« Je résoudrai ce conflit en 24 heures ! »
Ce sont bien les propos de Donald Trump, dans les premiers jours de sa campagne présidentielle en 2024…
Étrangement ces mêmes premiers discours concernaient aussi la participation – ou plutôt le manque de participation – des pays membres de l’OTAN à leurs contributions dans les budgets alloués aux dépenses militaires. Début 2025, à peine un mois après l’investiture à la Maison Blanche, les deux présidents, respectivement américain et russe, s’entretiennent pendant plus d’une heure pour discuter des conditions d’un potentiel cessez-le-feu entre la Russie et l’Ukraine, sans que celle-ci y soit elle-même invitée…
Association de malfaiteurs?
Nous savons tous que le monde change et que les règles qui s’imposent à lui changent aussi !
En effet, pour résoudre un conflit, on attend en général des médiateurs. Mais dans cet appel téléphonique entre Vladimir Poutine et Donald Trump du 13 février 2025, qui rappelons-le a duré environ une heure et demi, nous devons constater que nous sommes en face d’une situation pour le moins étrange :
Deux hommes (qui se rejoignent sur tellement de points, notamment sur leur égocentrisme naturel) se sont parlés et ont discuté d’un accord dont les principaux concernés n’ont pas droit au chapitre…
Ces principaux concernés sont bien entendu les pays européens qui sont très clairement visés par deux pays dont les dirigeants rêvent de se partager une grande partie d’un monde qui se situe au-dessus de l’équateur (entendez par là le Nord de la planète).
Si l’on compare les dernières déclarations de Donald Trump – en ce qui concerne un hypothétique destin du Canada et du Groenland – avec les actes d’invasion récents de la Russie, on peut facilement se rendre compte qu’une certaine nouvelle cartographie mondiale se dessine en ce moment…
Deux nouveaux empires !
Il semble que Poutine et Trump veulent se partager – tout en acceptant les puissances chinoises et indiennes – le monde, sans pour autant demander l’avis de qui que ce soit d’autre, à savoir celui des pays européens…
Attention cependant, le terme Empire ne signifie pas pour autant puissance, surtout en ce qui concerne l’économie :
Il est indéniable que les Etats-Unis sont la puissance absolue en ce qui concerne les aspects technologiques, économiques, intellectuels et militaires mondiaux. Dans le même temps, la Russie quant à elle entend se présenter comme la seule capable de rivaliser avec les Etats-Unis. Mais dans l’intervalle, nous avons en face de nous une prétendue fédération de pays qui n’en sont très clairement nul part au niveau économique (à vrai dire la Russie est, à l’échelle du monde, un véritable nain du point de vue de l’économie), et technologiquement parlant, les deux pays sont très loin d’en être au même stade. Rappelons à ce propos que la plupart du matériel militaire utilisé dans l’opération d’invasion de l’Ukraine a été élaboré à l’époque de l’Union Soviétique et qui plus est était développé par … l’Ukraine !
Et l’Union Européenne dans tout cela ?
Poutine et Trump qui s’entretiennent sur le destin de l’Ukraine, c’est une chose, mais cela ne signifie en rien que leurs petits arrangements vont porter leurs fruits :
Jusqu’à preuve du contraire – même si les américains peuvent peser sur une potentielle rupture dans le conflit – ce sont en priorité tous les Etats membres du conseil de l’Europe qui sont concernés par l’invasion de ce pays par la Russie !
D’un point de vue européen ce ne sont ni Vladimir Poutine, ni Donald Trump qui ont leur mots à dire dans le conflit…
Certes les Etats-Unis fournissent environ – sur les 80% de l’aide occidentale qui est fournie à l’Ukraine – 50% des finances allouées à l’armement et à la logistique (quand du moins cela arrive à destination), mais cela ne signifie en rien qu’ils ont droit au chapitre sur le destin européen :
Un traité de paix entre l’Ukraine et la Russie ne signifie ni plus ni moins qu’une trêve pour Poutine pour aller plus loin dans ses rêves d’expansion impérialistes. Et forcément Trump va y trouver lui aussi son compte !
L’autre élément frappant et qui interroge sur ce qui se trame depuis plusieurs années maintenant – en dehors des pratiques fallacieuses des deux présidents – c’est l’arrivée d’Elon Musk à un poste que personne ne voyait venir. Pire encore, son soutien aux extrêmes droites européennes jettent un pavé dans la marre pour déstabiliser l’Union.
Cet entretien téléphonique historique qui s’est déroulé à peine un mois après l’annexion de la Maison Blanche par le nouveau président américain, démontre très clairement que beaucoup de choses se sont déjà passées en coulisse…
Désormais les nouveaux fous… ceux qui veulent redessiner la carte du monde sans toutefois se soucier des règles internationales, se sont entretenus – sans même consulter les pays concernés – sur les nouvelles répartitions des territoires du globe.
Qui aurait pu croire que la menace viendrait de nos alliés américains ?
Une question demeure néanmoins :
Quel rôle une Chine, très muette, joue-t-elle dans cette histoire ?
Poutine doit inévitablement se soustraire à Pékin d’un point de vue économique et surtout en ce moment, militaire car il n’a pas le choix. Il semble, pour l’instant du moins, qu’elle soit mise à l’écart – tout comme l’UE – de toutes ces négociations qui promettent de très vifs, mais aussi de très amers débats dans les semaines, voire dans les années à venir…
C’était bien ?
Bon…
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