Un peu plus de six mois après l’explosion des IA génératives, on commence enfin à entrevoir les différentes problématiques auxquelles nous allons devoir faire face…

Cela fait un peu plus de six mois que nous entendons parler de ChatGPT et il était jusqu’ici difficile de cerner les conséquences que les intelligences artificielles génératives pourraient avoir sur nos vies. Aujourd’hui nous commençons doucement à déceler les différentes modifications que ces dernières vont avoir sur la société et elles sont parfois là où on ne les attends pas du tout… 

En presque moins de temps qu’il ne faut pour le dire, nous en sommes arrivés à un stade où nous devons douter de tout : textes, images, vidéos, bande son, discours, nous ne sommes plus du tout certain si ceux-ci proviennent d’une machine ou d’un être humain. 

C’est presque un record dans l’histoire !

Dans beaucoup de cas, l’IA ne pose pas de problèmes car pour l’instant, il ne s’agit que d’outils ultra performants certes, mais d’outils quand même. Mais juridiquement, par exemple, certaines problématiques commencent à se poser, comme celle des sources (en termes de droits d’auteurs) qui servent à entraîner ces modèles d’IA. Mais il y a pire, car des livres pour enfants, conçus par des machines, sont aujourd’hui mis en vente sur Amazon.

Rassurez-vous néanmoins, ce n’est peut-être pas une si mauvaise nouvelle que cela…

Quand le doute s’installe !

C’est une chose certaine, nous allons devoir adopter de nouveaux comportements à cause de la révolution qui est en ce moment en train de nous exploser en pleine figure. Parmis ces nouveaux comportements il y a bien entendu le fait que nous allons devoir vérifier encore plus nos sources par rapport à ce que nous faisions auparavant. 

La question est de savoir si c’est une si mauvaise chose que cela ?

Et bien pas forcément, car le fait de vérifier nos sources va nous prendre plus de temps certes, mais néanmoins va nous contraindre à aller plus loin dans nos réflexions et de vérifier nos sources. En bref, notre cerveau va être mis plus largement à contribution et personne ne va s’en plaindre. Mais cela veut aussi dire que nous allons devoir enseigner aux plus jeunes à en faire de même. Inévitablement cela va avoir un impact sur leur éducation et entraîner peut-être plus de bonnes choses que des mauvaises, d’autant plus que ces IA vont augmenter considérablement notre potentiel productif, y compris et surtout en termes de créativité.

Oui, contrairement à ce que l’on peut penser, les IA génératives ne vont pas étouffer la créativité mais plutôt l’orienter vers des horizons différents, non pas forcément de la même manière que les interfaces graphiques l’ont fait pour l’informatique dans les années 80, car ces IA peuvent faire beaucoup plus de choses, mais elles vont aussi enrichir le travail humain. La valeur même de ce travail humain va probablement constituer une richesse beaucoup plus importante dans l’avenir que ce qu’elle ne l’est aujourd’hui…

Bien entendu de nombreuses tâches vont êtres remplacées, mais pourquoi ne pas se satisfaire de pouvoir déléguer à une machine la rédaction d’un mail promotionnel, par excellence schématisé, formel, presque statistique pourrait t-on même dire pour pouvoir bénéficier d’un temps considérable pour faire autre chose de plus important ?

Oui mais ce n’est pas tout !

Il y a cependant un nouveau phénomène qui émerge et c’est celui de voir des livres très bon marché (de l’ordre de 3 euros) pour enfants, écrits par ChatGPT, lui-même.         … 

Des livres bon marchés pour enfants, ce n’est pas un phénomène nouveau (Pif et Hercule, aux mains du PCF en était une illustration emblématique), mais ici le problème est de première importance car il est tant d’ordre éducatif que relatif à l’égalité des chances et nous ne devons pas fermer les yeux sur ce point. Comme nous le disions plus haut, les problématiques surviennent parfois là où on ne les attend pas du tout. 

Alors, l’humain possède toujours une faculté de critiquer très forte – cela fait en fait partie de son ADN et l’IA ne va rien changer à celà – et c’est une chance. Aussi des livres médiocres sont très vite décortiqués et jugés, car le but de ceux-ci, en amont est avant tout le marketing, donc l’argent. Ces livres – à l’exception de ne pas êtres conçus par des humains – ne sont donc pas très différents des dessins animés qui pullulent sur les chaînes de télévision, la plupart des dessins animés n’étant pas voués à l’éducation. Le problème est donc ici, car la littérature pour enfant est avant tout éducative et c’est là que le bas blesse. 

Sur ce point, nous avons deux issues :

La première est qu’un logiciel comme ChatGPT puisse, sur base de ce qu’il a appris, générer, un livre de toute pièce (ce qu’il est très bien capable de faire par ailleurs). Dans ce cas, nous allons être confrontés au risque de voir des enfants qui seraient pénalisés par des parents qui se rueront sur des produits bon marché par faute de temps ou d’argent. Dans l’autre camp – nous avons des parents plus éduqués et plus à l’aise financièrement – pouvant se permettre des achats plus subtils et bien entendu plus chers. On pourrait en parler pendant des heures mais, ici nous devons aussi prendre en compte une certaine démocratisation qui à défaut d’être intellectuelle serait néanmoins financière et qui permettrait au plus démunis d’avoir accès à des ouvrages d’un peu moins bonne qualité, mais à des ouvrages quand même…

Il reste néanmoins à régler toutes les problématiques liées au jugement et à la réflexion par rapport à des éléments non humains.

Le monde ne va pas si mal qu’on le croit, tout est question d’adaptation !

D’un autre côté imaginons maintenant que des classiques de la littérature pour enfants comme par exemple les 60 livres du docteur Seuss (l’auteur de How the Gringe stole Christmas) soit analysés sur base de centaines de paramètres graphiques, linguistiques, ou bien encore relatifs à l’époque dans laquelle ces ouvrages ont été réalisés, et que l’on demande à ChatGPT de créer une nouvelle histoire sur base de ceux-ci, enrichie de différents contextes…

Par exemple on pourrait très bien demander à ChatGPT une histoire pour enfant tirée de l’œuvre de Seuss, en version française (l’originale étant en anglais) avec pour base toute la littérature de Molière. Ce serait complètement fou mais c’est désormais possible. 

Qu’en serait-il aussi de lire le dernier roman ou la dernière pièce de théâtre fraîchement écrite par un certain Victor Hugo ou d’entendre Freddy Mercury (mort depuis longtemps) chanter les poèmes de celui-ci avec la griffe du groupe Queen ? 

Quand nous évoquions le tout est possible avec l’Intelligence artificielle, c’est bien de cela qu’il s’agit, et cela veut dire aussi que nous assistons à la fois à une ouverture complètement démentielle sur le champ créatif, mais aussi – une fois de plus – à un changement de direction de la créativité.

Cela ne veut pas dire qu’il n‘y a plus de place pour les nouveaux créateurs, mais ceux-ci vont devoir faire preuve d’encore plus d’imagination, car les classiques restent les classiques et toute notre éducation est basée sur ceux-ci. Il y a donc beaucoup de chances pour que les gens aillent instinctivement vers Queen chantant du Victor Hugo que vers le petit jeune tout fraîchement arrivés…

De tous temps, le travail des créatifs a été soumis à des impératifs et des contraintes de premier ordre et de tous temps ils ont adapté leur créativité aux exigences de leur époque. Il en est de même aujourd’hui et il en sera encore de même demain lorsque les Intelligences artificielles, génératives ou pas, seront bien plus implantées et prendront beaucoup plus de place dans nos vies.

N’oublions pas que l’IA apprend vite et évolue très vite aussi. 

Peut-être que les artistes de demain seront ceux qui auront suffisamment d’imagination que pour utiliser des machines capables d’opérer une synthèse globale de 30.000 ans d’histoire de l’Art ?

Mais dans n’importe quel cas, ce sont eux qui seront toujours aux manettes et c’est ça finalement qui est le plus important !

Sébastien Colson 

C’était bien ?

Bon…

Mais ce n’est pas tout, car une époque formidable c’est aussi un site Web et des centaines de réflexions qui traitent des problématiques de notre monde et c’est aussi…

Un bureau de rédaction, d’illustration et un service de sponsoring !

Ah oui, au fait, nous sommes aussi sur Facebook, Twitter, Instagram, YouTube et nous avons aussi un groupe sur Facebook sur lequel nous pouvons discuter de toutes les problématiques qui se posent à nous, donc on vous y attend car nous avons besoin de vous !

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