On ne sait vraiment pas encore ce qui se passe, mais ce qui est certain c’est que c’est bien en train de se passer…
Si vous pensez que cela ne veut pas dire grand chose – vous avez raison – c’est pourtant bien la réalité. Nous savons que le bond en avant de l’Intelligence Artificielle va profondément modifier notre rapport au travail, mais nous n’avons encore aucune idée de la mesure dans laquelle cela va se passer. Ce moment entre lequel les choses bougent considérablement sous nos yeux et l’absence de réponses créent, à juste titre, un certain malaise (dans la catégorie rien ne va plus et tout allait mieux avant). D’autant plus que les IA génératives ont donné un coup de pouce à leurs consœurs, pour elles aussi arriver sur le devant de la scène à toute allure…
Entre une IA faible et une IA forte, notre coeur balance…
La différence qui caractérise une IA faible, d’une IA forte, est que la première n’a aucune conscience du fait qu’elle est une machine. En revanche, une IA forte possède cette conscience. Les estimations évaluaient jusqu’ici leurs premières apparitions à 2045. Seulement voilà, Sam Altman commence à en parler et il n’a pas l’intention de prendre les choses à la légère et cela ne va pas arranger la situation sur les doutes que nous avons aujourd’hui sur l’avenir de l’emploi.
Pour le patron et cofondateur d’Open AI, une IA générale aurait les mêmes capacités qu’un humain à un point tel qu’elle pourrait être engagée comme on engage une véritable personne.
Bien entendu cela génère de nombreuses questions et parmi celles-ci, en premier lieu, on peut se demander quel rôle nous allons avoir par rapport à cette nouvelle forme de colonisation ?
Pour Altman, ces intelligences artificielles générales dynamiseraient l’économie mondiale et pourraient déboucher sur des innovations technologiques et scientifiques jamais atteintes dans l’histoire.
Alors, dit comme cela, c’est plutôt inspirant, mais d’un autre côté, si les entreprises engagent des millions d’intelligences artificielles, que font les êtres humains dans ce cas ?
La réponse est simple, ils les embauchent !
Le déclin de l’empire humain ?
Sam Altman serait-il un nouveau prétendant pour changer l’humanité comme le furent en leur temps, un certain Jésus de Nazareth, un Johannes Gutenberg et qui sait… un Elon Musk qui a aussi croisé la route de Altman puisque c’est avec lui qu’il a fondé Open AI ?
Toujours est-il que le meilleur moyen de ne pas sombrer dans la confusion, c’est de pouvoir discerner les choses. Si on prend des exemples comme ChatGPT ou ses équivalents qui créent des vidéos, de la musique ou des images, ces logiciels marchent clairement sur les plates bandes humaines, mais ce ne sont jamais plus que des outils extrêmement performants qui dynamisent la productivité et qui nous forcent à remettre en question notre rapport à la créativité. Rappelons qu’en son temps, la photographie (donc la technologie) a poussé les artistes à se remettre solidement en question et il en est ressorti une formidable créativité. La production artistique n’a jamais été aussi féconde à partir des années 1870, qu’elle ne l’avait été par le passé. Une créativité tellement féconde que les artistes sont à nouveau obligés de se remettre en question, tels qu’ils ont été obligés de le faire il y a 150 ans, tant la production est aujourd’hui gigantesque. Mais nous ne parlons ici encore que de performances productives. En d’autres termes, avec les IA génératives, nous allons une fois de plus, faire fonctionner notre créativité et ce sera de toute façon dans le bon sens. En revanche, si une IA est aussi compétente qu’un humain pour réaliser des tâches multiples et pour pouvoir travailler de la même manière que ce dernier, là nous sommes face à un sérieux problème existentiel et ce problème relève ici d’un changement de la nature humaine considérable. Ce type de changement qui n’arrive que rarement dans l’histoire.
Si nous embauchons des machines pour faire un travail à notre place – ce qui n’est pas vraiment différent de ce qui se passe depuis 4 siècles maintenant – jusqu’ici, elles n’étaient ni plus ni moins que l’extension de nous-mêmes. Hors dans le cas des intelligences artificielles générales, elles remplacent de A à Z l’embauche humaine. Nous sommes donc face à une nouvelle phase de l’évolution humaine, ce qui ressemble étrangement à ce que la Rome Antique a vécu en son temps. Dans un monde où les esclaves – qui dépassent en nombre, très largement la population romaine libre – font tout et absolument tout, l’oisiveté s’installe et entraîne la chute de la civilisation. Seul le jeu subsiste alors comme distraction !
Ferons-nous les mêmes erreurs ?
Toyota aussi dans le coup !
Imaginez une population mondiale, en l’espace de 100 ans, devenir complètement oisive car les machines effectuent toutes les tâches possibles ?
C’était difficile à croire il y a encore cinq ans d’ici, mais aujourd’hui le développement des IA couplé à celui des robots humanoïdes est très largement en train de changer la donne !
Toyota – acteur historique de la robotique – travaille en ce moment sur un robot équipé de deux bras et l’entraîne à apprendre des tâches multiples. Le système est impressionnant dans le sens où le robot apprend des gestes via un humain qui est équipé de deux manettes et qui le guide dans ses premiers gestes. Le robot une fois la tâche terminée, va reproduire des centaines (voire des milliers) de fois ces mêmes gestes jusqu’à pouvoir les réaliser en réalité (avec de vrais objets) en toute autonomie. Le plus impressionnant est que ces nouveaux gestes lui sont enseignés l’après-midi, le robot apprend ensuite – par lui seul – pendant toute la nuit et finalement est opérationnel le lendemain matin…
Cela en dit bien entendu très long sur la rapidité avec laquelle les choses évoluent technologiquement. Nous sommes quant à nous complètement décalés par rapport à cela !
En réalité, nous possédons ici, un ensemble de données qui nous permettent de mesurer véritablement les enjeux de ce qui attend l’humanité dans les prochaines années, décennies et siècles :
La première est que nous ne devrons jamais nous séparer de la créativité dont seul l’humain peut faire preuve dans un Univers que nous ne connaissons que trop peu (l’instinct animal étant de tout autre ordre). Le fait de coloniser ce dernier va nous en demander beaucoup, énormément même et c’est ici que le changement de route pour l’humanité prend tout son sens.
La seconde donnée que nous avons – et non la moindre – est que nous allons pouvoir utiliser cette faculté absolument extraordinaire qu’est la créativité pour d’autres choses que pour des tâches subalternes qui nous emprisonnent depuis des millénaires.
La troisième donnée est que si nous en avons les moyens financiers, nous pourrons envoyer une machine soit physique, soit intellectuelle, voire même les deux, générer une activité économique à notre place et forcément gagner de l’argent à notre place (et ici il faudrait à nouveau faire preuve de créativité). Enfin, tout cela nous mène au fait que nous ne devrons pas perdre de vue qu’il est impératif que la machine est un élément qui nous incite à aller encore plus loin dans l’amélioration des conditions de vie de l’individu, de celles de toutes les espèces vivantes de la planète… voire même celles de l’Univers dans son intégralité !
C’était bien ?
Bon…
Mais ce n’est pas tout, car une époque formidable c’est aussi un site Web et des centaines de réflexions qui traitent des problématiques de notre monde et c’est aussi…
Un bureau de rédaction, d’illustration et un service de sponsoring !
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