La semaine passée je vous parlais des difficultés que Boeing affrontait pour entrer (enfin) dans la conquête spatiale aux côtés de SpaceX. Il faut bien avouer que ces derniers jours, les cieux ne se sont pas montrés clément avec l’américain. Le 30 juillet, Boeing et la NASA ont été obligés d’annuler le départ de Starliner à cause d’un problème technique causé par l’arrivée d’un nouveau module russe dans la station spatiale internationale. Hier, alors que le même Starliner devait effectuer son deuxième essai de vol vers l’ISS, c’est la météo – peu clémente – qui a empêché l’appareil de décoller (du moins dans la version officielle). Nous sommes bien d’accord sur ce point, ce qui vient d’arriver à Boeing relève de la malchance et il serait grand temps que le vent tourne pour l’avionneur car les casseroles s’accumulent !
Un immobilisme généralisé…
Il me semblait important de vous tenir au courant de la mauvaise santé de Boeing, alors que l’européen Airbus affiche quant à lui – en ce moment – un dynamisme éclatant. Le malheur des uns fait toujours le bonheur des autres, surtout lorsque l’on est pas nombreux dans la cour des grands. Mais la question n’est pas là. La véritable question à se poser est aujourd’hui de savoir pour combien de temps ce dynamisme va durer ?
On le sait, ces mastodontes de l’aérien, n’ont finalement pas révolutionné grand-chose ces dernières années. Le voyage en avion reste pénible et se résume à des files, des prix exorbitants et à un lot de frustrations constant, y compris dans les aéroports. On y a pourtant cru un moment avec l’A380 d’Airbus. Ce géant pouvait nous apporter une lueur d’espoir du fait qu’il était plus gros. Donc finalement nous aurions – en tant que passagers – pu avoir plus de confort, mais force est de constater qu’un transport en commun – du point de vue d’un opérateur – reste un transport en commun dans lequel il faut entasser le plus de monde possible. Finalement, l’expérience de l’A380 à été un véritable échec, tant commercial que pour l’expérience client. A un tel point que la production du monstre des airs est stoppée aujourd’hui (moins de 20 ans de production alors que le célèbre Jumbo Jet du concurrent Boeing a été mis en circulation en 1970 et termine sa longue carrière aujourd’hui).
L’avenir ?
Au début des années 2000, lorsque les deux avionneurs nous ont présenté le futur de l’aviation civile, nous avons été séduits par… des promesses. Force est de constater que l’un a été un échec retentissant (A380), l’autre à été une catastrophe technique (B737 Max). L’avion de transport de passagers n’a en réalité, pas véritablement changé depuis sa création dans les années 1930, sauf que les Adav (Avions à décollage et atterrissages verticaux) pourraient quant à eux bien changer la donne. Car ce type d’appareil peut transporter des petits groupes de personnes sur des courtes distances, mais peut aussi offrir une rapidité que le véhicule routier ne pourra, quant à lui, pas offrir. Autre avantage, il peut décoller de partout, donc il ne nécessite pas une centralisation très forte de passagers comme c’est le cas pour les gros transporteurs. Les aéroports pour Adav pourraient donc être à dimensions beaucoup plus humaines et de fait plus conviviaux.
Regardons avant tout les changements de comportements…
Je vais vous poser une question :
Quel est le point commun entre AirBnB et le confinement 2020 ?
Le télétravail !
Vous-est-il déjà arrivé de vous demander ce que sera le tourisme de demain ? Personnellement, c’est une question que je me pose souvent et plus j’y réfléchis, plus mes recherches m’entraînent sur des solutions très différentes de celles qui nous sont proposées aujourd’hui. Il semble que le tourisme – avec les nouvelles habitudes de travail – opère lui aussi une mutation en profondeur. C’est-à-dire qu’il ne serait plus forcément occasionnel et programmé sur des dates rigides (vacances de Noël-vacances d’hiver ou d’été). Mais qu’il deviendra plutôt une habitude quotidienne qui pourrait s’étaler sur le long terme.
Aujourd’hui, si nous avons la possibilité de télétravailler, nous pouvons le faire à partir de n’importe quel point de la planète (à condition que nous ayons accès à Internet). Qu’est-ce qui pourrait m’empêcher dans ce cas de faire le tour du monde tout en travaillant, en logeant dans des endroits temporaires (dans un réseau AirBnB, Apple ou bien encore Amazon) ?
Je pourrais ainsi aller d’appartements en maison, tout en travaillant pendant la journée et faire la fête le soir ou me reposer sur une plage pendant le weekend. Techniquement, nous avons atteint un point où un tel scénario est devenu possible. La seule chose qu’il nous reste à franchir est la frontière des mentalités. Mais comme le télétravail et les voyages sont deux notions devenues inhérentes à l’humain, il y a fort à parier que nous n’en sommes plus très loin.
Du côté routier, nous savons que les véhicules autonomes vont parcourir les routes dans les prochaines années pour finalement remplacer progressivement le véhicule pour particulier. Les avions à décollages et atterrissages verticaux, auront eux aussi leur place dans les nouvelles habitudes touristiques. Ils vont permettre eux aussi de se déplacer d’un point A à un point B, mais sur de plus longues distances. Les vacances étant désormais plus longues, parce que finalement une hybridation complète entre travail et vacances sera possible. Qu’en sera-t-il alors de ces gros transporteurs inconfortables ?
J’en viens donc au fait…
Boeing est en train de rater la conquête spatiale après avoir essuyé une avalanche d’échecs avec sa nouvelle génération d’avions et Airbus se contente de ce qu’il fait très bien et ne cherche pas à en faire beaucoup plus. A un tel point que ce sont des compagnies aériennes comme KLM (en collaboration avec des universités) qui sont obligées de leur donner des idées neuves. Et tout cela pendant que des nouvelles habitudes se mettent en place…
Croyez-vous vraiment que les fabricants d’avions aient encore de l’avenir ?
