut encore ajouter à cela que se débarrasser de WhatsApp et d’Instagram, n’est pas une chose si facile à faire. Les deux entreprises sont devenues des poids lourds qui valent leur pesant d’or et leur poids financier n’est pas du tout à la portée d’une startup débutante. D’un autre côté, il n’est pas non plus question de revendre les deux réseaux à des challengers chinois, compte tenu du danger qu’ils représentent pour la sécurité des données personnelles. Et ce serait laisser un véritable boulevard aux concurrents chinois qui commencent à se profiler très sérieusement en la matière, sur la scène internationale.

A qui Facebook fait-il véritablement de l’ombre ?

Nous l’adorons, la plupart des entreprises l’adore aussi… 

Alors qui peut bien être cet ennemi invisible de Facebook ?

On a beau chercher, mais en dehors des concurrents directs comme TikTok (et encore, on se demande qui fait de l’ombre à l’autre), on ne voit que les opérateurs téléphoniques. La question du démantèlement intervient juste au moment où l’entreprise tente d’entrer en concurrence directe avec ces opérateurs bien installés.

En effet, celle-ci intervient lorsque Facebook décide de permettre des liens directs entre ses quatre réseaux sociaux. Il est clair que ce n’est pas de nature à plaire à tout le monde et tout spécialement aux…opérateurs téléphoniques.

Des opérateurs qui ont véritablement du souci à se faire car la chaîne de télévision traditionnelle est un produit en voie de disparition. L’Internet  venant des étoiles (Starlink, Amazon, One Web, etc) va très vite les mettre à terre, si les propriétaires des constellations décident de faire cavalier seuls et de se passer d’intermédiaires, et tout laisse penser que cela pourrait-être le cas…

Que restera-t-il alors aux opérateurs télécoms en dehors des communications téléphoniques ?

Pas grand chose, il faut bien l’avouer !

Et tout cela intervient en plus dans une situation dans laquelle ces opérateurs ont investi des sommes énormes pour se partager la 5G et investir aussi beaucoup dans les nouvelles infrastructures que celle-ci exige.

On peut donc facilement imaginer que toute une machine économique et de généreux donateurs proches des pouvoirs politiques, se démènent pour faire démanteler ce qui semble être devenu – pour beaucoup d’acteurs de l’économie traditionnelle – l’un des cinq ennemis à abattre

Inquiétant n’est-ce-pas…

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