Arrêter tout pour six mois, ça vous dit ?
Oui, on va forcément encore parler d’Intelligence Artificielle aujourd’hui. Mais, rassurez-vous, nous allons aussi parler d’Art et de culture.
On ne peut pas y échapper, deux événements importants viennent de se dérouler :
Le premier est un rapport de la banque Goldman Sachs, qui alerte sur la rapidité dont les IA génératives se développent et surtout sur ses conséquences sur l’emploi. Elle évalue cette perte d’emploi, aujourd’hui – c’est-à-dire avec ce que l’on sait, et pas avec ce que l’on ne sait pas encore – à 300 millions. Et il ne s’agit pas forcément d’ouvriers d’usine ici, mais bien de professions qui font appel à la matière grise, y compris dans le secteur du coding.
Le deuxième évènement est une demande d’un moratoire pour bloquer tout développement de l’intelligence artificielle pendant six mois. Juste le temps de légiférer pour limiter les dégâts que pourrait créer celle-ci. Et attention, cela vient d’Elon Musk en personne, qui est accompagné de 1.000 spécialistes issus du monde technologique…
Foutaise ou pas, on s’en fiche !
Bon, en ce qui concerne le premier point, il est clair – et c’est avant qu’il fallait y penser – que l’IA est en train de rebattre lourdement les cartes de l’embauche. Personne n’est cependant à blâmer, parce que nous n’étions pas en mesure d’évaluer l’impact du développement technologique de ces derniers mois. Dans l’avenir, il va y avoir, bien entendu, des laissés pour compte et comme d’habitude il va falloir s’adapter. Néanmoins, 300 millions de personnes, c’est beaucoup, c’est même une véritable bombe nucléaire. Mais attention le rapport de Goldman Sachs mentionne aussi que ces 300 millions d’emplois pourraient être affectés, ce qui est loin de signifier qu’ils vont disparaître. En gros arrêtons de céder à la panique car oui, bien entendu, nos vies vont de toute façon être bouleversées par ce qui est en train de se passer en ce moment, mais ne serait t-il pas plus constructif de considérer les IA génératives plutôt comme des outils qui peuvent enrichir nos vies ?
Prenons l’exemple des nouveaux plugins que Open Ai vient d’ajouter à ChatGPT…
Ces derniers permettent de réserver une table dans un restaurant, de commander des aliments pour une recette conçue par notre nouvel ami – lui – même – ou bien encore d’organiser un week-end ou de planifier des vacances. Tout ceci entre autres choses. Bon, en bref, dans les grandes lignes, on va gagner du temps, quoi !
Franchement, il n’y a pas vraiment de quoi envoyer une carte postale à la famille. Tiens à propos de carte postale, ça vous arrive encore d’en envoyer vous ? Non, bien entendu, et vous vous en portez plus mal ?
Une menace pour les métiers en relation avec l’Art, une histoire qui se répète !
Bill Gates, récemment dans un de ses speech, comme lui seul sait les faire – vous savez, le truc qui se situe à mi chemin entre la parole du vieux sage et du brillant mathématicien, tout en y ajoutant une solide pointe d’amour pour la technologie – comparait le développement des IA génératives à des innovations comme le microprocesseur, l’interface graphique, l’Internet ou bien encore le smartphone. Il revient par ailleurs sur ces fameuses interfaces graphiques initiées par son vieux rival, Steve Jobs, et qui ont fait les beaux jours d’Apple et de Microsoft.
Oui, à l’époque où cette révolution est arrivée – nous sommes dans les années 80 – nous nous posions sérieusement des questions sur notre avenir. Quand je dis nous, c’était les étudiants, (voir même les professionnels) en publicité, les architectes (y compris d’intérieur), les illustrateurs, les décorateurs, les graphistes, les dessinateurs de bandes dessinées, les photographes, les photograveurs, bref vous l’aurez compris toutes ces professions qui allient à la fois la créativité, les Arts Plastiques (ou les beaux-Arts) couplée à une activité commerciale. Le problème, c’était l’ordinateur ou plutôt l’interface graphique…
Quarante ans après, aucune de ces professions n’a disparu et toutes ont intégré… les interfaces graphiques. Même les artistes purs et durs ont aujourd’hui intégré l’outil numérique dans leur travail, ne serait-ce que pour faire de la communication.
Alors la question se pose ici quant aux IA génératives d’images…
Oui c’est certain, les artistes vont avoir besoin davantage de capacités à maîtriser leur langue maternelle, plutôt que de savoir utiliser un crayon et un pinceau. Encore que quiconque pratique une discipline artistique sait que celle-ci est indispensable à son équilibre de vie. D’une manière ou d’une autre, créer, c’est créer quoiqu’il arrive. Peu importe la forme utilisée et d’ailleurs l’art contemporain l’à très largement démontré. Aujourd’hui les premières vedettes de l’Art généré par IA apparaissent. Elles s’appellent Sophia Crespo, Helena Sarin ou bien encore Glen Marshal…
Bon, ce petit calin, on se le fait ou pas ?
Venons en maintenant à cette demande de moratoire faite par Elon Musk et par son armée d’experts en technologie…
Ahhhhh, cher Elon !
Que dire de cette intervention ?
Alors, Musk – il faut le savoir – est aussi le fondateur d’Open AI, la société mère de ChatGPT.
Au départ, la vocation de l’entreprise était de rendre les développements de l’IA transparents.
Mais, notre ami Elon, n’a pas du tout apprécié la tournure que Open Ai prenait et surtout le fait que ce soit Microsoft qui y injecte 10 milliards de dollars, et de ce fait, qui utilise le bébé issu du fruit d’une de ses créations (Bill Gates et lui ne s’entendent pas du tout). D’autre part, Musk a toujours prétendu qu’il était effrayé par l’Intelligence Artificielle, mais force est de constater que Tesla, l’une de ses entreprises phares, est à l’avant plan mondial du développement de l’Intelligence Artificielle. Alors, de deux choses l’une : Soit il a peur de se faire doubler – c’est à dire que les choses aillent un peu trop vite par rapport à ses projets personnels, ce qui serait légitime – soit, il est vraiment effrayé par l’IA.
Stopper pour six mois et voir ce qui se passe n’est néanmoins pas une idée récente…
C’est même une notion qui tend à être communément admise par le grand public. Oui mais voilà, les choses sont beaucoup plus compliquées que cela :
Stopper tout pendant six mois, juste le temps de voir ce que l’on peut faire, va inévitablement créer un gel dans le développement de l’IA (sur le terrain), mais certainement pas en termes de recherche. Même en considérant que l’on puisse tout stopper d’un seul coup de baguette magique – et les baguettes magiques n’existent pas – on assisterait à un déploiement d’IA beaucoup plus sophistiquées et surtout beaucoup plus rapide au moment où les verrous sauteraient. Donc en gros, la pilule serait un peu plus difficile à avaler !
Ici, du moins elle se déploie rapidement, mais nous avons encore un œil dessus, du moins jusqu’à preuve du contraire (Open Ai et Google ont procédé par ailleurs à de nombreux ajustements).
En gros, l’IA est une fatalité au même titre que les interfaces graphiques ou le smartphone l’ont été en leur temps, mais ce n’est pas tout…
Croyez-vous vraiment que les chinois vont tout stopper pendant six mois ?
Et c’est ici qu’on se fait un petit calin au coin du feu, avec un bon verre de vin rouge ou bien pour être plus adapté à la situation, une tasse de thé vert !
Le secteur de l’IA compte plusieurs dizaines de milliers d’acteurs privés, il est donc impossible de synchroniser un arrêt général des activités entre ceux-ci. D’autre part, il serait dangereux de ne pas s’adapter à une situation qui va de toute façon revenir sur la table après. Enfin, on ne connaît pas encore vraiment les intentions d’une Chine, très avancée en la matière, et qui n’est, quant à elle, pas prête à s’arrêter. Bien au contraire !
Vous-voulez vraiment tenter le coup ?
