Non, la voiture électrique n’est pas une « fraude » écologique !

Plus nous avançons, plus nous sommes divisés !

Nous vivons dans un monde dans lequel les partisans de la vaccination se heurtent aux “Anti-Vax”. D’autres veulent du télétravail tandis que leurs opposants revendiquent ouvertement le droit d’accès à la machine à café au bureau. Pendant ce temps les pro européens se frottent aux anti européens, les pro américains aux anti américains et les pro Gafa aux anti Gafa. Bref vous l’aurez compris, plus nous avançons, plus les sujets de confrontation nous éloignent les uns des autres…

Tirez pas sur l’ambulance…

Dans les sujets qui nous divisent, s’il en est un qui mérite que l’on s’y attarde, c’est bien celui de l’éthique écologique de la voiture électrique…

Qui a dit que la voiture électrique était écologique ?

Si certains ont pu le prétendre, ce n’est certainement pas le patron de Tesla, Elon Musk, ni même qui que ce soit chez les constructeurs automobiles. ​Soyons clair sur ce point, une voiture électrique n’est pas écologique ! La voiture, dans sa transition électrique, se transforme de plus en plus en merveille technologique et pour avoir accès à ces technologies, ils faut des métaux, des terres rares (cuivre, chrome, cobalt, etc) et bien entendu – l’or de la décennie – des semi conducteurs (parmi tant d’autres choses). De ce fait, il est impossible que la voiture électrique soit écologique, du moins dans les circonstances actuelles. D’autant plus que même si elle n’émet pas de CO2 ​lorsqu’elle roule, l’électricité qu’elle utilise peut provenir du pétrole, du charbon, du gaz et du nucléaire. Rappelons à propos que pour ce dernier, même s’il n’est pas considéré comme une énergie sale, il génère des déchets radioactifs par millions de tonnes et nous allons très vite être obligés de nous demander ce que nous allons pouvoir en faire. Toujours est-il que quand une voiture électrique est sur la route, elle n’émet pas de CO2, alors que ce n’est pas du tout le cas pour une voiture à moteur thermique. Donc elle réduit inévitablement (mêm​e si ce n’est que partiellement avant d’avoir atteint 70.000 km) son impact sur le réchauffement climatique…

Une transition nécessaire…

En dehors de la problématique de l’exploitation des ressources naturelles – et ce n’est clairement pas une bonne chose – nous devons aborder aussi la question de savoir comment ces ressources sont extraites. Et ici encore les opposants au véhicule électrique peuvent brandir un autre argument, et ce dernier est bien entendu l’exploitation des enfants dans des mines en Afrique, et plus particulièrement en République Démocratique du Congo (RDC). Notons au passage – pour rester dans le même pays – que des compagnies pétrolières se sont vues offrir officiellement le droit de pomper du pétrole dans des parcs nationaux (normalement protégés) comme ceux des Virunga et de la Salunga. Ce qui représente aussi un désastre écologique sans précédent. 

Travail des enfants, exploitation des ressources naturelles, destruction de la planète, bref nous respirons un certain parfum de seconde révolution industrielle, qui inspire encore des gens comme Donald Trump, Jair Bolsonaro ou Vladimir Poutine. Mais le véhicule électrique n’a cependant pas que des défauts…

Il incarne avant tout, la fin d’un monde qui est symbolisé par le règne du pétrole et en celà, c’est une très bonne chose. Elon Musk voulait avant tout disrupter l’automobile en la réinventant et en la transformant en usine qui produit des données. Ce sont les gens qui se sont mis à acheter des Tesla ou des Toyota Prius qui se sont convaincu eux même d’avoir une éthique écologique et par la force des choses, humaine. Néanmoins Musk voulait changer aussi le monde et c’est précisément ce qu’il a fait. En moins de dix ans, les constructeurs ont abandonné la plupart des projets de développement des futurs moteurs thermiques. Puis tout s’est emballé, ceux qui pariaient sur l’hydrogène ont commencé aussi à s’interroger sur le sujet. C’est d’ailleurs le cas de Toyota qui à mis très longtemps à revenir sur son pari de véhicules partiellement électriques pour se concentrer sur des options non hybrides. 

Ça ne veut pas dire que ça doit me plaire…  

Le passage au véhicule électrique est aujourd’hui une réalité  et cette réalité touche des enfants en Afrique. Mais, qui est véritablement responsable de cette situation ?

Le constructeur automobile, l’utilisateur du véhicule, la compagnie qui exploite les ressources naturelles (le fournisseur de matières premières), les autorités qui autorisent de telles pratiques ou bien les parents qui envoient leurs enfants travailler dans des mines ?

Le monde du pétrole voit l’entièreté de son système s’écrouler sous ses pieds. Nous sommes en ce moment en train d’assister aux derniers sursauts d’une économie moribonde et cela ne lui plaît pas d​u tout, on peut le comprendre. Mais il appartient à chacun de faire la part des choses et d’envisager aussi que les grands médias font partie d’une économie traditionnelle qui ressemble plus à un microcosme, plutôt qu’à une économie décentralisée. En d’autres termes, les ramifications dans l’économie traditionnelle sont nombreuses et le combat peut donc parfois être​ le même. ​​Ceux qui ont tout à perdre sont toujours tentés par des alliances pour survivre. Et cela donne parfois naissance à certains débats qui ne devraient peut être pas avoir lieu. Ou peut-être devraient-ils être orientés dans une meilleure direction, car ici, nous nous trompons de débat… 

Le chrome, le cobalt, le lithium et autres matériaux comme le platine ne sont jamais qu’une étape dans le développement des véhicules électriques. Il viennent d’ailleurs par manquer, à l’heure même où cette industrie est en train de naître. Ce qui pousse de nombreuses entreprises (actuellement, elles sont une trentaine) à se tourner vers d’autres solutions telles que le développement de batteries à base de fer, d’aluminium ou de polymères et c’est sans compter sur le fait de miser sur la longévité des batteries elles mêmes, sur la rapidité des recharges et de leur basse consommation sur la durée. Chez Tesla, la prochaine génération de batteries pourra atteindre les 1,6 millions de kilomètres. Une endurance qu’il a été impossible d’atteindre (sur le marché des véhicules pour particuliers) sur plus d’une centaine d’années, pour un moteur thermique largement plus complexe à construire (et coûteux en termes d’écologie) qu’un moteur électrique.  

Enfin, rappelons que nous possédons les moyens de produire nous même notre électricité. Et les énergies renouvelables se développent aussi rapidement. Plus le temps passe, plus les moyens qui sont mis à notre disposition sont efficaces. Les panneaux solaires, les éoliennes individuelles, l’exploitation des canalisations d’eau ont encore un certain prix aujourd’hui, mais dans le monde de la technologie, une chose est certaine, les coûts finissent toujours par baisser, voire même par disparaître. L’enjeu ici dépasse celui de la production d’énergie même, mais remet surtout en question la dépendance énergétique de l’individu par rapport aux institutions.   

Dire que le véhicule électrique est aussi polluant qu’un véhicule à moteur thermique et qu’il est aussi responsable du travail d’enfants congolais sont deux faux débats. Attaquons-nous à la problématique du travail des enfants dans le monde, parce que c’est là qu’il faut pointer le doigt et pas ailleurs…

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