Que peut-on encore faire pour sauver le commerce qui a pignon sur rue ?

Quand JD.com vient de mettre les pieds dans l’Union Européenne avec deux magasins robotisés (aux Pays-Bas), c’est un peu comme si Wal-Mart venait elle aussi s’installer chez-nous avec des magasins qui ressemblent à ceux d’Amazon Go. Pour ceux qui ne le savent pas encore, JD.com, c’est un peu l’équivalent chinois d’Amazon ou de Wal-Mart. Cette dernière est par ailleurs une véritable institution en termes de grande distribution outre Atlantique. L’entreprise possède aussi cette particularité, tout comme Carrefour en France d’avoir ressenti la venue de l’ère numérique comme une véritable gifle qui l’à obligé à aller de l’avant… 

Sans grandes surprises…

Les deux magasins de JD.com, sont sans véritables surprises :

Ils sont entièrement automatisés, permettent la vente en ligne et possèdent plusieurs milliers de références. Bref, jusqu’ici, il n’y a rien vraiment de nouveau puisque Amazon déploie déjà ce type d’infrastructures depuis plusieurs années. Ce qui est plus surprenant par contre, c’est la venue sur le territoire européen de cet acteur phare en Chine et l’absence de ses rivaux américains. Nous n’avons pas encore véritablement l’occasion d’aller dans les supermarchés automatisés d’Amazon en Europe, tout comme nous n’avons pas encore l’occasion d’entrer dans une nouvelle version robotisée d’un supermarché Wal-Mart. D’autre part, pourquoi avoir choisi les Pays Bas pour envahir l’UE, alors que la France est le territoire d’accueil par excellence des entreprises chinoises ? Il y a bien entendu le critère fiscal qui, comme on le sait, avantage les premiers par rapport au système français et peut-être​ aussi le fait que la population néerlandaise serait culturellement ​plus apte à consommer ce type particulier de mutation technologique. C’est plausible, mais cela voudrait-il dire que les Pays-Bas vont devenir un laboratoire expérimental pour les chinois (et donc forcément pour les américains) ? 

Nous n’en saurons pas plus pour l’instant, mais c’est une éventualité à laquelle nous devons nous préparer dans le futur et si cela devait être le cas, cela voudrait dire que les Pays-Bas deviendraient un territoire intéressant pour les innovateurs. 

Néanmoins, jusqu’ici, avec ce type de magasins, le commerce ne disparaît pas encore, mais n’oublions pas non plus que la livraison à domicile s’est largement développée ces dernières années et il ne serait pas étonnant que le magasin de proximité se résume à un simple entrepôt fermé dans les prochaines années. 

Des Marketplaces qui remplacent désormais les concessionnaires de véhicules d’occasion…

A quand la fin des concessions de voitures d’occasion ?

Vu la tournure que prennent les choses, il se pourrait que le marchand de voitures d’occasion soit lui aussi une espèce en voie de disparition. Oui c’est vrai, ils sont encore nombreux aujourd’hui, mais beaucoup de marques automobiles s’engagent depuis quelques années déjà à reprendre des véhicules usagés pour les remettre en vente dans leurs propres réseaux. D’autres, comme le français Renault se sont lancés dans le reconditionnement de véhicules usagés. Le constructeur à même consacré à cette économie circulaire une usine complète (Flins). Du côté de la voiture électrique, on a aussi intérêt à ce que le véhicule reste le plus longtemps en vie, car plus la durée est longue, plus la production de données en temps réel est grande. Elon Musk avait d’ailleurs annoncé que les voitures qui sortaient des usines Tesla, auraient une durée de vie de 1,6 millions de kilomètres. Si on ajoute à cela que l’achat d’un véhicule devient secondaire pour les jeunes générations plutôt que d’avoir accès à la mobilité d’une manière plus cool, cela fait beaucoup de points pour prédire la fin du marchand de voiture (et pas seulement celui de la voiture d’occasion). Mieux encore, les marketplaces ont aujourd’hui le vent en poupe et les constructeurs se ruent sur le secteur. On connaissait déjà celle de Facebook, mais il semble que les constructeurs eux-mêmes tentent de créer leurs propres places de marché en utilisant leurs réseaux de concessionnaires pour les livraisons (pour le moment). C’est le cas de General Motors qui vient de lancer son offre CarBravo et de Stellantis qui a lancé Spoticar. Nous ne parlons pas ici d’un simple service de plus que ce qui était offert dans des réseaux comme Peugeot, avec ses Occasions du Lion, mais bien d’une démarche des constructeurs de reconditionner les véhicules usagés et de maîtriser toute la durée de vie du véhicule, jusqu’à (et cela c’est la prochaine étape) son démantèlement. On pourrait donc assister à un phénomène qui verrait la disparition progressive de l’obsolescence programmée dans le secteur.

Comment sauver mon commerçant ?

Cela ne nous dit toujours pas comment les réseaux de concessions automobiles vont évoluer, mais ce qui semble certain, c’est que la connexion des véhicules qui ne le sont pas encore va devenir un enjeu majeur dans les prochaines années. Via des véhicules connectés, les constructeurs peuvent se permettre d’offrir une multitude de services personnalisés et bien entendu payants. Et ces services constituent une source de revenus supplémentaire pour ceux-ci. Toujours est-il que cela ne nous dit toujours rien sur l’avenir du commerce, car la vente en ligne reste toujours dans les principales occupations des constructeurs. Et tout ceci veut dire clairement que plus les choses avancent, plus le commerce physique est délaissé. Vous êtes peut-être friand de ce type de pratique, mais beaucoup de gens vont voir et essayer chez des commerçants des produits qu’ils veulent acheter pour finalement les acheter moins cher en ligne. La question que je vous pose donc est la suivante : le commerce qui a pignon sur rue ne serait-il pas destiné à devenir un show room dans lequel on va voir le produit, mais où on ne l’achète pas ? 

D’autant plus que si le produit est visible en ligne, pourquoi donc aller le voir sur un site physique particulier ?

Nous sommes donc dans une impasse et seule l’expérience agréable vécue par le client restera, pour le commerçant, le seul moyen de tenir le coup. Si vous avez donc l’intention de continuer une activité commerciale dite de revente (retail), il vaudrait mieux garder cette idée en tête et ne jamais l’oublier…

Alors, comment votre client pourrait-il vivre un moment agréable chez vous ?  

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