Métavers : Vers une éradication importante des échanges internationaux, oui mais…

Avez-vous déjà voyagé avec Ryanair ?

De toute bonne foi, on ne peut pas vraiment dire qu’il s’agit forcément d’une expérience extrêmement désagréable, mais il faut bien avouer que l’on en ressort toujours malgré tout, un peu frustré. Nous n’en sommes plus vraiment au stade auquel – heureusement – les passagers d’un avion d’une capacité de 300 personnes sont obligés de se partager deux WC dans un aéroport de seconde zone, mais on ne peut pas dire non plus qu’avec Ryanair, on vit une expérience client extraordinaire. Malheureusement les services offerts par des compagnies dites traditionnelles, ne sont pas vraiment différentes de celles qui affichent la carte du Low Cost. Bref, dans les grandes lignes, voyager aujourd’hui signifie avant tout que l’on doit s’armer de patience, faire preuve de calme ou de courage et cela, on doit l’admettre, n’a vraiment rien de bien agréable, surtout lorsque l’on appelle cela des vacances. Malgré cela, les choses ne bougent pas vraiment pour que cela change et les possibilités que permettent le métavers, par exemple, pourrait bien tuer progressivement les systèmes de transports que nous connaissons…

Pas de bonne expérience client ? Pas de clients…

Aujourd’hui dans le milieu des affaires, il y une règle indispensable à suivre et si vous ne l’appliquez pas, vous pouvez être certain que vous ne ferez pas long feu. Créer une expérience client exceptionnelle est aujourd’hui indispensable, si vous voulez vous adapter au monde dans lequel on vit. C’est le cas pour les grosses entreprises, comme pour les petites, voire même pour les détaillants (et les compagnies aériennes ainsi que les gestionnaires d’aéroports devraient sérieusement se remettre en question à ce propos).

Le métavers pourrait avoir par ailleurs, une certaine capacité innée de vous faire passer l’envie ou le besoin de bouger physiquement et vu les conditions déplorables dans lesquelles nous sommes obligés de voyager aujourd’hui, personne ne s’en plaindrait finalement. Le monde serait même bien plus agréable si nous pouvions faire tout ce que nous voulons faire – y compris du tourisme – à partir de chez nous. Néanmoins, la condition nécessaire au succès d’un métavers qui nous immobiliserait à la maison dépend de ce qu’il nous apporte en plus. Ce petit quelque chose de plus, Facebook pourrait éventuellement nous le fournir avec Meta. Rappelons-le, le réseau social phare du groupe est devenu une simple application parmi tant d’autres, et Meta est devenue (selon Mark Zuckerberg) l’avenir d’internet et des futurs liens sociaux…

Oui, mais ça c’était avant…

Le métavers est encore abstrait pour nous, du moins pour l’instant. Toutes les informations que nous avons se résument à quelques informations sur les possibilités que celui-ci pourrait apporter au monde, en termes de mutations sociales et économiques. Nous savons néanmoins qu’il s’agirait d’espaces distincts dans lesquels nous pourrions accéder par l’intermédiaire de lunettes ou de casques de réalités augmentées et virtuelles. Il faut bien l’avouer, les promesses de Meta restent jusqu’à maintenant peu enthousiasmantes… 

Dans ce que l’on nous annonce, le pire est que nous devrions payer pour nous vêtir virtuellement, pour payer des tasses de café virtuelles à nos collègues et confrères, voire même les inviter à aller manger dans un restaurant virtuel. Il n’y a rien à faire, mais il y a quelque chose qui ne colle pas dans l’histoire. Nous ne pouvons pas vivre – même dans un espace virtuel – comme nous vivons dans la peau d’un avatar de jeu vidéo. Si on peut admettre que les coûts liés à des achats de produits numériques dématérialisés soient inférieurs à ceux produits dans le monde physique – n’oublions cependant pas que certaines propriétés et certaines oeuvres d’Art virtuelles se vendent à prix d’or – jusqu’ici tout se résume (dans ce qu’il nous a été expliqué) à vous faire payer quelque chose qui n’existe pas, plutôt qu’à vous offrir une opportunité de gagner de l’argent et de vous accomplir professionnellement. Cela n’a, il faut bien l’avouer, aucun sens. Il faudra donc que les titulaires des différents métavers qui se développent aujourd’hui soient clairs sur la question. S’ils ne résolvent en rien les problématiques liées aux lois terrestres auxquelles l’humain est soumis aujourd’hui, cela voudra tout simplement dire que ces mondes virtuels ne servent tout bonnement à rien, suf peut-être à jouer. 

Des spécialistes inquiets, la Corée du Sud s’applique…

De nombreux spécialistes s’interrogent et s’inquiètent sur le fait que certaines grosses entreprises technologiques pourraient s’approprier un métavers et y dicter leurs règles. Ce raisonnement est avant tout  légitime, mais encore faudrait t-il savoir quelles formes ils vont prendre. Ce qui différencie les métavers dont nous parlons aujourd’hui, de l’Internet d’autrefois, est que ce dernier était un terrain de jeu ouvert à qui voulait y jouer. Ce qui se profile avec le métavers, c’est que ce sont – ou seront – avant tout des terrains de jeux privés, dans lesquels vous accepterez de jouer, avec des règles précises qui ne seraient en aucun cas des règles universelles. Bref, ce qui inquiète beaucoup de personnes – et en premier les officiels – c’est que les entités publiques ne puissent pas y dicter leurs propres règles. Autant dire que l’annonce de Mark Zuckerberg à fait l’effet d’une bombe et est clairement de nature à énerver les stars de la gauche (y compris américaines) voir même les autorités sud coréennes. 

La Corée du Sud vient par ailleurs de lancer sa propre initiative, consistant à créer un métavers public en fédérant plusieurs entreprises technologiques qui elles aussi, ont non seulement les capacités, mais en plus une volonté de développer un métavers propre à leurs cultures internes. On y retrouve bien entendu les ténors du numérique coréens comme Samsung ou Hyundai. Les pouvoirs publics sud-coréens ont pris conscience, avant tout le monde, qu’il était utile de se pencher sur la question d’un métavers national et on se doute que le monde entier va en faire de même. Du moins, ceux qui en ont les moyens. 

Il n’empêche que si ces métavers ne représentent ni plus ni moins qu’une vulgaire occasion de vider les poches de leurs utilisateurs – comme c’est le cas pour les jeux vidéo aujourd’hui – ils ne représentent en rien une révolution. Facebook et ses applications sœurs ont véritablement marqué le monde parce qu’elles ouvraient et ouvrent toujours des opportunités en faisant en sorte que les gens puissent s’épanouir dans des infrastructures virtuelles. Un Meta ne pourrait en aucun cas voir véritablement le jour si sa fonction première est de vous vendre des vêtements pour un avatar censé vous présenter personnellement dans un monde virtuel social et professionnel. Soyons logique, le télétravail peut faire beaucoup mieux, car il est beaucoup plus pratique et beaucoup plus utile…

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