« Femme caressant un perroquet » (1827), Eugène Delacroix (1).

Première partie : Le contexte historique

Eugène Delacroix, Femme caressant un perroquet (1827)

Eugène Delacroix fait partie des trois peintres qui vont révolutionner la peinture du XIX°siècle… Ces derniers se situent bien en amont de ceux qui vont faire basculer les dogmes esthétiques après 1870. Eugène Delacroix, William Turner ainsi et Francisco Goya vont littéralement casser les portes des académies bien avant Monet, Degas, Gauguin, Van Gogh et bien d’autres encore… Ce qui ne va pas forcément leur être favorable par rapport aux critiques de l’époque, car prendre des risques est toujours naturellement…risqué.

Eugène Delacroix fait ses débuts officiels en 1822 au salon de Paris avec la présentation de Dante et Virgile aux enfers. C’est après un voyage en Angleterre en 1825, qu’il peint Femme caressant un perroquet pour lequel ils utilise un modèle du nom de Mlle Laure. On retrouve entre autre certains traits familier de son modèle dans dans le visage ainsi que la coiffe des personnages dans La Grèce sur les ruines de Missolonghi peint en 1826, ainsi que pour son grand tableau La Mort de Sardanapale  en 1827.

Une œuvre qu’il présente la même année au Salon de Paris. L’évènement artistique de premier ordre, indispensable à tous les artistes pour se faire connaître et décrocher des commandes. La mort de Sardanapale sera jugée par les critiques (pour beaucoup, partisans du classicisme) comme « La mort du romantisme« . La façon de peindre de Delacroix est fustigée par l’académie. Il est celui qui a massacré la peinture ou qui peint avec un balai, ivre ou bien encore qui jette des seaux de peinture sur la toile.

La critique est traditionnellement rude avec les artistes et comme on peut le voir, cela ne date pas d’hier. Si au XX°siècle, il est devenu coutume, voir même une nécessité de bousculer les règles, le siècle précédent, surtout dans ses premières années n’était pas du tout ouvert aux changements.

Si Delacroix est aujourd’hui considéré comme un peintre exceptionnel, il n’en fut pas tout à fait de même de son vivant. Bien qu’il ait pu bénéficier, heureusement pour lui, du soutien de certains d’entre-eux et non les moindres : Théophile Gautier entre autres. Mais néanmoins tantôt pour le meilleur, tantôt pour le pire…

Charles Quint au monastère de Yuste, Eugène Delacroix (1833)

Dans la France Littéraire de mars 1833, on pourra ainsi lire de la plume de Théophile Gautier en personne, « M. Delacroix a exposé quelques portraits que, dans son intérêt, nous voudrions bien qu’il eût gardés chez lui ; nous ne reconnaissons le Delacroix que vous savez que dans le Charles-Quint jouant de l’épinette devant un jeune religieux, quoiqu’il y ait de la mollesse dans l’exécution, et un certain affadissement dans la couleur : il règne dans cette toile une mélancolie admirable. La tête du Charles-Quint est d’une philosophie et d’une satiété étonnamment exprimée et sentie. Le jeune religieux est tout un poème. Nous ne doutons pas un instant de M. Delacroix, en dépit du peu de succès qu’il a eu à ce Salon-ci. ».

Consulter le texte complet (en ce qui concerne Delacroix, p15/20)

Il est intéressant de voir les liens affectifs qui peuvent se lier entre les critiques et les artistes. Le site Théophile Gautier.fr, retrace en détail les critiques de ce dernier envers Eugène Delacroix sur une période allant de 1833 à 1868. Et ce dernier mérite d’y consacrer un peu de temps…

Conclusion pour cette première partie d’une série consacrée au tableau de Delacroix, Femme caressant un perroquet (1827), lorsque vous aurez à faire face à la critique, rappelez-vous deux choses :

La première est que si vous êtes critiqué, c’est avant tout parce que vous avez accompli quelque chose. La seconde est que la critique n’est jamais que la critique et rien de plus…

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