Cela fait maintenant douze jours que l’armée russe à envahit militairement notre plus proche voisin européen. L’Occident est en ce moment occupé à déployer un arsenal impressionnant de sanctions contre cet encombrant envahisseur, dirigé par un Vladimir Poutine plus que jamais soucieux de ressusciter un empire qui n’existera pourtant plus jamais…
Regard vers le passé et vers le futur…
La guerre en Afghanistan nous a donné une solide leçon sur l’habérance qu’un conflit peut être aujourd’hui. Il semble toutefois que si les plus sensés d’entre nous, ont clairement ouvert les yeux sur une occupation qui a duré 20 ans, et qui n’a tout simplement servi à rien, d’autres sont trop bornés que pour pouvoir comprendre cela. Des milliers de milliards de dollars ont été dépensés (les estimations les évaluent à 6.400 milliards) dans une lutte complètement inutile. Cette somme aurait pu être consacrée à construire le monde, plutôt qu’à le détruire et pourtant l’histoire se répète…
S’il y a quelque chose de vraiment agaçant chez Poutine (en dehors de ses regards glaçants), c’est bien son obsession pour la résurrection de la Russie tsariste (la grande Russie). Politiquement et de manière interne, il est clair qu’il réussit bien son coup, car il agit exactement comme un aristocrate dictateur du XIX° siècle. Tous ses opposants ont été mis en prison, dans le meilleur des cas du moins et forcément dans le pire, ils ont été éliminés. Autre constat, la Russie n’est autre qu’un minuscule acteur économique sur la scène mondiale et la majorité de ses habitants sont pauvres. Certains personnages qui font partie de sa cour, sont par contre, extrêmement riches et en ce qui concerne le fait de montrer sa puissance militaire à ses voisins occidentaux, il est clair que les démonstrations de force ne manquent pas. Bref vous aurez compris que la Russie aujourd’hui n’est guère différente (politiquement) de ce qu’elle a été il y a 150 ans d’ici.
Si cela ne nous affectait pas directement, nous pourrions passer notre temps sur d’autres sujets, beaucoup plus importants. Cependant, l’autre obsession de Poutine consiste à se persuader que ses voisins lui sont nocifs. Nous sommes donc contraints d’assister à des annexions illégales de territoires stratégiques (à tous les niveaux) et à des créations d’États tampons pour éviter que la Russie ne soit trop proche de nous et c’est d’ailleurs ce qui se passe en ce moment avec l’Ukraine…
Et ça ne rate pas…
Forcément, dans un tel contexte, des tensions internationales ne peuvent qu’émerger entre les pays. Aussi, notre cher Vladimir est obsédé par le fait que les américains (et les européens) pourraient placer sur le territoire ukrénien, des têtes nucléaires pour détruire son pays. Bref, Poutine est victime d’une paranoïa aiguë, et voit en ces voisins les pires ennemis au monde.
Nous sommes ici confrontés à un personnage du passé qui devrait jeter l’éponge une fois pour toute et laisser les russes revenir dans le groupe occidental auquel ils appartiennent naturellement. Tel était la voie que la Russie avait pourtant empruntée lorsque Boris Yeltsin avait repris le flambeau, après la chute de l’URSS. D’autant que, plus que jamais, la carte du monde se redessine tout aussi naturellement en fonction des différentes cultures qui le peuple…
L’Occident bien entendu – et preuve que la Russie en fait partie, des réflexes (ceux des occidentaux) se sont imposés naturellement à partir des années 1990, dans le pays – d’un côté et l’Orient de l’autre. Un Orient, que nous pourrions cerner de part son attachement à la culture coranique. Nous avons ensuite l’Inde, qui à elle seule constitue une entité culturelle à part entière. Ensuite nous avons l’Afrique subsaharienne, qui elle aussi présente des particularités culturelles qui lui sont propres. Enfin nous avons la Chine et ses bastions voisins. Tel est le monde qui est en train de se forger au XXI°siècle. Cela ne veut bien entendu pas dire que chaque partie doit se faire la guerre, mais avant tout, agit dans un sens qui est propre à chaque entité culturelle. Regardez vers le ciel et vous pourrez vous apercevoir que ces propos sont amplement justifiés. De fait, les principaux acteurs spatiaux sont les occidentaux (plus la Russie, si du moins Poutine ne mettait pas de pression entre les différents pays), la Chine, les Emirats Arabes-Unis, ainsi que l’Inde…
Mais ce n’est pas tout…
Néanmoins, il y a encore une dimension supplémentaire, purement relative à notre époque, qu’il ne faut pas mettre sur le côté et cette dimension, c’est bien entendu les puissances technologiques privées, qui mettent en place des habitudes de consommation qui échappent aux lois terrestres, et se détachent bien entendu de toutes les infrastructures mises en place par les institutions politiques ou privées, liées directement aux mécanismes étatiques.
Quel est le lien entre le groupe Anonymus et Starlink ?
A première vue, il n’y en a pas, mais pourtant tous deux possèdent la caractéristique de pouvoir se battre contre la Russie au côté de l’Ukraine, et ce sans devoir demander une autorisation quelconque à un quelconque organisme officiel. Et c’est principalement le phénomène le plus remarquable d’une époque qui se veut être détachée des institutions. Le groupe de pirates utopiques, les Anonymus, ont dès le jeudi 24 février déclaré officiellement la guerre à la Russie sans demander aucune autorisation. Le résultat a été que différentes institutions russes – dont le ministère de la défense – ont été attaquées sur le plan numérique. De son côté, Elon Musk a annoncé que sa constellation de satellites Starlink serait disponible aux Ukrainiens au cas où Poutine s’en prenait à Internet dans le pays. C’est un enjeux stratégique qui marque aussi une certaine forme de faiblesse de la part d’une des plus grosses armée du monde. Le message est clair – même s’il s’agit d’un coup de force publicitaire de première ampleur pour SpaceX – et veut dire que malgré les bombes, il y a toujours un moyen de contourner les règles. Cela ne met cependant pas Musk à l’abri d’attaques spatiales russes. Ces derniers ont par ailleurs démontré, il y a quelques semaines d’ici, qu’il était très largement possible de détruire un satellite à partir de la terre avec un missile. S’agit-il ici, encore d’un point que Poutine a mûrement réfléchi pendant les derniers mois, avant de se lancer dans une guerre qui pourrait à nouveau faire basculer le monde, comme ce fut le cas à deux reprises au siècle passé ?
Seul l’avenir nous le dira, mais une chose est certaine, c’est qu’aujourd’hui nous vivons bien en 2022 et cela veut clairement dire que cela fait une vingtaine d’années de trop pour le règne du Tsar Poutine qui devient un peu trop vieux…