Les liens qui unissent les constructeurs automobiles avec la robotique ne sont pas nouveaux. Il suffit d’aller vitsiter une usine Toyota ou Volkswagen pour en être convaincu. Il n’est donc pas difficile d’imaginer que l’expérience aquise dans ce domaine, depuis une centaine d’années maintenant soit utilisée à d’autres fins que pour construire des voitures…
Au départ, il y avait Ford…
Il y a deux ans d’ici, le constructeur automobile américain Ford dévoilait une vidéo dans laquelle on pouvait voir un robot humanoîde bipède sortir d’un véhicule de livraison et déposer un colis sur le pas de la porte d’une maison. La vidéo était selon certain experts improvisés sur les réseaux sociaux, très mal faite et le robot n’était que de l’animation. Pourtant pendant que ces derniers discutaient des ombres et des lumières de certaines scènes, ils ne voyaient pas le plus important : la mutation imminante de l’industrie automobile vers la robotique et le numérique. Cette mutation se confirme par ailleurs chaque jours. Le constructeur coréen Hyundai l’a démontré récemment avec le rachat de Boston Dynamics, l’entreprise probablement la plus avancée en terme de robotique dans le monde. La volonté de développer des robots pour les services hospitalier font d’ailleurs partie des ambitions du groupe coréen. Parmis les autres ambitions affichées, le développement des exo-squelettes pouvant redonner de la mobilités aux personnes handicapées ainsi que développer des robots pouvant assister les personnes qui ont une vision réduite. Oui, nous avons des chiens pour cela, c’est vrai mais les chiens ne parlent pas et ne peuvent pas vous conduire non plus. Bref, il semble que le constructeur automobile de demain sera certainement une entreprise technologique au même titre qu’Apple ou Google – Tesla le démontre déjà aujourd’hui – et sera aussi le constructeur du robot humanoïde ménager que vous aurez chez-vous.
Quand Honda se lance dans les grands chantiers…
Retrouver la mobilité grace à une armature robotique est une vision transhumaniste qui peut être effrayante – ne serait ce que par le fait de côtoyer des humains mélangés à des machines – mais aussi enthousiasmante. Redonner le pouvoir du mouvement à quelqu’un qui l’a perdu relève bien entendu d’un domaine qui échappe à la médecine aujourd’hui. Pour être plus complet, si l’on doit admettre que cette dernière réussit parfois, elle ne peut cependant pas faire de miracle. Boston Dynamics semble néanmoins capable d’en faire.
De son côté le constructeur japonais Honda va lui aussi très loin dans le développement technologique. Le constructeur nippon produira dans le futur des taxis volants (il compte même déployer de véritables flottes commerciales avec ses véhicules) et des… vaisseaux spaciaux. Le but affiché aujourd’hui (avec un investissement dans la recherche de 45 milliards de dolars) est de lancer ses propres satellites pour développer une gamme de services connectés. Du côté robotique, on connaissait déjà son robot bipède Asimo, mais l’entreprise ambitionne d’aller plus loin en développant un robot avatar bipède muni de mains aux sensibilités proche de celles de l’hêtre humain. Ce dernier pourrait, accrochez-vous bien, vous remplacer en personne au travail. Oui vous lisez bien, le robot serait à votre place en présentiel et vous seriez vous, bien au chaud à la maison. C’est ici que cela devient intéressant car en fait, vous piloteriez votre robot avatar à partir de chez vous, pour réaliser de multiples tâches professionnelles. Y compris pour assister à des réunions, pour réparer des pièces d’une machine, pour manipuler des instruments, voir même – nous y revenons – pour assister des personnes dans le domaine de la médecine (et cela pourrait être aussi à des fins chirurgicales).
Je rêvais d’un autre monde…
Ici encore on peut s’effrayer ou être enthousiaste à l’idée d’une salle de réunion dans laquelle 15 robots identiques sont en train de tenir un conseil d’administration. Les 15 administrateurs étant tous chez eux dans leur bureau, parlant par l’intermédiaire de leur avatar. Il y a même quelque chose de dérangeant dans cette idée…
Posséder un intermédiaire synthétique qui vous représente est perturbant, mais néanmoins intéressant. D’une part, il permet à une personne qui ne pouvait pas télétravailler auparavant de pouvoir le faire. Un réparateur de machine par exemple pourrait opérer à distance. Un chirurgien ou un dentiste le pourrait aussi. Pour une fois on peut percevoir le robot, non comme un destructeur d’emploi, mais plutôt comme un support (ce qu’il est en réalité). On pourrait même aller plus loin et imaginer qu’en tant qu’entrepreneur, vous possédiez 50 de ces robots. Vous pouvez les envoyer chez des clients et diriger vous même des opérations de maintenance ou de réparations. Nous n’y sommes pas encore puisqu’Honda estime pouvoir lancer la commercialisation de ce robot aux horizons de 2030 et il faudrait encore compter une bonne dizaine d’années, voir le double, avant que ce type de technologie soit abordable d’un point de vue financier. Néanmoins, l’idée est là…
Si Honda s’intéresse autant à l’espace – rappelons que l’entreprise se lance dans la production de fusée et probablement, on peut s’en douter dans le futur, de vaisseaux spatiaux – ce robot, avant d’atteindre les entreprises, sera bien entendu extrêmement utile pour la conquête de la Lune et de Mars. Pouvoir équiper des rovers avec ce type de technologie serait bien entendu très pratique pour préparer le terrain avant une colonisation humaine.
Qui sait, peut-être que dans 20 ans vous piloterez votre robot avatar qui sera en présentiel sur Mars et que le télétravail ne se fera plus seulement sur terre mais aussi dans des terres hostiles à la vie ?
L’idée est néanmoins intéressante et finalement, s’inscrit dans la logique des choses…