Vers une guerre du streaming vidéo ?

Il semble que les grands studios hollywoodiens aient mis du temps à réaliser que le monde culturel – qu’ils avaient par ailleurs contribué à créer – ne serait plus jamais pareil et que par miracle, ils se seraient enfin réveillés…

Il y a quelques jours, nous apprenions que la Paramount Pictures – avec plusieurs années de retard, dans le domaine – faisait elle aussi son arrivée dans le monde de la Vidéo On Demand (VOD). Aujourd’hui, et bien ce sont les studios Universal qui annoncent la sortie de leur propre service de streaming et il semblerait que ce dinosaure hollywoodien compte bien s’associer à la Paramount pour rentrer sur le marché européen…

Où cela va-t-il bien nous mener ?

Il semble clair que les grands studios d’Hollywood aient compris que le modèle qu’ils nous avaient imposé au XX°siècle ne fonctionnait plus qu’en partie. Récemment, c’est la Warner qui avait décidé de sortir simultanément ses nouvelles sorties en salle et en même temps​ en streaming. Un coup dur pour un secteur qui se remet déjà difficilement du confinement lié à la COVID 19 et qui de plus n’a pas vraiment réussi à s’adapter aux portefeuilles des familles moyennes à qui, pourtant le secteur s’adressait. Il faut dire que le simple fait d’aller au cinéma est devenu une activité de luxe et est très loin d’être aujourd’hui cette charmante petite aventure du cinéma (souvent accompagné d’un amour de passage) de quartier que nous avions l’habitude de fréquenter lorsque nous étions jeunes adultes.

Netflix, Hulu, HBO, Amazon Prime (qui vient de racheter la MGM), Disney plus, Apple plus et maintenant Peacock (Universal et Paramount)… 

Et pour 9 euros de plus…

Débourser la somme de 9 euros par mois est facile. Même pour une famille qui​ éprouve des problèmes financiers et c’est très clairement ce qui a fait le succès de Netflix. A côté le raccordement au câble reste très onéreux. De même, consacrer 18 euros à deux abonnements différents chaque mois est aussi abordable. Netflix, par exemple pour rester dans le vent et Amazon Prime en complément si vous aimez aussi les vieux films. Mais si maintenant vous voulez vous équiper de l’arsenal complet et en plus de cela du câble, cela risque d’entamer très sérieusement votre budget mensuel. On pourrait même parler d’une somme qui varie entre 100 et 150 euros par mois.

De plus, ces plateformes viennent d’entamer une course aux contenus originaux de plus en plus spectaculaires. Le problème, c’est précisément que ces contenus seront disponibles sur les plateformes respectives et non sur celles des autres. Donc, il y a bien un moment où nous allons devoir faire des choix. Ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose car finalement ces plateformes vont pousser l’excellence jusque dans leurs plus profonds retranchements pour attirer le plus d’audience possible.

La boring economy n’en est jamais qu’à ses débuts…

Le terme de boring economy est relativement récent. Il a pris tout son sens quand Reed Hastings, le cofondateur de Netflix à déclaré ouvertement que son plus gros concurrent n’était ni plus ni moins que notre sommeil. Netflix, c’est 200 millions d’abonnés à travers le monde et en réalité, ce n’est pas vraiment grand chose. Surtout face à la concurrence qui se met en place depuis deux ans​. Et cela l’entreprise l’à très bien compris puisque nous savons qu’à partir de 2022, la plateforme proposera une offre de jeux vidéo et cela sans supplément de prix​ pour le client. 

Ce qui m’amène à cette interrogation : 

A quoi ressemblera la plateforme de streaming du futur ?

Pour y répondre, je vais aller chercher trois éléments particuliers…

D’une part, on peut se douter que les concurrents de Netflix ne tarderont pas à offrir, eux aussi, un catalogue de jeux vidéo dans leur offre.

D’autre part, Netflix devra innover de plus en plus afin de rester dans la course et par conséquent devra non seulement faire preuve d’imagination en termes de contenus originaux toujours plus impressionnants, mais aussi dans la diversité des produits culturels proposés. Après la série, le cinéma et les jeux vidéo, quels produits culturels la plateforme va-t-elle bien pouvoir nous offrir ?

Des livres audios, des podcasts, de la musique, un nouveau système de lecture de bandes dessinées ?

La réponse est probablement que même si Netflix diversifie son offre de produits culturels, tout démontre que ce ne sera pas cela qui va vraiment la démarquer de ses concurrents. Là où il faut avant tout aller chercher la réponse, c’est dans son ADN. C’est-à-dire dans la création de contenu. Les mises en scènes dont nous allons être les spectateurs dans le futur, vont de plus en plus être une fusion entre la réalité et la fiction. C’est-à-dire que la distinction entre le cinéma et le jeu vidéo que nous avons aujourd’hui va tout doucement s’effacer. De sorte que nous devenions nous mêmes acteurs d’un film ou d’une série. Exactement comme nous sommes l’acteur principal dans un jeu. Mais tout ceci, c’est pour un premier temps…

Dans un second temps, l’écran sera soit plus imposant pour toujours augmenter un peu plus l’immersion, soit il disparaîtra pour laisser la place à l’environnement dans lequel nous serons.  

Le troisième point qui à mon sens est tout à fait remarquable se trouve dans les grands absents de la bande des GAFAM. Récemment, nous parlions du premier film que Facebook allait diffuser sur Facebook Live. Nous savons aussi que Google tente timidement une incursion dans le domaine et enfin que Microsoft se contente de suivre ses homologues – en innovant très peu ces dernières années – mais en tenant la route pour proposer une offre plus ou moins équivalente. Donc, il y a fort à parier que Google, Microsoft ou encore Facebook proposeront dans l’avenir leur propre plateforme de streaming. Soit de façon tout à fait originale, soit en rachetant une plateforme existante telle que Hulu ou Peacock. 

Mais néanmoins, tout semble démontrer que si vous voulez véritablement analyser l’évolution des plateformes de streaming, il serait bon de se pencher avant tout vers la société fondatrice et non sur les suiveurs. Et pour cela j’ai nommé Netflix…

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