C’est certain, les syndicats bâtiront une Union Européenne ultra technologique !

Sans surprises, les vagues de licenciements prévues par les géants technologiques font leur chemin. Rien ne va plus, question moral chez Meta, Twitter s’est vu couper de ses effectifs de manière historique. C’est environ 3.700 employés qui ont été remerciés en peu de temps. De leur côté Amazon et Google ont fait, eux aussi, un solide nettoyage (27.000 chez le premier et 12.000 pour le second).

Oui mais voilà, si les plans de licenciements vont bon train dans la plupart des pays du monde, au sein de l’Union Européenne par contre, les choses sont très différentes. La présence des syndicats y est très forte et les licenciements sont compliqués. Très compliqués même…

La question est maintenant de savoir dans quelle mesure, lorsque la reprise économique aura lieu – et tout semble aller dans ce sens, du moins dans le domaine qui nous concerne ici, surtout avec l’avènement des IA génératives – si l’accélération technologique européenne ne va pas être la prochaine révolution ?

En marche… vers plus de robotisation ?

Clairement, plus une procédure de licenciement est rigide dans un pays, moins les entreprises – en toute logique – sont tentées d’embaucher à cet endroit. Dans la même logique, donc celle des entreprises, elles ne peuvent néanmoins pas se priver des opportunités économiques que représente l’Union Européenne. Donc, il n’y a pas 36 solutions, la seule issue valable dans ce cas, c’est… l’automatisation.

On le sait, c’est la terreur des syndicats et des intellectuels de gauche (surtout en France)…

Le grand remplacement devrait de toute façon avoir lieu et le débat récurrent sur le revenu universel et la levée de taxes sur les entreprises et les riches, va de nouveau revenir sur la table. 

Il faut cependant noter ici, un paradoxe de choix :

Les syndicats compliquent la tâche des entreprises, mais en même temps font tout pour que ces mêmes entreprises développent des moyens technologiques pour se passer de main d’œuvre. Et cerise sur le gâteau, augmenter leur productivité. 

Il y a cependant une fausse vérité dans cette croyance populaire qui veut que l’homme sera remplacé par la machine une fois pour toute et la meilleure des preuves, c’est que ça n’a jamais été le cas dans l’histoire…

Oui mais…

L’Allemagne, le Japon et les Etats-Unis comptent, par ailleurs, parmi les pays les plus robotisés au monde. 

Contraste : 

Ils ont un taux de chômage inférieur à celui de la France, par exemple, qui affiche en même temps, un score très largement inférieur en termes de robotisation. Et, petite parenthèse avant de revenir sur ce qui nous intéresse ici : l’Allemagne à plus de riches que la France et aussi… moins de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté.

Bon revenons-en à l’impact que peuvent avoir les syndicats sur l’accélération du déploiement technologique en Europe :

Prenons pour cela deux cas intéressants, qui se déroulent simultanément en France et en Belgique…

Pour la France, le sujet qui fâche les syndicats – récurrent par ailleurs – c’est la réforme des retraites.

Pour expliquer les choses simplement, le gouvernement français demande à la population de travailler deux ans de plus. Résultat des courses, les syndicats et la gauche sont dans les rues. 

Ajoutons une autre parenthèse, le mouvement de grève atteint aussi les étudiants, alors qu’ils n’ont pas encore commencé à travailler. Chacun appréciera à sa juste valeur la pertinence de la démarche (en gros l’esprit de mai 68 est bien ancré, même – voire toujours- chez les plus jeunes).

Mais cela ne serait rien dans l’histoire si le mouvement ne s’étendait pas à des services aussi cruciaux que ceux de la distribution de carburant ou du ramassage des déchets et ce lorsque les caisses publiques sont vides. Ce qui a engendré de fait cette volonté de réformer les retraites.

On s’y était habitué et peut-être un peu trop pour avaler la pilule…

Le chantage aux services publics – lors des grèves – la population s’y est habituée. Mais la question est de savoir si elle l’a accepté et qu’avec le temps elle ne tient pas rancœur à ceux qui initient ces grèves ?

Visiblement en France ce n’est pas le cas malgré les innombrables prises d’otages des étudiants (en période d’examens), des touristes dans les aéroports (en période de vacances) ou plus généralement – et cela, c’est aussi récurrent – des usagers des transports en commun. 

En revanche, il n’est pas certain que les entreprises digèrent très bien ces paralysies constantes. 

Venons-en au cas de la grande distribution en Belgique :

Cela fait plusieurs années que la chaîne de grands magasins Delhaize a pour ambition de franchiser plus de 150 surfaces de son réseau… 

Et soudainement, la nouvelle tombe. On a décidé de franchiser et on ne cédera pas !

Cela n’a, bien entendu, pas été du goût des syndicats, qui ont tout de suite entamé plusieurs actions de grève et finalement, entraîné la fermeture de nombreuses enseignes appartenant à la chaîne, et ce pendant plusieurs semaines. Pourtant les candidats repreneurs de ces surfaces ne manquent pas. Ce qui signifie aussi que celles-ci ne fermeront pas. Mais là où le bas blesse, c’est que la force syndicale – très puissante – qui existe aujourd’hui, risque d’être très clairement réduite et cela, ce n’est pas pour plaire aux concernés. 

Une chose est claire, c’est que cet épisode qui a coûté des millions à la chaîne et à l’ensemble des grévistes, restera gravé dans les mémoires et l’enseigne va probablement accélérer une phase d’automatisation – disponible dans la technologie déployée par les magasins physiques, d’Amazon – qui n’aurait du avoir lieux, du moins que dans bien des années (la Belgique est toujours très lente en termes d’innovations). Amazon qui est, elle même en phase d’une robotisation complète de ses entrepôts, voire même, dans un second temps de ses livraisons.

Bien ou pas, chacun aura un avis sur ce point, mais toujours est-il que plus le climat entre syndicats et entreprises est tendu, plus le robot trouve une place dans la société. Qu’il génère ou non de nombreuses activités supplémentaires, et bien cela, c’est une autre question…

Sébastien Colson

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