Petit retour en arrière : 1998, 2008, 2018…

De la création de Google au lancement de la Falcon Heavy de SpaceX

En 1998, Internet n’était rien de plus qu’un média sophistiqué qui se payait au compteur, c’est-à -dire très cher. La téléphonie mobile qui se payait tout aussi chère se résumait dans les grandes lignes au célèbre et très résistant Nokia 8010. Chaque ressortissant de la toute fraîche Union Européenne payait encore ses achats dans sa devise nationale. On pouvait encore fumer dans les restaurants et les endroits publics. Les sacs en plastique étaient la norme. On commençait à parler d’un recyclage des déchets qui serait bientôt obligatoire. Les éoliennes à l’époque n’envahissent pas encore les champs, ni les panneaux solaires les toits des maisons. En ce qui concerne l’automobile, le mythe de la voiture de sport et des grosses cylindrées faisait encore innocemment tourner les têtes. L’informatique arrivait doucement dans les mains de la plupart d’entre nous et enfin, la peur du nouveau millénaire prenait doucement la forme d’un probable Bug de l’an 2000. 1998, c’était le temps où l’on croyait encore, naïvement à l’authenticité d’une véritable droite et d’une véritable gauche…

De la naissance de Google à la crise des subprimes… 

1998, c’est aussi et surtout la naissance d’une entreprise… Google ! Plus qu’une simple entreprise, puisqu’aujourd’hui elle fait partie d’un groupe restreint d’acteurs économiques les plus puissants au monde : les GAFAM. Cinq entreprises qui à elles-seules font trembler tous les acteurs de l’économie traditionnelle et de la politique.

Techniquement, l’ère numérique ne commence pas encore avec la création de Google, mais plutôt avec l’élément qui lui donne des ailes : les lignes à haut débit qui vont arriver dans nos mains peu de temps après. Et c’est là que tout commence…                                                                     

Dix ans passent et les mutations technologiques, aux yeux du citoyen lambda semblent stagner. Mais ce n’est qu’une apparence car les lignes à haut débit, la finance numérique, la multiplication des plateformes et la dématérialisation du produit culturel forgent doucement les structures fondamentales du nouveau siècle, alors que nombre d’entre-nous voyons toutes ces nouveautés comme de simples améliorations de notre quotidien. Le smartphone, Facebook, le Kindle ou AirBnB, sont perçus en 2008 comme de simples innovations technologiques de luxe et non comme des révolutions. Mais quand la crise éclate, elle provoque de profonds changements de comportements dans la plupart des pays et il est vrai que cette dernière déclenche une véritable guerre contre le consommateur. Les résultats qu’elle entraîne vont être par ailleurs ​catastrophiques. Un sixième de la population mondiale ne mange plus à sa faim. Ceux qui mangent encore perdent leur maison, leur emploi, ou encore leurs épargnes. Les autres subissent le poids des mutations économiques et payent très cher le plein de carburant pour aller au travail ou pour se chauffer. Et ces derniers, de manière logique, ne tardent pas à se tourner vers d’autres options que celles que le marché avait pour habitude de leur offrir. La dématérialisation des produits et des services, désormais possibles avec les technologies qui se développent font naître alors de nouveaux types de consommation, de nouveaux besoins et surtout génèrent des économies distribuées et participatives qui, à la grande surprise des institutions, échappent à la plupart des contraintes qu’elles ont elles-même fixées. 

L’après 2008…

Dans les années qui suivent la crise de 2008, on a pu observer une véritable explosion de l’Open Source, de la micro-agriculture, du Bio, du DIY, du financement participatif, de la vague anti-consumériste, du marché de la récupération, du marché de l’échange ou encore de celui du don. Parallèlement, le monde numérique commence à envahir très vite de nombreux aspects de l’économie traditionnelle et engloutit une bonne partie du budget des ménages. Laissant de ce fait nombre d’acteurs de l’économie traditionnelle sur le côté. Ces derniers, on ne peut pas s’en étonner, s’engagent donc dans une riposte qui aura lieu à plusieurs niveaux : moquerie et discrimination publique, dédain, influence sur le politique et surtout influence – largement relayée par les médias – sur des populations prêtes à tout pour ne pas perdre le peu qu’elles possèdent. Message : il faut garder notre modèle économique et notre voiture à moteur thermique quoiqu’il arrive. D’un côté, la vieille garde attachée aux mécanismes industriels et étatiques avec ses réglementations, son Etat-nation, son obsession pour la croissance, son nucléaire et surtout son pétrole. De l’autre une jeune génération prête à renverser la table avec un seul outil… Internet. Pour couronner le tout, les architectes de cette troisième révolution industrielle sont progressivement en train d’absorber toute la substance de cette vieille garde avec une audace rarement exprimée auparavant, allant même jusqu’à remettre en question l’existence de l’Etat. 

Où sommes-nous dans tout cela ? 

Et bien exactement entre les deux. Tirés par les uns qui nous martèlent que nous ne devons pas changer (parce qu’il n’ont pas du tout intérêt à ce que les choses changent) et les autres qui nous offrent tellement de confort qu’il nous est difficile de leur résister.  Mais dire pour autant que nous sommes pris entre (seulement) deux époques, serait néanmoins une approche incomplète pour analyser cette période de l’histoire toute particulière dans laquelle nous vivons aujourd’hui. Nous sommes en réalité assis sur quatre chaises à la fois. Quatre époques bien distinctes qui se chevauchent les unes sur les autres et dont nous ne connaissons rien de la moitié d’entre elles : 

La première est issue des deux premières révolutions industrielles, dominées par la mobilité et la matérialisation. La seconde, comme nous venons de le voir, à l’inverse nous immobilise et dématérialise la plupart des aspects de notre vie. C’est la troisième révolution industrielle… 

Mais en ce début de décennie, de nouveaux centres de préoccupations s’orientent plutôt vers d’autres secteurs et ceux-ci génèrent, selon le fondateur du Forum économique mondial, Klaus Schwab, une quatrième révolution industrielle. Une révolution qui fera émerger les imprimantes 3D, les drones, les véhicules autonomes, les intelligences artificielles, l’internet des objets, les métavers, les crypto-monnaies ainsi que de puissants robots. En résumé, la vieille garde continue de nous vendre son modèle contraignant, mais essaye de nous persuader de ses bienfaits. Parallèlement, une autre force nous attire et nous dit qu’il faut revenir sur les erreurs de l’autre camp. Et si ce n’était pas suffisamment compliqué comme cela, un troisième pouvoir montre le bout du nez et nous dit que de toute façon il va balayer la plupart des instances des deux premiers. C’est pour beaucoup, une situation insupportable, d’autant plus qu’une fois que l’intérêt pour cette troisième force s’atténuera, les préoccupations s’orientent inévitablement vers une autre révolution industrielle. Et cette dernière risque d’être très différente des précédentes, car l’humain aura probablement réussi à s’émanciper de toutes les lois terrestres auxquelles il a été confronté depuis son apparition sur la terre…  

A ce propos, 2018, avec un lancement très réussi de la Falcon Heavy de Spacex X, n’a t-elle pas véritablement marqué nos débuts dans ce que l’on pourrait appeler une cinquième révolution industrielle ?

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