La peur de perdre son emploi quand une nouvelle vague technologique déferle sur le monde n’est pas nouvelle. Elle existe même depuis très longtemps et ce n’est pas prêt de changer, même si finalement l’histoire a démontré à de nombreuses reprises que le Malthusianisme (et oui, c’est son petit nom) a toujours tort et on ne voit pas vraiment comment cela pourrait changer, sauf que…
Et bien oui, si l’intelligence artificielle (encore elle) va apporter à chacun d’énormes gains de productivité, elle va aussi rendre des professions complètement obsolètes.
Ce qui veut dire aussi des licenciements qui interviennent après une vague sans précédent de démissions, de changements volontaires d’orientations professionnelles, notamment dans le personnel hôtelier et enfin une très large vague de licenciements après la chute des cours boursiers mondiaux de 2022.
Bref, l’IA a un véritable boulevard devant elle pour prendre des places qui restent inoccupées ou à remplacer…
Diminuer les coûts, une solution qui n’en est peut-être pas une…
C’est inscrit dans l’ADN humain, on voit toujours dans le fait de repartir à zéro un inconvénient, plutôt qu’une véritable opportunité de changer sa vie pour avoir mieux que ce que l’on avait auparavant. Comme le travail constitue la véritable colonne vertébrale qui nous permet de vivre (financièrement et c’est la base de toutes choses), la vie que l’on a choisi, il est tout à fait naturel que quand ce pilier s’effondre, tout s’effondre en même temps. Dans ce cas, notre harmonie s’efface alors pour laisser place à la colère, aux doutes, aux angoisses, à la tristesse, parfois à la dépression puis à la mélancolie, en un mot à la… peur !
C’est probablement ce que vivent en ce moment les employés, ou plutôt les ex-employés de Dunkaan, une entreprise de vente en ligne qui vient de licencier 90% des effectifs de l’un de ses départements du service clientèle, pour le remplacer par un chatbot dopé avec une IA.
Alors, éthique ou pas – apparemment, l’annonce a été faite aux employés et à la clientèle via twitter – nous sommes face à une forme de réalité, cruelle, oui mais réalité quand même. En effet, les cols blancs sont à leur tour menacés par des licenciements de masse, alors même que les craintes de grands remplacement concernaient, il y a encore peu de temps les cols bleus, principalement dans les usines…
Pas de panique, tout le monde (re)descend !
Le principal problème, dans cette triste histoire, est que nous sommes face à une réalité qui va plus vite que notre capacité à réagir. Nous sommes sur un ring de boxe et on vient de se prendre une droite fulgurante, que nous n’avons pas du tout vu venir. Il va donc y avoir dans le courant des prochaines années un décalage entre l’apocalypse professionnelle créée par l’IA et le développement des services qu’elles vont générer et de ce fait recréer de nouvelles activités lucratives (voire même très lucratives).
Oui, mais en attendant ?
En attendant, ça va faire un peu mal, mais une fois encore – revenons à l’entreprise citée ci-dessus – pour 20$ par mois, les coûts de ce département ont chuté de 85%, le temps de réponse au client à été réduit de presque deux minutes à une réponse instantanée et le temps lié aux résolutions des problèmes est passé de plus de deux heures à un peu plus de… 3 minutes !
C’est du jamais vu dans l’histoire !
Il aurait fallu des mois, voire même des années pour en arriver à ces résultats. Il n’aura fallu que quelques jours à cette entreprise pour restructurer son département…
Comment voulez-vous expliquer à Sumit Shah, le fondateur de Dunkaan qu’il aurait dû garder son ancienne structure lorsque son entreprise gagne plus d’argent, en dépense beaucoup moins, est plus efficace et que les clients sont encore plus satisfaits qu’avant ?
Imaginons un instant qu’il se soit dit que l’humain est plus important – et c’est un fait, il l’est réellement – et qu’il ait continué de travailler avec la structure précédente, croyez vous que son concurrent direct en aurait fait de même ?
Dans le cas où la réponse est négative, Dunkaan aurait creusé un écart conséquent avec la concurrence et probablement commencé à creuser sa propre tombe…
Oui bon, bien et maintenant ?
C’est la triste réalité du monde de l’entreprise, on s’adapte ou bien on disparaît. C’est aussi simple que cela et il n’y a pas d’autres choix !
Le seul point positif ici, c’est que les gains de productivité entraînent une meilleure rentabilité pour l’entreprise donc naturellement – mais ce n’est pas toujours le cas – une baisse des prix pour les clients, donc globalement des produits et des services plus facilement accessibles aux budgets réduits, ce qui motive aussi la consommation, donc la croissance (et logiquement l’emploi)…
Donc tout n’est pas mauvais, mais en attendant qu’est-ce que l’on fait dans le cas où on est vulgairement remplacé par une machine qui n’a aucune existence physique, si ce n’est qu’au travers d’ordinateurs ou de datas centers ?
Essayons d’analyser les choses d’une manière pragmatique :
D’une part, le développement massif des IA génère une demande encore plus importante d’une main d’œuvre technologique de pointe. Mais cela ne veut pas dire non plus qu’il faut forcément être ingénieur en informatique. Avec ChatGPT, est né instantanément le métier d’Ingénieur Prompt, qui requiert davantage de talent d’écriture plutôt que d’aptitudes mathématiques. Néanmoins globalement, il est vrai que plus les IA se développent plus la demande de spécialistes du numérique se développe et notamment dans le secteur de la cyber-sécurité.
Il faut aussi ajouter à cela, le fait que les IA sont sujettes à ce que l’on appelle des hallucinations. Si elles ne trouvent pas de sources aux questions données, elles ont une fâcheuse tendance à inventer des histoires et c’est ici que les humains retrouvent toute leur importance. Les professions se transforment et s’adaptent systématiquement à la situation. Après tout, l’académisme nous a forcé à nous spécialiser et à être ultra performant dans un secteur donné et limité. C’est ce qu’on a appelé les spécialisations. Mais – et c’est là où l’académisme se trompe – c’est que nous devons faire preuve aujourd’hui, davantage de flexibilité et de souplesse. Même si on poursuit une même carrière sur 45 ans, les choses évoluent inévitablement sur cette période.
Un mécanicien qui a commencé à travailler sur des voitures à la fin des années 70 et qui part à la retraite en 2023 a vu de considérables évolutions dans le domaine de la mécanique et fort heureusement par ailleurs. Que deviendra le mécanicien qui lui succédera quand le parc automobile mondial sera complètement passé à l’électrique ?
Il ne travaillera probablement plus sur ces mêmes véhicules électriques, mais plutôt sur des robots, bien physiques ceux-là, pourvu que l’éducation parentale, scolaire ou post-scolaire assure son rôle.
Imaginer une apocalypse est facile, mais ce qui est en revanche beaucoup plus difficile et très largement plus fructueux, c’est avant tout de réfléchir à la manière de nous adapter à cette situation nouvelle et finalement, c’est ce que l’homme a toujours fait tout au long de l’histoire…
Maintenant, pensez aux avantages que l’IA pourrait avoir pour des travailleurs indépendants, des chercheurs d’emploi, des livreurs, des réassortisseurs ou des chauffeurs…
Peut-être que les vendeurs vont disparaître (même certainement), mais l’acheteur se verra quant à lui bien plus dorloté qu’il ne l’était auparavant. Toute la question est maintenant de savoir comment gagner de l’argent pour acheter ?
C’était bien ?
Bon…
Mais ce n’est pas tout, car une époque formidable c’est aussi un site Web et des centaines de réflexions qui traitent des problématiques de notre monde et c’est aussi…
Un bureau de rédaction, d’illustration et un service de sponsoring !
Ah oui, au fait, nous sommes aussi sur Facebook, Twitter, Instagram, YouTube et nous avons aussi un groupe sur Facebook sur lequel nous pouvons discuter de toutes les problématiques qui se posent à nous, donc on vous y attend car nous avons besoin de vous !
