Pour ou contre l’Union Européenne, pour ou contre les vaccins, pour ou contre les GAFAM, pour ou contre la voiture électrique, pour ou contre la 5G, pour ou contre l’intelligence artificielle…
Lorsque Bill Gates s’est prononcé sur le passe sanitaire pour la première fois – ce fut un des premiers à oser en parler – on a remarqué qu’un mouvement, que l’on aurait même pas pû imaginer exister, s’est créé soudainement et une levée de bouclier mondiale s’est dressée contre Gates et contre les vaccins à ARN Messager. A ceux-ci, sont venus s’ajouter les antivax traditionnels et finalement, le bloc s’est très vite soudé. Mais si ce bloc s’est manifesté principalement via les réseaux sociaux en ligne, dans cette aventure il n’y avait que très peu de meneurs de premier plan.
En revanche les grandes figures qui s’acharnent contre les GAFAM et plus globalement contre les grandes entreprises technologiques, sont quant à elles, nombreuses et très bien placées. On les retrouve par ailleurs à la tête des grandes institutions, dans la politique ainsi que dans l’aristocratie intellectuelle des grandes villes comme Paris…
Et la question c’est…
Premier constat :
Toutes ces grandes figures qui dénoncent les prétendues dérives des grandes entreprises technologiques, sont très médiatisées. Donc suivies par une presse qui y trouve aussi un certain intérêt à ne pas perdre trop de terrain par rapport à des entreprises qui mettent en péril la structure traditionnelle des médias. Structure vieille de plusieurs décennies, voire même de siècles, pour certains d’entre eux.
Grande conspiration ?
Non, mais un peu quand même…
Pour mieux comprendre le contexte, il faut voir tous ces acteurs dans un ensemble. Une sorte de cercle unique. Les politiques détiennent directement ou indirectement les institutions, les institutions attaquent en justice, et ensuite la presse en fait la pub. A cela, il faut ajouter la pression des lobbies, notamment industriels, qui n’ont pas du tout intérêt à voir leurs modèles disruptés. Tout fonctionne en symbiose, les uns ont besoin des autres et il ne reste plus que le public à convaincre et ça, les médias le font très bien. Pour le grand public, leur solidité garantit d’ailleurs souvent la fiabilité du contenu qui s’y trouve. On contredit rarement la fiabilité de quotidiens comme Le Monde, Le Soir, Les Echos, Le New York Times ou le Guardian. Lorsqu’ils se prononcent, c’est du fiable. Oui, c’est vrai, mais ils obéissent aussi à un courant de pensée cohérent, qui est orchestré en amont par les institutions. Dans le cas contraire, c’est tout le système qui s’écroule et personne n’y a intérêt, sauf que...
Etats-Unis, Union Européenne, même combat…
Enquêtes, poursuites en justice, procès et amendes, il n’y a pas une seule journée sans qu’une nouvelle procédure ne soit lancée contre les grandes entreprises technologiques. Mais cela concerne aussi les plus petites, voire même les petits nouveaux arrivés récemment sur le marché. Open AI est, en ce moment, en train d’en faire les frais. Après l’Italie qui vient de l’interdire sur son territoire – et pourrait lui infliger une amende de 20 millions d’euros, pour non respect au RGPD – c’est une ONG américaine qui vient de déposer une plainte contre l’entreprise. Le Center for AI and Digital Policy (CAIDP) vient, tout récemment, de déposer une plainte auprès de la Federal Trade Commission (FTC) pour non-respect de la loi fédérale sur la protection des consommateurs. A la tête de cette même FTC on retrouve une des figures les plus actives (ou plutôt acharnée) dans les attaques en justice contre les entreprises technologiques… Lina Khan.
Sa cible principale, c’est Amazon, avec en priorité, les rachats d’entreprises qui sont jugées comme des tentatives pour mettre sur pied des monopoles ou d’abuser de statuts de positions dominantes. Khan s’est notamment montrée active sur le dossier du rachat de la MGM (vu le paysage de la production cinématographique, peut-on vraiment parler de position dominante ?).
Mais le problème n’est pas là, Lina, depuis son arrivée à la tête de l’institution, ne fait pas toujours mouche. Pour être même précis… jamais. De quoi l’énerver, elle et sa famille politique (démocrate), car une échéance arrive bientôt, en 2024, celle des élections présidentielles américaines. Bref, l’ambiance n’est pas au beau fixe à la FTC, et notre chère Lina pourrait très bien perdre son poste et être virée pour incompétence. Donc il est logique que ses attaques se multiplient, parce que certains démocrates voudraient voir des têtes tomber dans le camp GAFAM. Parmi ces démocrates, se trouvent deux figures qui sont à la gauche du parti : Elizabeth Warren et Bernie Sanders. Ce dernier n’avait d’ailleurs pas hésité à attaquer de front Jeff Bezos et Elon Musk par rapport au statut des deux hommes les plus riches du monde, à une époque ou des milliardaires allaient s’amuser dans l’espace.
Mais, Sanders c’est peut-être, un bon politicien – cela appartient à chacun d’avoir un avis sur la question – mais ce n’est certainement pas un bon économiste. Bezos et Musk sont en effet, riches, mais uniquement sur le papier. Si les cours de la bourse s’effondrent, et bien c’est simple, la richesse s’effondre aussi. Et clairement, il ne faut pas avoir inventé l’eau chaude pour savoir cela…
Thierry, Bruno, Anne, Natacha et les autres…
Les valeurs boursières, ça peut s’écrouler facilement…
Certaines estimations évaluent – rien que pour l’année (catastrophique pour le NASDAQ) 2022 – à 7.400 milliards de dollars de perte en valorisation boursière. Pour se faire une idée de ce que cela représente, le PIB mondial tourne autour des 80.000 milliards de dollars. Ce n’est pas rien !
Initiateurs des RGPD, et autres DMA, DSA ou taxe GAFA – attention un autre gigot mijote autour des IA génératives – Thierry Breton et Bruno Le Maire, sont des figures incontournables de l’acharnement contre les GAFAM (et les autres). D’un côté, Breton, très (trop) paternaliste, tire les oreilles de ces petits effrontés qui ont le culot de créer des entreprises qui bousculent les modèles, et imagine des législations très lucratives pour faire entrer de l’argent dans les caisses. De l’autre, un Bruno Le Maire - apparemment plus conciliant envers les entreprises chinoises (une taxe BATX aurait payé moins, en termes de popularité auprès du grand public français) – qui n’a de cesse d’apaiser ses frustrations sur des entreprises qui lui échappent complètement. Donc il faut en conclure que l’optimisation fiscale, malgré sa légalité, ne plaît pas du tout à Bruno !
Restons en France, car c’est quand même dans ce pays que l’esprit anti GAFAM (et encore une fois, pas BATX), est le plus aiguisé…
Dans notre Top7 des acharnés, nous ne pouvions pas manquer de parler de Anne Hidalgo, première femme Maire de Paris, mandatée depuis 2014 et candidate socialiste déchue lors des présidentielles de 2022. Anne Hidalgo a sû, tout comme son prédécesseur Bertrand Delanoë, s’entourer de toute la gauche parisienne, voire même de l’extrême gauche. Les cibles ont été forcément à la hauteur : Uber (et ses divisions), AirBnB ou bien encore Amazon… Ces entreprises n’ont pas été épargnées par ses mesures et celles de ses équipes. La cause dans tout cela, on peut s’en douter, ce sont bien entendu le lobby des taxis et les multiples associations qui ont envahi la capitale française et qui voyaient d’un très mauvais œil – au détriment de la population – leurs privilèges menacés. Entre innovation – donc meilleures conditions de vie pour la population – et les faveurs politiques, il faut choisir et le choix a été visiblement fait.
Enfin, que dire des journalistes comme Natacha Polony qui entretiennent une notion pessimiste généralisée du monde et qui voudraient nous faire revenir dans les années 1950 ?
Si nous vivons dans un monde aussi terrible que cela – un monde qui rappelons-le, est sous la menace des horribles GAFAM, pourquoi les journalistes – opposés aux innovations – ne tapent t-ils plus leurs articles sur des machines à écrire Olivetti et autorisent t-ils la publication de leurs ouvrages sur la boutique Amazon ?
Chacun en tirera la conclusion adéquate, mais une chose est certaine, c’est que la crédibilité, c’est avant tout de la sincérité et de l’intégrité, rien d’autre, et visiblement dans les cas qui nous concernent ici, nous en sommes très loin !