Une nouvelle attaque contre Uber… Bruxelles après Bruxelles…

On va finir par croire que le monde entier en veut à Uber… 

L’entreprise a été contrainte de quitter le Danemark en 2016. Elle est interdite​ en Bulgarie, en Hongrie et en Chine depuis sa création. Elle est forcée de restreindre ses activités en Allemagne, en Finlande, aux Pays-Bas et en Australie à quelques villes ou territoires. Après la Californie, la Suisse, l’Italie, l’Espagne, la Belgique (plus exactement la région de Bruxelles) et bien entendu la France, c’est maintenant l’Union Européenne toute entière qui s’en prend au champion du service de VTC. Le nouvel angle d’attaque cette fois, c’est bien entendu le statut légal des chauffeurs et des livreurs. Un sujet particulièrement sensible sur lequel Uber est très vulnérable et ça n’a pas échappé aux lobby du taxi…

Rater le futur, un enjeu de taille que l’UE ne peut pas se permettre…

La question se pose depuis plusieurs années maintenant : Faut-il salarier les chauffeurs et les livreurs Uber (ou ceux de Deliveroo ou autres Lyft) ? 

Il ne fait nul doute que grâce à un système dans lequel l’entreprise échappe à toutes les charges salariales, elle impose une solide concurrence au secteur du taxi et provoque aussi un manque à gagner énorme pour les administrations qui en retirent de juteuses rémunérations via les licences qu’elles accordent ou autres taxes ou rentrées en termes de sécurité sociale. Donc, les taxis ont trouvé naturellement de sérieux alliés dans les pouvoirs publics. En témoignent d’ailleurs les nombreuses attaques en justice auxquelles Uber doit faire face. 

Face à un nouveau texte qui va tomber sur la table dans quelques jours, nous devons absolument nous poser quatre questions quant à la valeur de celui-ci. Peut-on, en effet, obliger une entreprise à salarier un personnel qu’elle n’a, elle-même pas engagé ? Ensuite – tout en sachant que si Uber doit salarier les gens qui travaillent par l’intermédiaire de sa plateforme, le prix de la course va forcément grimper – n’est-ce donc pas une atteinte directe à tous les usagers des services rendus par l’entreprise (donc à la population) ? Il faut aussi mentionner le fait que dans une conjoncture dans laquelle l’Union Européenne est incapable de donner du travail à toute sa population, l’intelligence et la pertinance de ce projet est fortement à remettre en question. Enfin, est-ce normal – dans des pays démocratiques – d’empêcher des gens d’entreprendre avec les moyens dont ils disposent et de pouvoir de ce fait travailler quand-ils le veulent, même​ en temps partiel ?

Quelques subtilités, mais…

Chacun y trouvera les réponses les plus adéquates, mais il semble néanmoins que  contraindre une entreprise à engager des gens par la force est complètement à l’opposé de nos valeurs occidentales (OCDE). Une entreprise doit rester libre de choisir son business model, car c’est avant tout son identité, surtout quand elle innove et trouve des solutions aux failles qu’ont créées d’autres entreprises. Uber offre ainsi une alternative attrayante à ses clients en termes de fiabilité, de rapidité et de compétitivité. De plus, elle offre des opportunités de travail à des gens qui ne pourraient peut-être pas en trouver normalement. Elle offre ensuite la possibilité d’arrondir des fins de mois difficiles pour une partie toujours croissante de la population, ce qui n’est pas négligeable. Enfin c’est aussi, pour beaucoup l’occasion d’entreprendre avec beaucoup de facilité. Du moins quand l’administration le permet…

Une fois de plus, nous sommes face à une situation dans laquelle les pouvoirs publics – du haut de leurs tours d’ivoires – veulent imposer des lois qui vont à l’encontre des intérêts de la population. Ce pour protéger des structures qu’ils ne veulent pas voir changer. Car attention, la subtilité de ce texte, c’est que ce sont toutes les entreprises qui “contrôlent les performances des travailleurs exerçant sur des plateformes du numérique en fixant la rémunération, en contrôlant la communication avec les clients ou en proposant un travail futur basé sur les performances précédentes”. Autrement dit, c’est tout internet – et ironiquement, l’ubérisation – qui est visé…

Vers la fin du taxi ?

Ce n’est pas un secret, la profession de chauffeur Uber aura probablement été dans l’histoire la plus éphémère de toutes. La question est de savoir comment elle va disparaître…

Uber sera t-elle étranglée par les administrations au point de cesser ses activités ou bien ces multiples attaques vont-elles accélérer la robotisation de la profession ? 

Il est peu probable que Uber claque la porte au monde entier, mais il est clair qu’elle pourrait renforcer ses activités dans les zones qui lui sont plus clémentes, et les laisser là où elles ne les sont pas. Une autre possibilité qui pourrait voir le jour est qu’un nouveau statut du travail de chauffeur ou de livreur s’impose naturellement par un détournement des règles. Détournement légal bien entendu, mais qui pourrait être aidé par la technologie. Nous l’avons vu, le texte ne laisse pas grand place à la créativité. Les entreprises ne pourraient plus contrôle​r les performances des chauffeurs et des livreurs, fixer leurs rémunérations, contrôler la communication avec les client​s ainsi que proposer de nouvelles opportunités basées sur les performances. Uber pourrait mettre à destination des chauffeurs ou des livreurs par exemple, une application qui contrôle d’elle-même tous ces paramètres pour se dégager du lien direct qu’elle entretient avec eux. Ce n’est qu’un exemple bien entendu, mais le meilleur moyen de continuer à évoluer pour Uber serait finalement d’engager une rupture avec le système qu’elle développe depuis 2009, et – pour éviter des ennuis à l’avenir – de faire disparaître complètement le marché du taxi. Un peu comme pour les services de limousines aux Etats-Unis qui ont complètement disparu de la circulation pour laisser la place à Uber. Les chauffeurs y trouvant largement leur compte dans une migration vers le service. 

Quoiqu’il en soit, le véhicule autonome et les petites navettes de livraison se développent à grands pas et il ne faudra pas 10 ans avant qu’elles soient déployées sur les routes. Le chauffeur ou le livreur devront alors tirer leur révérence, les chauffeurs de taxis avec, et l’Union Européenne – du moins en ce qui nous concerne ici – probablement aussi.

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