C’est récurrent, c’est dans la tête de tout le monde, il nous faut absolument nos GAFAM européens…
Oui mais ce n’est pas si simple !
Distinguons tout d’abord cette notion :
Voulons-nous des concurrents aux GAFAM américains ou aux BATX chinois, ou voulons nous des entreprises technologiques aussi puissantes que ces dernières sur notre territoire ?
Dans le premier cas, il ne faut pas rêver, c’est tout simplement inutile !
Dans le second, oui c’est possible, mais comment ?
Arrêter la compétition avec les américains…
Il y quelques jours, dans un autre article de la série En finir avec..., je soutenais qu’il allait dans notre intérêt d’avoir une vision occidentale des choses, plutôt qu’une vision nationale, voir même européenne. Nous avons vu aussi que nous partagions une culture commune avec la Californie depuis environ 110 ans et que le centre de ce monde occidental est indiscutablement devenu la Silicon Valley.
Voyons les choses en face, avouons que beaucoup d’européens éprouvent un sentiment de jalousie par rapport aux américains et refusent de ce fait, la nécessité de faire un mea culpa, plus que nécessaire. Car il faut bien l’accepter, trop attachés aux institutions, nous nous sommes tout simplement laissé dépasser par la technologie parce que trop pragmatiques, nous n’y avons pas cru.
D’un point de vue politique, nous devons néanmoins admettre que les intérêts économiques nationaux passeront toujours – et c’est logique – avant un sentiment global occidental. mais c’est bien au delà que ce sentiment dois aller. Ce sentiment, c’est nous qui devons l’éprouver.
Pour illustrer ce sentiment, je vais prendre l’exemple de la Silicon Wadi à Tel Aviv…
La Silicon Wady, c’est le pôle technologique israélien. Un endroit en ébullition qui lève 2,5 fois plus que capitaux chaque année que la Silicon Valley elle-même. Nombre de startup qui arrivent à franchir le cap de la deuxième levée de fonds nécessaire à leur croissance sont très prisées par les américains. Aussi de nombreuses entreprises israéliennes sont côtées au NASDAG. Parallèlement aux pays européens qui tiennent par dessus-tout à conserver leurs entreprises dans les bourses nationales, les startups israéliennes ne voient aucuns inconvénients à partir vers les Etat-Unis.
C’est même un objectif…
La différence étant cependant que la Silicon Wadi offre un écosystème parfait pour les entreprises technologiques. Résultat, elles ne quittent pas physiquement le territoire israélien. Chose qui ne se passe pas sur le territoire européen puisqu’il n’existe aucun écosystème favorable au développement des entreprises technologiques.
Voilà ce qu’exprime à mon sens le sentiment occidental…
Pas de concurrents européens aux GAFAM…
Comment pourrions nous rattraper 50 ans de retard technologique ?
A la vitesse ou le technologie évolue, cela est tout bonnement impossible. Et dans le cas ou dans un dynamisme général, les entreprises européennes décidaient de réunir leurs forces pour créer respectivement des clones de Google, d’Appel, de Facebook, d’Amazon et de Microsoft – entreprises distribuant exactement le même type de produits et de services – ce qui serait une tâche colossale, les GAFAM originaux seraient déjà leader dans les produits et les services qui remplaceront ceux que nous utilisons actuellement. A moins d’anticiper ces futures outils que nous pourrions utiliser dans le futur, avoir des entreprises concurrentes aux GAFAM américains est futile, voir même puéril.
Il nous faut accepter aujourd’hui les choses telles sont…
Nous nous ferons probablement une petite place dans les monuments de la quatrième révolution industrielle, en prenant des parts de marchés dans la fabrication des imprimantes 3D, dans la fabrication de drones, de véhicules autonomes ou de robots. Mais nous ne serons jamais les leaders de ces marchés et encore moins dans le domaine de l’Intelligence Artificielle. En tout cas dans la mesure ou nous l’avons été pour la seconde révolution industrielle dans les domaines du nucléaire ou du transport.
Voir plus loin et mettre l’archaïsme de côté…
Nous avons manqué la quatrième révolution industrielle, il s’agit maintenant de ne pas rater la suivante. il n’est plus aujourd’hui question de nous découper une part de gâteau du voisin, mais de nous mettre à en faire un nous-mêmes et pour cela il est nécessaire d’anticiper l’avenir.
De quoi l’avenir sera t-il fait ?
Une fois que les drones, les véhicules autonomes et les robots auront envahis les rues. Une fois que l’Intelligence Artificielle et l’Internet des Objets seront tout autour de nous, que va t-il se passer ?
Nous assisterons probablement à une cinquième révolution industrielle…
Il se peut même que nous assistions à quelque chose qui pourrait être similaire à la transition de l’humanité de la préhistoire, vers l’histoire.
Cette révolution sera le moment de l’histoire ou l’homme va s’affranchir de toutes les contraintes physiques auquel il aura été confronté depuis sa venue sur terre. Plus de maladies, hybridation avec la machine et enfin la vie extra-terrestre. L’homme aura perdu toute sa pureté, sa faiblesse et ses défauts et vivra aussi sur d’autres planètes.
La question maintenant est de savoir si nous allons faire avec cette cinquième révolution, ce que nous avons fait avec la quatrième : fermer les yeux et nous raccrocher à ce que nous avions avant…
Dans moins de 20 ans, nous vivrons dans un monde dans lequel les maîtres mots seront la conquête de l’espace, l’Intelligence Artificielle couplée à des robots, la sécurité numérique, les biotechnologies, la restauration, le développement et la protection des écosystèmes marins et terrestres, les réalités virtuelles et augmentées ou encore l’augmentation de l’homme neurologiquement, mécaniquement (exosquelettes) ou bioniquement.
C’est là que les futurs GAFAM européens doivent être !
Le retard n’est jamais qu’une notion relative et il est vraiment impressionnant de voir comment il est facile de le rattraper quand on veut s’en donner les moyens.
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Prêts pour la suite ?
Une complémentarité inévitable…
Être complémentaire des américains est peut être le meilleur des comportements à adopter. Si les américains maîtrisent le transport spatial, n’essayons pas d’entrer en concurrence avec eux. Mettons plutôt au point le matériel qui permettra de construire les espaces d’habitation en orbite, sur la Lune ou sur Mars.
Pour être les leaders de demain, nous devons faire avant tout de la complémentarité un atout et cesser définitivement cette stupide guerre morale avec les américains. Ce tout simplement parce qu’ils réussissent mieux que nous dans certains domaines en vogue.
Nous avons à maintes reprises parlé de StopCovid et d‘une hypothétique monnaie numérique européenne supposée concurrencer celle de Facebook (qui deviendra probablement la monnaie numérique américaine officielle), Libra…
Voici deux bons exemple de l’obstination européenne à vouloir concurrencer les créations américaines alors que nous n’en avons tout simplement pas les moyens.
Le plus sage serait encore d’accueillir ces nouveautés comme les moyens de nous faire rattraper notre retard en pouvant nous consacrer sur les choses essentielles qui nous aideront a construire l’avenir. Une version moderne en quelque sorte des remises en questions que l’Allemagne et la Japon ont du faire au lendemain de la seconde guerre mondiale. Et nous savons tous que cela à été extrêmement productif pour l’un et pour l’autre…
En fait le débat qui nous oppose, nous européens aux américains est celui qui oppose l’archaïsme à la modernité. Au regard d’un monde politique occidental, nous sommes les conservateurs et de l’autre côté de l’Atlantique on penche nettement sur le progressisme (et nous parlons pas ici de la politique de Donald Trump).
A réfléchir mûrement…
Ne nous oubliez pas…
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