Un Web 3.0 qui renforce la dématérialisation mais qui n’est pas crédible face aux “bienfaits” du Web 2.0…

C’est la grande mode, on parle un peu partout des crypto-monnaies, des Social Tokens, des NFT, des DAO et bien sûr des métavers…

Tous ces phénomènes transforment progressivement le web que nous connaissons. Cette nouvelle génération du Web génère cependant des avis très partagés. Pour certains, l’avenir avec lui serait radieux et pour d’autres en revanche le Web 3.0, qui se dessine aujourd’hui en serait très loin…

Un pas de plus vers la dématérialisation ?

Parlons un peu de l’histoire moderne de la dématérialisation…

Nous n’allons pas remonter trop loin dans le temps et nous considérerons ici que la modernité – comme beaucoup de choses de notre monde – commence avec les mouvements de la contre-culture des années 60. En ce qui nous concerne c’est par la micro informatique que tout commence. Il faudra bien des années avant que chaque foyer soit équipé d’un ordinateur, mais les choses débutent néanmoins bien au moment où l’ordinateur ne prend pas plus de place qu’une simple valise. Quand les suites bureautiques arrivent, quelques années après, s’en est fini du papier, de la colle, du Tipex ou autres produits 3M. C’est aussi les jeux et les encyclopédies qui se dématérialisent, avec dans un premier temps, Encarta (Microsoft) et ensuite l’incontournable Wikipedia. Les architectes et les publicitaires abandonnent aussi leurs lourdes tables à dessin et leur matériel pour des bureaux beaucoup plus sobres. C’est aussi durant cette période qu’Internet va émerger. C’est l’époque du Web 1.0 qui va voir la naissance de plateformes comme Amazon (1994), des moteurs de recherche ou de la mode des “.com” qui va aboutir à la toute première véritable crise du monde du numérique. Cependant, la dématérialisation dont nous parlons ici, n’est pas grand chose par rapport aux conséquences des innovations qui vont nous exploser à la figure à partir de 2007, alors que les réseaux sociaux en ligne, les livres numériques et les smartphones arrivent dans nos vies…

L’heure du 2.0…

Ces innovations qui vont engranger une seconde phase (de la généralisation) de la dématérialisation vont aussi entretenir un terreau fertile pour une seconde génération d’internautes. C’est ce que l’on va appeler le Web 2.0…

Ce qui différencie fondamentalement l’avant 2007 de l’après, c’est que pour la première, l’internaute n’a pas vraiment l’opportunité d’y créer un contenu. Alors que dans la seconde les plateformes qui sont nées et ont grandi quelques années auparavant vont réaliser qu’il est beaucoup plus intéressant de laisser les internautes s’exprimer plutôt que de leur​ imposer une vision précise. C’est donc à ce moment que les Blogs, Facebook et les plateformes comme YouTube vont prendre leur envol. Le point positif, c’est que dans les grandes lignes, on peut accéder à ces dernières complètement (financièrement) gratuitement. Ce qui représente des opportunités pour le citoyen lambda, jamais vues dans l’histoire. Non seulement, il peut s’exprimer en participant aux débats publics, mais en plus de cela il peut créer lui-même un contenu sur base de ses compétences propres. Et s’il a de la chance, il peut même en faire une profession. Même si tout n’est pas rose sur le Web 2.0, ce dernier à néanmoins profondément modifié nos vies. Une de ses caractéristiques toute particulière était par ailleurs qu’il nous entraînait dans ce que le sociologue américain Jeremy Rifkin, appelle “La société du coût marginal zér​o”. Un phénomène qui tend à rendre les services et les produits que nous utilisons, beaucoup plus accessibles financièrement, du fait que ceux-ci profitent de la dématérialisation des produits physiques. Depuis que les CD et les DVD ont disparu, nous payons beaucoup moins cher nos produits culturels par exemple. Il n’y a donc pas de raison pour que le phénomène s’inverse. De dématérialisation en dématérialisation, nous devrions pouvoir nous passer de plus en plus d’argent. C’était du moins la promesse que nous faisait le Web 2.0. Même si les grandes plateformes y faisaient – et y font toujours – la pluie et le beau temps, chacun pouvait y trouver son compte, avec dans beaucoup de cas l’accès à la gratuité et à l’expression individuelle…

Quelles sont les promesses du Web 3.0 ?

Le Web change et évolue comme toute chose et c’est entièrement normal. On pense donc logiquement qu’une nouvelle génération Web va succéder à celle d’aujourd’hui. C’est dans les gênes​ de l’homme, l’ancien doit être​ inévitablement remplacé par du nouveau. Et du nouveau, on ne peut pas dire que l’on en manque avec cette nouvelle vague de dématérialisation que nous sommes en train de vivre aujourd’hui. Nous en parlions plus haut, de nouveaux phénomènes émergent (crypto-monnaies, Social Tokens, NFT, DAO et Métavers) et pourraient même créer de nouvelles bulles qui provoqueraient de nombreuses faillites comme à l’époque des “.com”, si nous n’y faisons pas attention. Mais nous n’en sommes pas encore là. Toutefois, nous nous devons d’observer les opportunités qu’offrent ces nouveaux secteurs et le premier constat que l’on peut faire est, qu’alors ou le Web 2.0 allait vers la gratuité, ce qui semble se profiler pour le Web 3.0 est tout le contraire. Certes ce dernier n’est plus dirigé par des plateformes et bien par les internautes, mais là où l’accès à la communauté était gratuite, désormais, elle devient payante avec les DAO. Avec les NFT, là où le contenu était accessible gratuitement, il fait aujourd’hui les jours heureux d’institutions comme Sotheby’s. Quant au Métavers, Meta nous promet un accès à un espace virtuel dans lequel nous allons payer des vêtements, tout aussi virtuels,​ pour que notre avatar ne soit​ pas dénudé. Il faut bien avouer que rien ne laisse vraiment présager un monde meilleur dans ces conditions. Par contre, et c’était déjà le cas pour le Web 2.0, de nombreuses possibilités s’offrent à celles et à ceux qui ont des idées. Les Social Tokens démontrent quant à eux que ces derniers pourraient faire leur place dans ce nouveau web. Mais à moins de faire preuve d’une force de caractère importante, les places sont d’ores et déjà comptées. Si un créateur émet sa propre cryptomonnaie (Token) il peut lancer des invitations à sa communauté pour que celle-ci investisse en lui. Un créateur peut donc faire une carrière brillante en ligne et vendre à des prix de plus en plus élevés. La communauté ayant investi dans celui-ci va donc toucher des dividendes sur ses ventes. On peut admettre qu’il s’agit d’une option qui ne peut pas totalement être mise sur le côté, mais néanmoins à ce stade-ci, elle n’apporte pas vraiment grand chose pour dessiner un monde meilleur.

Bref, pour le moment, on prend les mêmes idées​ et on recommence…

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