Une évolution lente mais certaine…

Dans la première partie de cette série consacrée à une meilleure compréhension de ce siècle, nous avons observé que l’une des principales raisons de notre désarroi par rapport à l’époque dans laquelle nous vivons était principalement liée au fait que nous vivons assis entre plusieurs périodes.

Pour rappel, nous vivons déchiré entre plusieurs révolutions industrielles et cet amalgame ne nous aide pas vraiment à voir clairement où nous allons.

Maintenant que nous savons cela, nous pouvons entrer dans les détails. Et pour cela, le meilleur moyen est encore de retourner à ce qui a construit ce monde dans lequel nous vivons.

Une notion intéressante : la décroissance…

La décroissance, on en a entendu beaucoup parler dans le monde pendant l’été 2019. Cela à même pris des proportions amusantes dans un débat enflammé entre collapsologues et rationalistes. Mais en réalité, la décroissance commence exactement là où la surconsommation commence…dans les années 60. Et oui, chaque chose a son contraire !

Les plus grands adeptes de cette décroissance à l’époque (monde communiste mis a part), ce sont bien sûr les hippies.

Aussi hallucinant que cela puisse paraître, notre monde, nous le devons aux hippies qui vont inventer l’informatique personnelle et à l’armée américaine qui va inventer Internet.

Lorsque l’on regarde de prêt les valeurs du mouvement hippie, on distingue trois choses…

Les hippies rejettent en bloc les valeurs traditionnelles, le modèle de vie de leurs parents (donc les dogmes de la seconde révolution industrielle) et la société de consommation. Voyez ce que l’économie numérique à détruit… Exactement les mêmes choses, les valeurs traditionnelles, le modèle de vie de nos parents et… la société de consommation (du moins dans sa dimension physique ou matérielle).

Pour bien comprendre ce qui est arrivé, il est important de se remettre dans le contexte de l’époque et surtout de bien comprendre l’esprit californien de l’époque, car c’est de là que tout part.

L’esprit californien, c’est d’abord un esprit mondial, car les hippies sont partout dans le monde occidental (voir plus) et le rêve commun, il se trouve avant tout à San Francisco. Et dans les alentours de San Francisco se trouve une université toute particulière… Stanford.

Dans ces milieux universitaires – de fait, intellectuels – californiens bouillonnent les tendances de l’époque et ces tendances sont totalement à l’opposé de ce que le monde à imposé à leurs parents à peine trente ans auparavant : la guerre, le lutte des classes et… la crise.

Et puis, il y a d’autres problèmes…

A commencer par la guerre du Vietnam ou la ségrégation raciale qui mine le pays. Cette situation correspond t-elle vraiment avec cette splendide constitution qui est le véritable ancêtre de la déclaration universelle des droits de l’homme ?

On peut clairement le dire… NON !

Mais dans les milieux intellectuels américains des années 60, Karl Marx ne fait pas l’unanimité (ou presque) comme en France. A noter que les valeurs des activistes de mai 68, sont proches des valeurs hippies – à la différence prêt que les hippies sont pacifistes et ne s’engagent pas sur un mode révolutionnaire. Marx aux États-Unis, c’est le communisme et le communisme c’est l’ennemi juré de la nation. N’oublions pas que dix ans à peine avant, on était expulsé de la patrie de l’Oncle Sam si on était considéré comme un activiste socialiste. En revanche, ce qui domine dans la philosophie américaine ce sont les transcendantalistes. Un mouvement né au XIX° siècle dans le Massachusetts, berceau de la révolution américaine.

Les principales figures de ce mouvement – on peu dire le premier véritable mouvement philosophique américain – sont Ralph Waldo Emerson, Théodore Parker, Margaret Fuller ou encore Henry David Thoreau. Et ce que l’on retrouve tout particulièrement chez ce dernier, c’est l’écologie. Une écologie que l’on retrouve aussi dans les valeurs hippies. Dans les années qui verront émerger une crise du pétrole sans précédent, ces derniers seront d’ailleurs de brillants bricoleurs qui n’hésiteront pas à trafiquer les moteurs des voitures pour les faire rouler à l’huile végétale.

Et puis, il y a l’ennemi juré… IBM. Véritable monopole du monde informatique de l’époque, le colosse américain est la bête à abattre. Et les brillants cerveaux qui côtoient tout particulièrement deux unités de recherche de l’université de Stanford, les représentants même de la contre culture (Fred Moore, Doug Engelbart, Steward Brand, Alan Key, etc), vont tout faire pour que chaque habitant sur la planète aie accès à l’outil informatique. Pour le journaliste John Markoff, presque toutes les fonctionnalités des PC sont nées dans ces deux unités : le Stanford Artificial Intelligence Lab et le Stanford Research Institute.

Une évolution lente mais certaine…

Fin de la surconsommation, écologie, informatique pour tous…

L’esprit californien des années 60, va progressivement envahir le monde occidental, relayé entre autre par le cinéma, forcément par l’informatique et par la suite avec le numérique. Il va falloir en réalité attendre un peu pour y arriver, mais c’est bien ce qui attend le monde dans les années qui suivront.

Si dans les années 70, l’insouciance est encore au rendez-vous, il ne faudra cependant pas attendre longtemps pour que les choses changent. Dans les années 80, l’effet des 30 glorieuses s’adoucit. On commence alors à parler de crise. En ce qui concerne l’écologie, les partis et les associations écologistes poussent comme des champignons. On parle de destruction (ou de pillage) de la forêt amazonienne, on fustige les pratiques de pêche intensive et le monde prend clairement conscience de la destruction de la couche d’Ozone. Enfin du côté de l’informatique, elle se démocratise lentement, mais il faudra encore attendre la fin de la décennie suivante pour que chaque foyer et une grande majorité d’entreprises puisse y accéder.

Cette même décennie va encore renforcer la volonté écologiste. La vague bio commence, le recyclage des déchets se généralise et les plans visant au développement des énergies renouvelables se mettent en place. Bref arrivé dans les années 2000, nous avons presque tout… L’écologie est devenue la norme en occident, l’informatique est partout et nous avons Internet. Une chose manque cependant, la fin de la surconsommation… Il faudra néanmoins attendre la crise de 2008 pour l’avoir.

2008, la fin du monde que nous connaissions…

Quand la crise éclate en 2008, tous les éléments sont rassemblés pour faire exploser le vieux couple . C’est à dire l’alliance entre l’économie traditionnelle (finance, industrie, agriculture) et l’État. La prospérité financière est absente, la situation de l’emploi est délicate, l’écologie est devenue un réflexe, la confiance en l’économie particulièrement dans la finance et dans le pétrole s’est effondrée et enfin, le capitalisme est devenu l’ennemi juré de la population. Et – last but not least – nous avons désormais des outils technologiques puissants, qui nous permettent de lui tourner le dos.

Les résultats : explosion de l’immatriculation de véhicules électriques, du DIY, de la micro agriculture ou du Bio, de l’Open Source, du marché de l’échange, de l’anti-consumérisme ou encore du financement participatif. Tous les éléments donc pour ne plus consommer à outrance comme nous le faisions auparavant.

Tout cela, dans les années qui suivent la crise on n’en a pas encore conscience, mais les choses se mettent en place progressivement. La reprise, le vieux couple va l’attendre, l’espérer, la rêver… Elle ne reviendra plus !

Nous savons pourquoi… L’effet 2008 bien entendu, mais aussi l’importance de plus en plus présente dans nos vie des produits technologiques (et cela coûte un certain prix) ainsi que la dématérialisation des produits et des services. On a donc assisté simultanément à une généralisation de la volonté d’auto production de la part des gens et à l’absorption des revenus d’une partie des fonds que nous accordions à l’économie traditionnelle vers l’économie numérique.

Ça n’est pas forcément pour plaire au vieux couple qui y perd forcément des plumes. Et ce qui est perdu, c’est forcément une partie de l’activité économique. Voici donc la deuxième source de notre malaise général : nous allons tous nous retrouver à la rue


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Prêts pour la suite

On va tous se retrouver à la rue… vrai ou faux ?

Et oui, après notre instabilité temporelle, nous nous retrouvons en face de ce nouveau problème et non le moindre :

Dans le contexte que nous venons de définir, quel avenir professionnel s’offre à nous ?

Pour des raisons évidentes, il est très difficile de donner les chiffres exacts sur la destruction des emplois dans les dix prochaines années à venir… Tout ce que l’on peut redouter, c’est qu’il va y en avoir beaucoup.

Tablons donc sur ce chiffre : 50 % !

Attention ! Il ne s’agit pas ici de la disparition d’emplois, mais plus particulièrement De la disparition d’activités économiques liées à l’économie traditionnelle. Et cela touche tant les ouvriers d’usine et les chauffeurs/livreurs, que les avocats, les médecins, les notaires, les comptables, les secrétaires ou les assistants. Les causes, nous le savons, sont respectivement pour les premiers une vague de robotisation sans précédent dans les domaines industriels et du transport. Pour les autres, c’est bien entendu l’Intelligence Artificielle et plus particulièrement les assistants électroniques de type Alexa ou Google Home.

Que faire dans tout cela ?

Tout d’abord, nous devons commencer par nous dire que la robotisation n’est pas forcément incompatible avec l’emploi. Rappelons que les deux pays les plus robotisés au monde n’ont pas de problème d’emploi. Ce sont le Japon et l’Allemagne…

D’autre part, nous vivons une époque qui nous a fait passer d’une ère industrielle à une ère numérique. Cela signifie aussi que les changements seront nombreux. De nombreux changements, cela nécessite une très forte remise en question de nous même et nous n’allons pas pouvoir y échapper.

Beaucoup d’entreprises ont été contraintes ces dernières années de le faire. Celles qui ont opéré cette remise en question sont toujours là aujourd’hui. Les employés des firmes qui en ont fait de même, ont quant à eux trouvé de nouveaux horizons à conquérir…

Ne nous oubliez pas…

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