Dettes publiques… à quand l’explosion ?

Les chiffres du FMI viennent de tomber, la dette publique mondiale a atteint les 226.000 milliards de dollars en 2020 et il ne faut pas se faire d’illusion, la situation ne va pas s’améliorer en 2021, voire mêm​e en 2022. Bref cela signifie que lorsque nous avons à peine réussi à faire rentrer 85.000 milliards de dollars dans les caisses, on en dépense 2,5 fois plus. Ce qui est loin d’être rassurant pour nos enfants. En d’autres mots, cette dette publique est une bombe à retardement. Le tout est maintenant de savoir quand elle va nous exploser à la figure…

Vendre la dette publique d’un pays ou l’art de jouer avec le feu….   

La dette publique n’existe pas ! La dette publique n’est pas un problème pour un pays ! La dette publique est un facteur de croissance…

Aussi étrange que cela puisse paraître, c’est le discours que maintient un nombre incalculable d’économistes, tous plus brillants les uns que les autres. Pourtant un fait est clair, quand un dollar rentre dans votre portefeuille, vous ne pouvez pas en dépenser 2,5 (2,66 pour être plus précis). A moins bien entendu d’emprunter cet argent à une banque. Mais quand on emprunte, il faut aussi être certain de pouvoir rembourser et dans le cas contraire, et bien c’est tout simplement la faillite qui pointe le nez. Emprunter en étant sûr de pouvoir rembourser, c’est ce que font tous les Etats dans le monde. Une fois un crédit arrivé à échéance, il faut emprunter à nouveau une somme pour couvrir les sommes restantes (et payer les frais et les intérêts dessus). On parle donc de refinancement de la dette. Mieux encore, ces dettes sont rachetées par les banques nationales, converties en produits financiers et remises sur les places boursières. Ce sont donc des privés qui achètent ces dernières et qui gagnent de l’argent dessus. Bref, c’est en quelque sorte une manière d’emprunter aux riches à la place de lever plus d’impôts et de taxes. 

C’est astucieux, mais pour combien de temps ?

Moins dépenser, la stratégie la plus payante…

Les taux d’intérêts étant extrêmement bas – on parle même aujourd’hui d’un taux d’intérêt négatif historique – pour le moment, ces derniers limitent en quelque sorte encore la casse pour les Etats. Pourtant, les banques ne supporteront pas longtemps de perdre de l’argent comme elles le font aujourd’hui. Un taux d’intérêt négatif est donc provisoire et qu’en sera-t-il demain lorsque les taux remonteront ? Plus le temps passe, plus la dette augmente. Qu’en serait t-il d’un scénario ou le ratio entre ce qui rentre et ce qui sort, soit de un pour 5 (donc le double d’aujourd’hui), pour six, voire même pour 12 ? Plus ce ratio augmente, plus les sommes à payer en intérêts seront colossales. Le système est donc voué à sa perte, s’il continue dans cette voie. Vous l’aurez donc compris, notre gros problème ici est d’enrayer impérativement l’évolution de cette dette publique mondiale. D’autre part que penser d’émissions de titres financiers qui ne sont pas du tout issus d’une création de richesse, mais bien tout le contraire. Ce même si on peut accepter que dans certains cas, l’emprunt que fait un Etat peut booster l’économie (par le développement des infrastructures ou de gros chantiers publics par exemple) ?

Si la situation n’est pas encore extrême et que les Etats peuvent encore utiliser les mécanismes actuels, il va bien falloir un jour ou l’autre, se poser la question du comment faire rentrer plus d’argent dans les caisses. Et tout ceci, c’est bien entendu en espérant que toutes ces petites manipulations ne nous explosent pas à la figure dans les mois à venir. Rappelons que la crise de 2008 a commencé elle aussi, par des produits financiers plus que hasardeux, qui ont fait s’écrouler la finance mondiale toute entière, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Avec pour résultat une augmentation non négligeable de la dette mondiale. 

Comment donc dépenser moins d’argent ?

Un cruel dilemme… 

Si on observe le paysage politique général, les deux principales orientations que prennent les différentes administrations (droites et gauches), sont souvent de couper dans le budget pour dépenser le moins possible d’une part, et d’autres voudraient quant à elles augmenter les dépenses – souvent dans des projets qui ne sont pas générateurs de richesse – et imposer plus de taxes à leurs populations. Le problème, c’est que les premiers succèdent aux autres et les dettes publiques continuent d’augmenter. Or force est de constater que rogner dans les budgets de santé et de celui de l’enseignement est suicidaire, mais augmenter les dépenses dans ce secteur l’est tout autant quand on n’a pas l’argent en suffisance. C’est un dilemme sur lequel de nombreux experts se sont penchés et n’ont malheureusement pas pu trouver de solutions, ou refusent tout simplement de voir les solutions qui pourraient s’offrir à nous.

Par ailleurs, augmenter la rentabilité des services publics, via des moyens technologiques est une voie incontournable qui pourrait résoudre de nombreux problèmes. Augmenter la rentabilité tout en réduisant les frais grâce à l’intelligence artificielle, est largement possible aujourd’hui et le sera encore plus demain. Plus de rentabilité signifie naturellement un gain de productivité. Une autre solution consiste à déléguer au secteur privé beaucoup plus de responsabilités dans la gestion des infrastructures et des institutions. Ce qui décharge en partie le budget que l’administration devrait débourser en mettant en place ses propres infrastructures. Enfin, il y a aussi la manière dont l’Etat doit faire rentrer de l’argent et une fois encore, c’est ici que le bas blesse. Nous en sommes donc arrivés au stade où, plus d’impôts et de taxes c’est un pas de plus vers le malaise de l’individu et une atteinte à son bien être. En revanche, moins d’impôts et de taxes, c’est moins de rentrées d’argent donc forcément plus de dette publique. L’Etat doit donc faire preuve ici de plus de créativité pour multiplier les rentrées. Seulement voilà, traditionnellement la démarche des pouvoirs publics pour faire rentrer plus d’argent consiste à enfermer chaque individu dans un système qui est conçu pour augmenter son insatisfaction, donc à créer en lui un sentiment d’aliénation. En d’autres termes, mettre en place des pratiques qui s’assimilent à du racket (le meilleur exemple est peut être à ce propos le secteur très lucratif du parking). Et c’est justement ce type de créativité qu’il faut éviter. Des opérations marchandes, des appels au volontariat, aux dons, seraient donc les meilleurs éléments qui consistent à renforcer les finances publiques sans mettre une population à genoux en termes de fiscalité.  

Il s’agit maintenant de savoir comment ces trois orientations peuvent cohabiter mais surtout de savoir qui serait capable d’en avoir le courage et de mettre un plan sur pied, pour sortir le monde du bourbier dans lequel il s’est mis, et de ne plus jamais revenir à une pareille situation. Situation qui pourrait bien nous mener un jour ou l’autre au désastre…

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