Pékin contourne les sanctions américaines, China Unicom mis à la porte des USA, Huawei attaque la Suède en justice…

Que les rapports entre l’Occident et la Chine soient tendus, ce n’est pas vraiment une nouveauté. Il semble pourtant que depuis quelques jours, les tensions se font de plus en plus nombreuses…

Pour la petite histoire, le constructeur Huawei vient de déposer une plainte en haut lieu, pour avoir été mis à la porte de tous les projets d’implantation des infrastructures 5G en Suède. De son côté​, la FCC américaine (Fédéral Trade Commission) vient de mettre dehors l’opérateur télécom China Unicom. Pendant ce temps, on apprend que le gouvernement de Pékin infiltre des entreprises occidentales pour créer les ramifications nécessaires pour contourner les sanctions américaines et c’est loin d’être fini… Pour couronner le tout, si ce n’était pas encore suffisant, le FBI publie un rapport qui dévoile que Pékin est directement responsable de plus de 2000 cyber-attaques menées directement contre les Etats-Unis. 

Bref, l’atmosphère est tendue…

Une Chine qui ne semble pas tenir compte des lois des autres pays…

C’est une chose étonnante avec la Chine, mais c’est peut-être​ un des rares pays au monde à ne pas savoir – ou a ne pas vouloir comprendre – que chaque pays a ses propres lois et que cette souveraineté​ n’est pas discutable. On ne compte plus en effet, les diverses cyber attaques de la Chine contre les institutions européennes et américaines, voire même​ des tentatives d’intimidation d’exilés chinois ​sur les sols des pays occidentaux, violant ainsi toutes les règles qui valent sur ces mêmes territoires. 

Notre problème est maintenant de savoir jusqu’à quand la Chine va agir de la sorte, car un jour, il faudra bien qu’elle franchisse un seuil qui va faire en sorte que la goutte fasse déborder le vase du côté occidental. 

Personne ne veut d’un conflit armé, c’est clair et tout le monde sait que cela va toujours à l’encontre des intérêts de chacun. Mais il faut aussi savoir que trop c’est trop. A force de lancer des cyberattaques et de ne pas avoir de réactions brutales en réponse du côté des victimes, le pays risque bien de prendre goût à ces petites pratiques insidieuses et finalement, de déclencher une véritable colère occidentale qui pourrait bien nous entraîner dans un conflit armé. 

Nous sommes entrés dans une nouvelle guerre froide, c’est certain. Nous sommes entrés dans une cyber-guerre avec la Chine, ça aussi, c’est certain. Mais maintenant que faisons-nous ?

Huawei contre-attaque contre les décisions des justices européennes…

Peu de pays occidentaux ont voulu le constructeur chinois Huawei, pour développer les futures infrastructures 5G. Les raisons sont purement protectionnistes car si l’infrastructure 5G est confiée à un opérateur Chinois (qui possède la plupart de ses infrastructures de traitement des données sur le territoire chinois), il est clair que toutes les données recueillies et traitées vont se retrouver obligatoirement dans les mains du gouvernement de Pékin. Et cela veut dire aussi, au mieux que l’entreprise pourrait mettre en place un système d’espionnage redoutable, mais aussi au pire qu’elle pourrait mettre toutes nos infrastructures de télécommunication hors services en cas de tensions entre les pays.

Toujours est-il que le fabricant chinois n’a pas digéré le fait que la Suède l’isole du développement des infrastructures 5G et a décidé de poursuivre le pays auprès du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements du Groupe de la Banque mondiale, et se permet même de réclamer 500 millions de dollars de dommages et intérêts. On pourrait dire que c’est de bonne guerre puisque une entreprise installée officiellement sur un territoire doit logiquement avoir le droit aussi aux marchés publics du pays dans lequel elle est installée. Seulement voilà, nous parlons ici de sécurité nationale par rapport à une entreprise issue d’un pays dans lequel le gouvernement de ce dernier est très largement aux commandes de cette dernière. Autrement dit, c’est l’Etat qui contrôle les géants de l’industrie chinoise, y compris les entreprises du numérique. Vous l’aurez donc compris, les patrons internationaux de Huawei, obéissent au gouvernement chinois et ce dernier à des moyens colossaux à sa disposition pour infiltrer tous les milieux, mêmes politiques…

Mais, qu’est ce qu’ils veulent à la fin ?

On peut s’étonner par ailleurs que des personnages politiques tels que Jean Marie Le Guen ou Jean louis Borloo puissent être membres du conseil d’administration de Huawei France. Car, lorsque l’on parle de sécurité nationale, ramener en son sein des anciens ministres et secrétaires d’Etat en mal de postes, pour mieux infiltrer les institutions d’un pays est hautement critiquable. Pire encore, au-delà des ramifications que la Chine est occupée à tisser dans le paysage politique occidental, ce sont aussi les grosses entreprises technologiques qui sont visées aujourd’hui. On sait que Taïwan n’est plus dans le viseur des chinois pour une idéologie maoïste, mais bien pour un des enjeux majeurs des années qui viennent, à savoir celui des semi-conducteurs. Pékin vient d’ailleurs de mettre en place un plan international, qu’elle appelle le « comité de travail transfrontalier sur les semi-conducteurs », dirigé par le ministère chinois du Commerce et le ministère de l’Industrie et des Technologies de l’information. Rien que çà ?

Non, malheureusement, ce n’est pas tout…

Pékin, vient de mettre en place une organisation qui n’en porte pas encore le nom – mais tout laisse croire que cela va le devenir –  censée faire main basse sur la production de semi-conducteurs, à l’heure même où l’Occident en manque cruellement. Et il semble que la Chine utilise une stratégie très similaire à celle qu’elle utilise avec les politiques des pays dans lesquels elle s’installe, en voulant rallier en son sein des entreprises majeures du secteur, comme Samsung, ARM ou bien encore Intel. Vous vous en doutez probablement, cela ne présage rien de bon puisque l’empire du milieu est un client important de ces entreprises. Bref, une autoroute du chantage est en train de se construire en ce moment et nous avons tous intérêt à espérer que les responsables de ces grosses entreprises du monde numérique opteront pour l’éthique plutôt que pour l’argent. Ce qui est clair néanmoins, c’est que la bergerie comporte plusieurs portes et que le loup est prêt à toutes les utiliser pour pouvoir dévorer tous les animaux domestiques qui se trouvent à l’intérieur…

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