Encadrement de l’IA : les bourdes de l’UE…

​L’Union Européenne n’en est pas à sa première bourde quand il s’agit de contrôler et de limiter​ ses propres entreprises… 

Elle possède même une formidable​ capacité pour légiférer plus vite que n’importe quelle administration dans le monde, avant même qu’un problème ne se pose. Une des dernières grosses bêtises en date – du moins en ce qui concerne le monde numérique – était par ailleurs le RGPD (règlement général sur la protection des données).

Oui mais ce n’est pas tout…

Même si ce n’e​st pas le sujet de cet article, attardons nous quand même quelques instants sur ce désastre administratif. ​Ahhhhhh, cher règlement général sur la protection de nos données, qui est très loin de faciliter la vie des entreprises européennes !

Tout d’abord et c’est peut être le plus important​, le RGPD handicape les entreprises sur le plan de la concurrence internationale, car en Chine et aux Etats-Unis, il n’y a tout simplement pas de législation aussi étouffante. Résultat des courses quand les deux dernières avancent à grand pas en termes d’IA, les entreprises européennes font du sur place. Ensuite, il y a le coût direct lié à la mise en conformité pour les entreprises. En effet, la consultance coûte cher​ et le fait d’engager un délégué à la protection des données (et oui, c’est un nouveau métier du web) n’est pas accessible à toutes les entreprises. Une mise en conformité coûte par ailleurs entre​ 8.000 et 15.000 euros selon la structure. Un mois avant sa mise en place en 2018 – rien que pour la France – on estimait un coût global pour les entreprises​, d’un milliard d’euros, rien que pour la mise en place des logiciels et des frais de consultance. ​On en viendrait à ce stade à se demander si le lobby des avocats n’est pas derrière la création de cette législation, car c’est tout un nouveau business qui s’est mis en place. 

Obligation de tenir un registre de traitement des données, mise à jour des contrats avec les sous traitants, exercice des droits pour les personnes concernées, etc. Les entreprises sont écrasées par des tâches​ administratives supplémentaires qui sont liées directement à la mise en place et au maintien du RGPD. Sans oublier les sanctions qui lui sont liées en cas de non-respect. Bref, si intelligence il y a derrière le RGPD, on sait à qui elle profite. 

Venons en maintenant à ce qui nous concerne ici : la réglementation sur l’encadrement de l’Intelligence Artificielle au sein de l’Union Européenne.

De catastrophes administratives en catastrophes technologiques…

En avril dernier, la Commission européenne présentait son projet de loi en termes d’encadrement de l’Intelligence Artificielle, ce dernier étant censé – il fallait oser – soutenir la croissance et l’innovation. Je ne vais pas entrer dans les détails, mais si vous avez envie d’en savoir plus, je vous recommande un article complet que le site Siècle Digital y avait consacré. On y retrouve des réglementations, néanmoins logiques (selon les avis), comme par exemple l’interdiction de reconnaissance faciale dans les lieux publics sauf pour les cas particuliers. Entendez par là que si vous êtes fiché​ comme radicalisé, il se peut qu’un logiciel puisse vous reconnaître dans un aéroport. ​On y retrouve aussi un encadrement très serré pour les algorithmes qui analysent les données personnelles (mêmes scolaires), les données financières, et ceux qui émettent des analyses à des fins juridiques et médicales. Il ne faut donc pas vous étonner si les descendants de Watson – la super IA d’IBM – naîtront sur le sol américain. ​Bref, ce qu’il faut savoir de cet encadrement, c’est que la nouvelle réglementation autour de l’IA – censée comme le RGPD protéger tous les citoyens – pourrait être particulièrement forte et que les entreprises qui ne s’y conforment pas pourrait être pénalisée​s d’une amende qui pourrait atteindre jusqu’à 20 millions d’euros ou 6% de leur chiffre d’affaire.

On élargit les horizons, mais on recommence tout de même…

Vous voyez ce qu’il se profile à l’horizon ?

Exactement le même scénario qu’avec le RGPD !

Contraintes administratives, surcoût pour les entreprises, concurrence internationale de moins en moins possible pour les entreprises européennes et surtout d’alléchantes sanctions à la clé pour l’administration européenne…

Le think tank Centre pour l’innovation des données (Center for Data Innovation) – financé en partie par des grosses entreprises technologiques comme Amazon – estime à 31 milliards d’euros (sur une période de 5 ans) la somme que les entreprises établies sur le territoire européen devraient débourser si cette législation encadrant l’IA devait être mise​ en place​… 

C’est beaucoup et cela vient encore ajouter une charge supplémentaire pour les entreprises européennes après le RGPD. Pire encore, ces nouvelles charges financières pourraient faire augmenter les coûts liés aux produits et services numériques. Donc d’une part, les poches du consommateur risquent bien de se vider un peu plus, d’autre part le confort numérique risque bien de s’appauvrir un peu plus aussi. Avec le risque – une fois de plus – de voir certaines régions du monde se développer plus que d’autres…

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