Il y n’y a que deux façons d’aborder une problématique :
Soit on prend les choses de manière positive, soit on les prend de manière négative…
Grâce à l’Intelligence Artificielle, on peut aujourd’hui ressusciter des morts, ou pour être plus précis, continuer à interagir avec eux. C’est un scénario qui n’était pas possible il y a encore un an d’ici, du moins ça l’était dans la mesure ou le cinéma utilisait sa production passée pour faire revivre un ou des acteurs dans des publicités pour des entreprises comme Coca Cola, mais cette fois les choses sont différentes !
Qu’en est t-il du fait de continuer d’interagir avec des personnes proches qui sont décédées, voire même avec un clone numérique du petit ami (ou la petite amie) qui vous a largué, l’année passée ?
Voyons le côté positif…
La masse d’images, de vidéos, de films, de bandes sonores que nous possédons aujourd’hui est absolument gigantesque. Rien que pour la période qui s’étale entre 1906 et 2005, c’est-à-dire le tout début d’Internet, les estimations sont de 250.000 longs métrages cinématographiques. Rendez-vous sur le site américain Internet Archives et vous vous rendrez facilement compte de la masse documentaire que nous avons à notre disposition pour faire revivre les morts, surtout quand on imagine les performances que sont capables de faire aujourd’hui les IA génératives.
L’année 2022 a été le témoin d’un phénomène plus qu’intéressant, qui visait le retour des vieilles gloires (réelles) de la musique sur la scène, mais aussi nous avons pû assister à des concerts holographiques de groupes comme ABBA ou d’artistes décédés comme Freddy Mercury ou Elvis Presley. Ca c’est pour le bon côté, car il serait fascinant d’assister à une conférence holographique donnée par Stephen Hawking, parlant de la sortie d’un livre – résumé par une IA – sur le travail qu’il a accompli dans sa vie toute entière. A ce niveau là, les possibilités sont absolument gigantesques et les ouvertures économiques sont énormes.
Il serait par ailleurs intéressant aussi de voir chanter Freddy Mercury et Louis Armstrong, une chanson qui est composée entièrement par une IA sur base du répertoire du Great American Songbook (Green Miller, Tommy Dorsey, Fred Astaire, etc). Une fois de plus, au risque de se répéter, nous possédons le matériel nécessaire et les possibilités sont infinies…
Oui mais, tous n’est pas toujours rose…
Parmi celles-ci , on pourrait encore parler de la possibilité de faire évoluer Charlie Chaplin dans des décors actuels, tout en conservant les mêmes scènes. Voire même intégrer d’autres personnages dans le film. Vous l’aurez compris, notre époque est aussi un gigantesque laboratoire expérimental. Bon en gros, on vit vraiment une époque formidable, du moins technologiquement, mais on doit aussi aborder la problématique de faire revivre les morts via des intelligences artificielles et ce, peut-être de manière plutôt négative :
Si les IA possèdent une faculté imbattable – nous ne nous en rendons pas encore compte à l’heure actuelle, mais cela va changer d’ici peu – c’est bien de faire chuter drastiquement le coût de la créativité populaire. S’il est aujourd’hui possible d’avoir une conversation monétisée (quelques dollars) avec Socrates et de lui demander ce qu’il pense de notre monde, il est possible aussi de continuer à interagir avec des personnes décédées que nous avons connues. De prime abord cela peut paraître une bonne chose, mais quand on gratte en profondeur, les choses sont très différentes (sur le plan humain bien entendu).
On pourrait s’attarder sur le fait que la question des droits d’auteurs (et de la personne concernée surtout, ce qui va donner du travail à de nombreux avocats dans le futur) se pose. La réaction de la fille de l’acteur Robin Williams – Zelda Williams – par rapport à l’utilisation générative de l’image de son père a été récemment, relativement virulente, mais elle concerne probablement, avant tout, un aspect financier lié aux droits d’auteurs et moins sur le plan humain proprement dit…
Vaincre la mort : Oui ou non ?
Robin Williams aurait t-il accepté que son image soit utilisée pour tourner dans de nouveaux films, un peu moins de 10 ans après sa mort ?
Ce n’est pas vraiment certain (mais peut-être que pour chaque héritier, la question se posera dans le futur), mais en revanche sa fille serait légalement en droit de réclamer de l’argent (ou de faire interdire) pour cette réappropriation du personnage. Sauf que pour la plupart d’entre nous, l’inspiration qui mène à la créativité se trouve dans toutes choses ou dans toutes les données que nous avons assimilées et c’est ici que se pose véritablement la question du droit d’auteur.
Comme nous l’avons vu plus haut, le talent inné de l’IA est de faire chuter les prix de manière drastique. Dans un avenir très proche, nous aurons la possibilité d’avoir accès à des logiciels qui feront revivre nos proches. Nous pourrions donc assister à un speech enflammé lors de leurs propres funérailles. Nous pourrions aussi nous confier à eux à tout moment et avoir une réponse de leur part, qui serait tout autant évolutive avec tous les paramètres que la machine enregistrera.
Au début de la décennie 2010, on a aperçu sur Facebook un phénomène très particulier qui consistait à conserver un compte pour une personne décédée – alors que celle-ci ne le souhaitait peut-être pas – et certains y voyaient même un moyen (prolongé) de faire leur deuil en continuant de leur envoyer des messages. Personne ne parle plus guère de ce phénomène une dizaine d’années après, mais il est clair que nous peuplons notre planète de robots et d’identités virtuelles, mais nous faisons revivre aussi des morts, non plus seulement psychiquement, avec nos souvenirs, mais matériellement au travers de datas centers.
Nous vivons donc désormais dans un monde hybride que nous partageons avec des humains, avec des machines et… avec des morts.
Où celà va-t-il nous mener ?
Nous le verrons dans le futur (et dans nos prochains articles) et personne n’est encore capable de le dire. Néanmoins nous assistons aujourd’hui à une sorte de confusion du temps dans lequel de plus en plus de règles physiques disparaissent. Les huiles de la Silicon Valley ont peut-être raison de penser que nous vivrons éternellement et que la mort n’est finalement qu’une simple étape qui va nous mener, non pas vers une nouvelle vie céleste, mais avant tout, vers une nouvelle forme de vie et ce même avec l’amour (à sens unique) qui vous a brisé le coeur…
C’était bien ?
Bon…
Mais ce n’est pas tout, car une époque formidable c’est aussi un site Web et des centaines de réflexions qui traitent des problématiques de notre monde et c’est aussi…
Un bureau de rédaction, d’illustration et un service de sponsoring !
Ah oui, au fait, nous sommes aussi sur Facebook, Twitter, Instagram, YouTube et nous avons aussi un groupe sur Facebook sur lequel nous pouvons discuter de toutes les problématiques qui se posent à nous, donc on vous y attend car nous avons besoin de vous !