Le monde ne va pas bien, on peut le dire, c’est une idée qui fait son chemin depuis maintenant très longtemps…
Quelle en est la cause ?
Ne parlons pas de celle qui fait que le monde se porte mal, mais plutôt celle qui est à l’origine de cette croyance. Sans vouloir sombrer dans un optimisme déplacé, le monde ne se porte en fait pas si mal que cela. Nous en parlions en terme de chiffres, il y a encore quelques jours de cela.
Aujourd’hui, nous sommes très largement informés sur des choses qui nous échappaient complètement il y a encore une trentaine d’années d’ici. Cette surinformation provoque en nous un sentiment de confusion absolu dans lequel tout se mélange : conflits armés, réfugiés, pauvreté, chômage, changement climatique, destruction des habitats protégeant les écosystèmes les plus sensibles de la planète, pollution (notamment celle des océans), ravage de la surconsommation, montée du populisme et du racisme, démagogie, etc. Et bien entendu nous devons en plus faire avec les drames locaux et ceux liés à notre entourage direct…
Ne trouvez-vous pas que cela fait un peu beaucoup, si en plus on doit encore ajouter à tout cela les contraintes liées à notre vie professionnelle (ou à son absence) !
Pour éviter d’être submergé par ce sentiment de confusion, le premier réflexe est d’adopter un comportement qui consiste à éliminer l’infobésité négative…
Par exemple, se tenir au courant de la mauvaise santé de la planète est indispensable, mais si vous prenez pour vous toutes les mauvaises nouvelles, surtout après l’été que nous venons d’avoir, vous ne ferez clairement pas de vieux os. Ce surtout parce qu’une guerre impitoyable s’est déclarée entre ceux qui veulent vous faire croire que tout va pour le mieux (entre autre les lobbies industriels) et ceux qui crient haut et fort que la fin du monde est imminente. Les premiers essayent de vous faire croire que votre composte est tout aussi polluant que votre voiture et les seconds essayent quant à eux de vous convaincre qu’il va falloir arrêter d’avoir des enfants pour que tout le monde puisse avoir sa place sur la terre (tout en essayant de convaincre qu’il faut abandonner la conquête de l’espace).
Hors, nous pouvons tous faire quelque chose pour cette planète !
Il est beaucoup plus sain de s’engager à faire ce que l’on peut pour sauver cette dernière, plutôt que de se retrouver dans une situation de dépassement psychologique par rapport à sa potentielle destruction. La nature est plus robuste qu’elle n’y paraît, mais il est clair que si nous ne tirons pas le signal d’alarme, nous allons droit à notre perte.
Ces derniers réflexes semblent dans un premier temps les plus adéquats à adopter face à ces informations abondantes auxquelles nous avons à faire face au quotidien.
Nicolas Bouzou et Luc Ferry dans Sagesse et folie du monde qui vient – Comment s’y préparer, comment y préparer nos enfants ? nous donnent trois explications au malaise général qui pèse sur nos épaules aujourd’hui :
Nous sommes tout d’abord confrontés à un problème psychologique par rapport à ce qui peut changer notre vie. Le changement fait peur car nous nous sentons confortable dans notre vie. De plus, phénomène actuel, il n’est pas facile d’accepter qu’une machine soit capable d’être plus performante que nous. Et pourtant aujourd’hui il est acquis qu’un tracteur agricole ou une moissonneuse est beaucoup plus efficace que 200 fermiers réunis avec leur seule fourche. Mais il est plus difficile pour un médecin d’accepter qu’il doit se substituer à la machine pour faire un diagnostic plus efficace. Et dans l’esprit général, le médecin c’est l’expert…celui qui sait… Celui dont la parole ne se contredit pas.
Ensuite, l’idée générale que tout va mal est aussi d’ordre évolutionniste. Jamais dans l’histoire, l’homme n’a vécu dans l’abondance, la paix et la sécurité. Cette mémoire collective se transmet de générations en générations et fait en quelque sorte partie de notre ADN.
Enfin sociologiquement, l’homme aujourd’hui poursuit la combinaison de trois choses : l’égalité, la socialisation et l’universalisation. Hors la première est tout simplement impossible. Quand à la seconde, elle est en permanente friction avec la troisième.
En bref nos esprits sont plus en désordre que le monde, mais c’est particulièrement ce qui fait notre équilibre. Nous sommes inquiets pour notre survie et nous avons raison de l’être. Car c’est cette peur qui empêchera l’humanité de faire trop de bêtises. Elle constitue plus qu’une peur car c’est une véritable source d’inspiration. Chaque jour notre page Facebook tente d’en faire la preuve…