Le futur combat des immersions…

Vous le savez probablement, le web est en ce moment en pleine mutation. Du Web 2.0, nous entrons donc progressivement dans le Web 3.0. En gros cela veut dire d’une part que les communautés que nous constituons au travers des réseaux sociaux, vont progressivement muter vers la 3D et inévitablement se renfermer sur elles-même​s. Des mondes privés possédant leurs propres règles, vont donc nous inviter chaleureusement à devenir des citoyens de ceux-ci et cette invitation sera orientée forcément vers des incitations à la consommation de produits ou de services purement virtuels. Cela veut dire aussi que la dématérialisation des objets et services physiques prend une toute autre tournure…

On n’avait pas vraiment vu venir quoique ce soit…

Jusqu’ici, la dématérialisation concernait principalement des produits et des services physiques. La réservation d’un rendez-vous directement en ligne, par exemple, ne nécessite plus l’intervention d’un réceptionniste, ni même​ d’un téléphone. Le chatbot qui accompagne l’interface de l’écran prend désormais la place de celui qui répondait à toutes vos questions. C’est d’ailleurs un produit intéressant…. Il pourrait par exemple être un personnage célèbre​ mort depuis longtemps. Un écrivain, un super-héros, voir le héros que vous avez toujours voulu créer ou bien encore le personnage que vous avez toujours voulu être dans votre vie.​ Le chatbot est véritablement un concept qui peut vous offrir beaucoup si vous êtes créatif. 

Bref, le produit existant bien réellement, n’a plus aucune utilité et disparaît de la surface de la terre. Ou du moins pour être plus exact, il reprend vie sous formes de données concentrées dans des datas centers et autres clouds. Pour bien expliquer la véritable valeur de ce que nous sommes en train de vivre aujourd’hui avec le Web 2.0, on pourrait imaginer par exemple que l’on décide de réintroduire des standardistes et des réceptionnistes équipés de téléphones juste pour créer une nouvelle tendance, alors que celle-ci serait morte de sa belle mort, depuis une centaine d’années. Un exemple qui illustre ce phénomène est celui des disques vinyls et des platines, qui semblent désespérément (pour l’environnement) être d’une très forte ténacité. Ce que nous amène le Web 3.0 est très clairement différent, car des produits ou des services sont créés et vendus sans qu’ils puissent exister dans le monde réel, voire même avoir une quelconque utilité dans celui-ci. On peut acheter des yachts sous forme de NFT alors que ceux-ci n’ont jamais existé et les payer en monnaies virtuelles convertibles en véritables devises. Mieux encore, nous pouvons aussi y côtoyer des personnages virtuels étant d’un réalisme époustouflant. On peut être ami(e) avec une personne qui n’existe pas du tout et qui possède plus de 10 millions d’amis sur les réseaux sociaux par exemple. Cette dématérialisation-là, personne ne l’avait finalement vue venir…

Retour à la barbarie ou véritable évolution ?

Beaucoup d’entre-nous auraient peut-être tendance à comparer ces nouveaux mondes qui se créent (les métavers) à un retour à une époque ou un groupe d’individus particulier s’imposent aux autres et commençaient à fonder un royaume. Et on peut dire que c’est un peu comme cela que les choses vont se passer. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais il semble clair qu’il va y avoir des vainqueurs et des vaincus et les premiers seront l’équivalent de ce que les GAFAM étaient au début du Web 2.0. Vu sous un autre angle, il se pourrait même qu’à l’issue de cette guerre, on assiste à une situation comme celle que l’on a vécu dans les années 80 avec les cassettes vidéo. Le système VHS à fini par prendre naturellement le dessus par rapport au système BETAMAX et ainsi devenir la norme mondiale à laquelle tout le monde s’est plié. Gare donc à ceux qui auront misé sur le mauvais cheval car il n’y aura aucun recours possible si un métavers disparaît. L’escroquerie risque elle aussi de devenir.. 3.0. Il est très clair que la justice va avoir beaucoup de travail dans les prochaines années et on ne sait pas encore si on va assister à la naissance d’avocats et de juges des métavers qui n’existent pas du tout en réalité, mais on ne peut pas non plus balayer d’un geste de la main cette éventualité. Néanmoins pour les plus créatifs, la voie vient de s’ouvrir, mais il faut aussi se rendre compte que des mastodontes sont déjà au taquet. La Corée du Sud qui veut un métavers national, Meta qui développe un univers complètement immersif, Microsoft (et probablement Google) qui développe des interfaces 3D pour Teams ou bien encore NVidia qui veut créer une véritable réplique du monde réel…

La lutte des immersions…

L’autre problème majeur est celui de l’immersion dans ces mondes. Côté psychologique, une immersion complète pendant toute une journée pourrait avoir des effets dévastateurs sur les populations, même si cette immersion se fait dans un cadre professionnel​. Outre les maladies physiques, le risque de ne plus vivre que dans une réalité, juste pour satisfaire ses besoins physiologiques est très probable. L’addiction aux jeux vidéo ou à la télévision sont des maladies qui touchent une grande partie de la population mondiale et il est difficile de croire que l’humain sera épargné par rapport à une addiction aux mondes virtuels. Deux camps sont donc en train de se mettre en place : les pros et les sceptiques. Du côté des pros, nous avons ​​Meta qui oriente ses efforts vers l’immersion complète en vendant son casque Oculus 2, bien que sur un autre terrain il s’aventure aussi sur la réalité mixte avec des lunettes développées conjointement avec l’américain Ray-Ban. C’est aussi le choix que semble faire Apple qui s’apprête​ à sortir ses propres lunettes, mais aussi son casque de réalité mixte. C’est donc sur la réalité augmentée que la firme à la pomme s’oriente et non pas sur la réalité virtuelle comme Meta l’envisage. Apple semble donc la jouer plus pragmatique et c’est tout en son honneur, car ses préoccupations sur le maintien de la forme physique et ses implications récentes dans le système des soins de santé, semblent correspondre à une trajectoire très claire et elle concerne surtout le bien-être de l’individu​​ dans son travail, comme dans sa vie privée. Cela nous donne aussi un indice sur les préoccupations des grands groupes en ce qui concerne le développement de leurs futurs produits. On peut très bien voir que deux tendances se dégagent de ces efforts : l’une est orientée sur le travail et sur le jeu vidéo (vu au sens large et cela comprend aussi des systèmes d’apprentissage) avec des environnements numériques de plus en plus performants et de plus en 3D. La seconde concerne la vie privée. Vu la vocation d’initiateur de tendances innée à Apple, il semble que nous allons posséder à l’avenir, des lunettes connectées qui pourront nous fournir tous les renseignements sur le lieu dans lequel nous nous trouvons et sur les personnes qui y sont présentes. Voir même sur son passé et son avenir. A défaut d’être totale, c’est une immersion partielle, mais aussi une immersion qui continuera de nous faire garder les deux pieds sur terre, tout en nous apportant ce que la technologie peut nous apporter de mieux… le confort de vie !

Néanmoins, il semble que nous allons devoir peser le pour et le contre en ce qui concerne l’utilisation de l’un, comme de l’autre…

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