Amazon développe des hôpitaux, Apple propose des programmes de sport pour rester en forme et est aujourd’hui capable de mesurer de nombreux paramètres de notre santé via ses montres connectées. IBM est devenu le champion de la détection des tumeurs cancéreuses et aujourd’hui – pour couronner le tout – Google se lance dans l’élaboration de médicaments…
Ça va encore jaser, il faut s’y attendre…
La campagne de vaccination mondiale, nous a démontré que dans le monde, il y avait au moins deux types d’individus : ceux qui étaient favorables au vaccins et les seconds qui y étaient radicalement opposés. Généralement, une résistance à quelque chose est souvent motivée par une crainte toute particulière. Certains antivax craignent par exemple que le vaccin ne détériore quelque chose en eux. D’autres craignent de mourir. Il y en a qui sont, par principes opposés à toute intervention médicale. On en compte aussi qui dénoncent un marché dans lequel des multinationales gagnent des milliards de dollars. Certains prétendent que cela ne sert tout simplement à rien. Et enfin il y a ceux qui ont peur de la rapidité avec laquelle on a mis le vaccin en circulation et qui ont, de ce fait, peur des effets que ce dernier pourrait provoquer sur le long terme.
Il est vrai que pour mettre sur pied un vaccin digne de ce nom, il faut au grand minimum dix ans et avec le recul, on peut avoir l’impression que celui qui a été élaboré pour combattre le COVID 19, s’est fait sur un simple claquement de doigt. Il est vrai aussi que cette maladie a fait les affaires des groupes pharmaceutiques qui ont gagné des milliards de dollars. Mais voilà, la maladie a envahi la planète, elle a causé la mort de plus de 5 millions de personnes et finalement les choses sont revenues plus ou moins à la normale. Jusqu’à quand, nous ne le savons pas, mais si le virus court encore les rues et nous menace aujourd’hui d’un énième confinement, force est de constater que c’est parce que certains ne se sont pas fait vacciner et tous laisse penser que plus les restrictions augmenteront pour ceux qui n’ont pas de passe sanitaire, plus les choses vont s’envenimer.
Quand la technologie fait peur…
On se souvient de la violence des propos adressés contre Bill Gates, par la communauté antivax, lorsque ce dernier a défendu l’idée de présenter un certificat de vaccination obligatoire pour se rendre dans des endroits publics, pour utiliser les transports en commun ou pour se regrouper. Il a été le premier à en parler en public et finalement, de nombreux pays dans le monde commencent à imposer un passe sanitaire aux populations. En fait, plus les choses avancent, plus on peut se rendre compte que les gens sont divisés, et ce particulièrement sur des sujets précis. Parmi les antivax, nombreux sont ceux d’ailleurs qui rejettent en masse toutes les avancées technologiques. Et il est clair que sans l’Intelligence Artificielle, nous n’aurions jamais pu disposer d’un vaccin aussi rapidement. Il n’est donc pas étonnant que certaines connexions se fassent dans ce sens. Il faut dire aussi que la machine médiatique, poussée par l’industrie et le monde politique à pris très clairement en grippe les GAFAM – ces méchants collecteurs de données – et les autres géants du numérique. On ne cesse donc de répéter dans les plus grands médias que la technologie pourrait être dangereuse pour nous. Quand le débat ne s’étend pas sur le manque de respect de la vie privée, c’est sur les dangers que représentent l’intelligence artificielle qu’il a lieu. Quand on ne parle pas du bilan écologique du monde numérique, on parle des dangers qu’Internet peut avoir sur nos enfants. Quand on ne parle pas des failles de la cybersécurité, on parle des dangers des crypto-monnaies sur le monde financier. Bref, la technologie, tout le monde l’utilise, mais dans l’esprit de beaucoup de personnes elle est dangereuse pour nous. Peu voient le développement des infrastructures médicales d’Amazon par exemple, d’un bon œil et c’est normal puisque tous les jours, on dénonce l’extension dangereuse du groupe, sa politique d’emploi non conforme avec celle des principes syndicaux européens, son impact négatif sur les petits commerces ou bien encore son empreinte écologique.
Comment dans ce cas, l’opinion publique sur Amazon pourrait-elle être bonne ?
On ne va pas avoir le choix…
Bref le contexte dans lequel nous évoluons est un contexte dans lequel un front anti technologique se développe lentement (front sur lequel des pro-technologie et adeptes de la singularité et du transhumanisme se développe aussi). Comment l’annonce d’Alphabet (la maison mère de Google) va-t-elle être accueillie dans de telles circonstances ? Se lancer dans la conception de médicaments en créant une nouvelle filiale nommée Isomorphic Labs, va-t-elle être démontée de toutes pièces ou sera t-elle acceptée en grandes pompes ?
On peut s’en douter, les choses ne vont pas être simples et nombreux vont encore crier au scandale et lever les bras au ciel, car ici encore Google va s’appuyer sur son IA (développée par une autre filiale du groupe, DeepMind) pour travailler. De deux choses l’une, soit l’entreprise échoue et arrive dans le cimetière de Google, soit elle aboutit, et on doit s’attendre à de véritables révolutions dans le domaine de la santé et de la médecine. De là à ce que vous ayez le choix de prendre une pilule pour interrompre la progression des cheveux ou des poils du corps, nous n’en sommes plus vraiment loin. Notons néanmoins qu’ici, les dirigeants du groupe californien avancent en marchant sur des œufs, car ils ont décidé de ne pas fabriquer les médicaments eux-même, mais plutôt de les élaborer et de les vendre à des entreprises pharmaceutiques. Un choix, effectivement judicieux pour éviter de s’attirer les foudres des politiques et des industriels.
Certaines mauvaises langues se sont déjà fait entendre et ont prétendu qu’il faudrait encore attendre des années avant que Isomorphic Labs ne soit en mesure de produire ses premiers modèles de médicaments. Mais peut-on en être aussi certain lorsqu’un vaccin est conçu et administré à une bonne partie de la planète en à peine une année.
Santé, médecine, enseignement et éducation, sécurité, défense, communications, transport, pouvoir d’achat… Il semble que tous ces domaines, jalousement gardés par les services publics, soient doucement en train de basculer vers le secteur technologique. Que feront des administrations submergées par des dettes publiques insupportables, lorsque des GAFAM, offriront une sécurité sociale complète aux populations pour un prix mensuel dérisoire ?
Il est clair que le débat aura lieu dans les prochaines années, mais l’efficacité remportera toujours la mise sur l’échec, même si ce dernier n’est que partiel…