Avec son robot humanoïde Optimus, Elon Musk aura donc véritablement révolutionné le monde de l’automobile et ce à plusieurs degrés :
Non seulement l’électrification du parc automobile mondial s’est faite en une quinzaine d’année – règle temporelle absolue pour que toute nouvelle technologie s’impose – mais en plus ce n’est pas seulement le véhicule qui a fait l’objet d’une rupture, mais bien tout l’écosystème qui gravitait naturellement autour qui a été complètement modifié à long terme…
Des innovations que nous ne voyons toujours pas véritablement venir, mais pourtant !
L’électrification du parc automobile était beaucoup plus qu’un simple challenge car personne – absolument personne – n’y croyait. Ni les clients potentiels (et c’est encore un peu le cas aujourd’hui pour certains) ni même les constructeurs automobiles et les acteurs qui gravitent autour du secteur. Si cela avait d’ailleurs été le cas, il y a de grandes chances que Elon Musk ait connu le même sort que Howard Hughes ou de celui de Preston Tucker…
Le point de force de Musk est qu’il s’est attaqué à une rupture totale avec le secteur – absolument à tous les niveaux – dans le processus d’accès à un véhicule pour les particuliers, tout en lui donnant un potentiel gigantesque sur le long terme. Mais il ne s’est pas seulement limité à cela :
Si on regarde dans les détails, l’automobile individuelle s’est transformée en une véritable usine à fabriquer des données et cela dépasse même l’utilité première du véhicule. Celle qui consiste à offrir une mobilité permanente à celui qui en à besoin. En d’autres termes, c’est un peu ce que Steve Jobs a fait avec le téléphone, à savoir faire de celui-ci une raison d’être totalement secondaire, sauf qu’ici, les enjeux sont nettement plus lourds !
Mais au-delà de ce phénomène, on doit aussi compter sur les changements importants qui se sont faits dans le processus de production, à savoir les techniques de conception des châssis (jamais envisagées auparavant) qui permettent de réduire considérablement le nombre de pièces à produire. Ce qui veut dire aussi de supprimer les coûts liés à une grande partie de la logistique, notamment en termes d’approvisionnement. Ce qui permet d’autant plus d’augmenter considérablement les gains de productivité, mais aussi d’engranger des bénéfices supplémentaires…
Mais ce n’est pas tout !
Musk a été bien plus loin que d’affiner les systèmes de production en interne, car il a aussi transformé la voiture en un gros jouet dans lequel chacun peut s’amuser. Notamment en offrant la possibilité de jouer à des jeux vidéo, d’activer une fonction “pet” pour le klaxon, ainsi que la possibilité de regarder un film dans le véhicule avec la conduite autonome – attention cependant que cette fonction pose à son entreprise énormément de problèmes juridiques – et bien d’autres subtilités qui échappaient autrefois aux constructeurs automobiles. Ces derniers ne voyant dans le véhicule personnel rien d’autre qu’un simple objet utilitaire !
A celà, il faut encore mentionner la possibilité de souscrire à une assurance, que l’on paye en fonction de la manière de conduire. En bref, plus on est sauvage, plus on paye, et forcément dans le cas inverse, on s’en sort vainqueur, ce qui profite finalement à tout le monde, surtout en termes de sécurité…
Les choses vont encore plus loin car l’approvisionnement en énergie fait l’objet non seulement du déploiement d’une infrastructure externe entrant en directe concurrence (ou fusionnant subtilement) avec la distribution de pétrole (anciennement les stations services qui se substituent lentement à des réseaux de superchargeurs déployés aussi dans des hôtels ou à proximité de restaurants ou sur les parkings des supermarchés) mais qui aussi offrent un éventail de possibilités pour charger son véhicule à domicile via des bornes de recharge qui peuvent être alimentées avec des toitures solaires intégrées à l’habitation (et tout cela fournies par Tesla).
On pourrait ajouter à cela la possibilité d’être connecté en permanence à internet via la constellation de satellites Starlink, qui permet d’être connecté n’importe où dans le monde, même dans les coins les plus reculés. Ce qui offre aussi de nouveaux horizons pour le développement de nouveaux types de véhicules qui dépassent de très loin ce que nous connaissons…
Tesla, BMW, LG et les autres ?
Mais il y a mieux encore…
Ce n’est pas nouveau, les liens qui convergent entre l’industrie automobile et la filière de l’électroménager sont souvent liés :
Deux exemples à ce propos, au début des années 2000, le constructeur Porsche a lancé une gamme d’appareils électroménagers en aluminium brossé. Le coréen LG, qui est un spécialiste de l’électroménager, projette lui aussi à termes, de développer des voitures autonomes modulables dans lesquelles on pourrait littéralement vivre…
Le fait que Tesla et BMW soient les premiers (attention cependant à Amazon qui est très fortement avancé dans le déploiement robotique pour sa logistique) à développer un robot humanoïde capable de travailler sur des chaînes de montage de voitures, n’a vraiment rien de surprenant car d’une part la robotique fait en quelque sortes partie de l’ADN des constructeurs automobiles et d’autres part c’est toute une chaîne de production qui est déjà mise en place au préalable et qui ne demande qu’à produire. Si on ajoute à cela l’apprentissage des IA provenant des données collectées par des véhicules qui sont aujourd’hui ultra technologiques, cela nous donne des robots humanoïdes qui vont non seulement peupler les usines de production, mais aussi envahir nos foyers.
Le véhicule personnel est le second poste de dépense des ménages aujourd’hui. Mais le secteur est en pleine mutation et il est très probable que le véhicule personnel soit à moyen termes remplacé par un véhicule autonome partagé, qui devient lui aussi à son tour une attraction qui privilégie avant tout l’expérience client…
Au rythme où les choses vont, il semble que le secteur automobile va produire plus de robots humanoïdes que de voitures, et ce logiquement puisque moins nous posséderons de véhicules, moins les constructeurs devront en construire !
Tout semble montrer que la voiture va devenir un substitut qui servira à fabriquer des robots qui seront utiles à toutes les tâches laborieuses auxquelles nous avons à faire au quotidien, au sein même de notre propre foyer…
La logique est que si un robot est capable d’assembler des pièces d’usine de manière extrêmement méticuleuse, il est aussi capable de vous faire à manger, de refaire votre lit et de replier vos vêtements. Vu ce constat, on peut se rendre rapidement compte de la révolution qui est en cours…
Optimus pour Tesla, Figure 2.0 pour BMW, il ne faudra probablement pas attendre longtemps pour que les autres constructeurs automobiles s’y mettent aussi, exactement comme il l’ont fait avec le véhicule électrique ?
Au début de la décennie 2020, General Motors avait déjà annoncé ses ambitions de déployer des robots humanoïdes pour faire des livraisons de colis.
Il aura fallu au moins 25 ans à Boston Dynamics (qui fait partie du groupe automobile Hyundai) pour en arriver au développement de robots ultra sophistiqués comme Spot et Atlas, mais il n’aura fallu que quelques mois (plus ou moins 16) à Tesla pour faire d’Optimus la perle technologique qu’il est aujourd’hui.
Le tout est maintenant de savoir qui survivra dans ce secteur, mais il semble clair, comme à chaque fois, que les entreprises vont probablement fusionner les unes avec les autres et finalement nous nous retrouverons avec des GAFAM d’une toute autre génération peut être, mais qui auront probablement toutes forgées les bases du siècle dans lequel nous vivons…
C’était bien ?
Bon…
Mais ce n’est pas tout, car une époque formidable c’est aussi un site Web et des centaines de réflexions qui traitent des problématiques de notre monde et c’est aussi…
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