Plus globalement en 2022…

Deux conséquences font suite au couple, confinement et crise énergétique (sans pour autant que l’un soit lié à l’autre) peuvent interpeller :

Tout d’abord la réaction générale par rapport au télétravail… 

Les confinements que nous avons vécu (ou subi selon les avis) auraient dû nous donner l’occasion de changer notre approche par rapport à notre présence sur le lieu même. Nous avions donc la possibilité de réduire notre impact sur le réchauffement climatique, de diminuer de manière drastique un trafic généralement insupportable, donc de diminuer le stress lié aux déplacements. Enfin nous avions l’occasion de rompre avec un modèle de travail hérité des deux premières révolutions industrielles…

Mais force est de constater que ce n’est pas le cas ! De nombreux employeurs veulent encore une présence physique au travail, même s’ils octroient du bout des dents un système légèrement hybride. Et quant aux employés, nombreux éprouvent un malaise de ne pas pouvoir se faire la papote devant la machine à café du bureau. Bien entendu, le télétravail s’immisce sensiblement un peu plus dans nos vies, mais il ne s’impose pas pour autant comme modèle.  

Le second point est d’ordre énergétique…

L’Union Européenne a relativement bien géré la crise énergétique qui a menacé de nombreux foyers européens pendant l’année 2022. En fin d’année, les stocks de gaz sont pleins. Le litre à la pompe, s’il est légèrement plus élevé qu’avant la crise, reste encore supportable, bien que de nombreux bas salaires l’encaisse plutôt – à juste titre – mal. Et globalement nous ne sommes pas encore à un stade où nous devons subir des coupures de courant quotidiennes. Merci aussi au civisme de la population européenne et surtout à un hiver très clément avec nous (ce qui n’est pas forcément une excellente nouvelle pour la planète). Mais ce qui choque le plus, c’est l’absence de volonté des autorités de mettre en place les moyens nécessaires pour émanciper chaque individu des systèmes de production énergétique centralisés. On continue de parler du nucléaire et on cherche d’autres sources d’approvisionnement pour le gaz et le pétrole, mais pour le reste… rien !

Et c’est plutôt dommage, car l’option qui consisterait à privilégier à la fois le télétravail (et l’enseignement hybride), la mobilité électrique et une production énergétique individuelle, semble pourtant être le meilleur pari à faire à long terme. Et ce à l’heure où les derniers grands empires moribonds veulent concrétiser leurs rêves. Poutine fantasme sur la résurrection de la grande Russie et Xi JinPing rêve quant à lui d’annexer Taïwan et ainsi d’accomplir le grand rêve de Mao. 

Si Vladimir tient tant à grignoter ce qu’il peut de ses voisins proches, c’est probablement moins pour ressusciter la grande Russie, plutôt que de redonner à la confédération de Russie, l’influence mondiale que l’URSS avait auparavant. En gros, nous sommes à nouveau en guerre avec la Russie, comme ce fut le cas auparavant. 

Ce qui est néanmoins le plus étrange, c’est que ces évènements arrivent aujourd’hui, alors que Poutine est au pouvoir depuis de nombreuses années. Bien entendu, nous avions déjà assisté au simulacre criméen en 2014, et les russes auraient bien pu reproduire le même scénario en 2022. Mais non, ils ont fait déferler sur l’Ukraine des milliers de soldats et de chars d’assaut pour annexer les quatre territoires les plus fertiles du pays et mettre en péril, par la même occasion, l’équilibre mondial (et surtout européen). 

Poutine s’attendait-il à une riposte telle de la part de l’OTAN, même sous la menace d’une réaction nucléaire de sa part ? 

Probablement pas, puisqu’il imaginait certainement que l’Europe était une sorte de vassal (dépendant de lui en ce qui concerne son destin énergétique). 

En gros l’UE était très largement en position de soumission et le dirigeant russe ne s’attendait certainement pas à cette entrée en guerre, qui n’en porte pas encore tout à fait officiellement, (même si c’est le cas) le nom, en 2023. 

Peut-être était-il loin de se douter, d’une part, que l’UE ne céderait pas à son chantage ? 

Peut-être était-il loin de se douter que l’OTAN s’en sortirait fortifiée de la crise qu’il avait lui-même créée ? 

Peut-être était-il loin de se douter que sa propre armée n’était pas aussi forte qu’il aurait pu l’imaginer ? 

Rappelons qu’après avoir lui aussi utilisé des forces extérieures, provenant notamment de Biélorussie (un peu à l’image de la légion internationale initiée par les ukrainiens), après avoir compté très largement sur les ukrainiens pro-russes, il a rappelé 300.000 réservistes (qui par ailleurs ont fait fuir des milliers de personnes en dehors de Russie), il a fait intervenir les mercenaires de Wagner, directement sur le front.  

Enfin peut-être était t-il très loin de s’imaginer que les Ukrainiens ne lâcheront pas le morceau ?  C’est en effet très surprenant pour un petit pays, par rapport à son géant voisin… 

Quoiqu’il en soit, nous avons maintes leçons à tirer de cette situation et la première est avant tout, tournée vers la Russie…

Combien de temps les russes vont-ils continuer de croire – corps et âmes- en un dictateur sanguinaire qui dirige un pays qui aurait dû évoluer magistralement depuis maintenant plus de 25 ans (plus ou moins le règne de Poutine), et qui n’a, dans les grandes lignes, pas ou peu évolué du tout ?  

En comparaison, si vous vous rendez à Prague, vous pourrez sans conteste vous apercevoir de ce qu’est un pays qui a évolué économiquement. Ensuite, on peut se demander comment certains partis politiques et, dans de larges lignes des pays, ont pu confier notre destin énergétique dans les mains des Russes. C’était suicidaire, mais pourtant ils l’ont fait ! Pire encore, comment peut-on voir certains acteurs politiques s’opposer à l’adhésion dans l’OTAN, de pays comme la Norvège ou la Finlande ?

Donc il est légitime de se demander, à quels degrés, certains partis politiques sont-ils liés au pouvoir russe et particulièrement à celui de Vladimir Poutine ?

Ensuite de se demander jusqu’à quand allons-nous encore autoriser ces partis à exercer quoi que ce soit comme pouvoir sur nous ?

Et enfin, puisque apparemment les choses sont liées, quand allons-nous enfin comprendre que la centralisation de la production énergétique nous est destructrice, voire pire… fatale ?

Ce sont trois questions fondamentales qui vont devoir trouver des réponses en 2023, sans quoi nous risquons de nous retrouver confrontés à de sérieux problèmes dans le futur. 

S’il est difficile d’évaluer avec précision les degrés d’adhésion à l’idéologie Poutinienne, des différents personnages politiques, nous savons néanmoins que c’est dans les populismes de gauche et de droite que se trouvent les plus fervents supporters de la Russie. Comment d’ailleurs s’en étonner ? 

Les premiers imaginent encore un monde révolutionnaire idéaliste issu de la mère patrie du communisme. Les seconds quant à eux sont financés par les banques de ce pays. Dans de telles circonstances, on ne peut donc s’étonner d’un certain rapprochement entre les uns et les autres. 

En ce qui concerne le fait d’autoriser encore ces extrêmes à donner à Vladimir Poutine un peu plus de pouvoir sur nous, il appartient à chacun de faire preuve de nuance en ce qui concerne nos choix personnels. Mais il faut savoir que quand nous donnons du pouvoir à Jean Luc Mélenchon ou à Marine Le Pen, nous donnons aussi toujours un peu plus de pouvoir à la Russie (et plus particulièrement à Vladimir Poutine). Ce qui revient à nous étrangler nous même. 

Enfin, toujours en ce qui concerne notre dépendance énergétique, il est peut-être grand temps de prendre le taureau par les cornes – et par la même occasion de mettre la mauvaise foi de côté – et d’admettre que tant que chaque individu n’aura pas sa propre indépendance en matière de production d’énergie – au risque de se répéter – il restera les pieds et mains liés au mains des autorités. Attention, il ne s’agit pas ici de revendiquer une indépendance énergétique au niveau national – et de ce fait d’être à nouveau livré en pâture à une dictature d’opérateurs – mais bien de faire en sorte que chacun de nous puisse produire ses propres ressources énergétiques. Cela signifie avant tout de développer au niveau national, les moyens nécessaires pour que nous puissions le faire. 

L’UE, il y a 25 d’ici aurait pu se pencher sur cette question. Elle l’a fait en partie avec le déploiement des énergies renouvelables, mais comme à son habitude, le travail n’a été fait qu’à moitié. C’est dommage car aujourd’hui (du moins dans le courant de l’année 2022), si nous avions visé des objectifs plus ambitieux dans ce domaine, des ménages ne se retrouveraient pas avec des factures énergétiques impossibles à payer.

Dans les grandes lignes, nous avons assisté en 2022 à un scénario similaire à celui de 2008. En gros, les tarifs de l’énergie ont explosé (dans une moindre mesure à l’époque pour l’électricité) et les principaux acteurs du domaine n’ont rien voulu faire pour freiner la crise qui paralysait des millions de familles. 

En 2008, le résultat a été sans précédent… 

Le monde a basculé de l’ère industrielle dans l’ère numérique (ce qui fut par ailleurs une excellente chose car le deuxième esprit du capitalisme s’est lui aussi transformé), plus d’un milliards de personnes ne mangeaient plus à leur faim, le pétrole a entamé sa lente et funeste phase de déclin et de belles tours clinquantes et des îles artificielles à Dubaï et Abu Dhabi sont sorties comme par miracle de terre. En bref, des entreprises, voire pire encore, des Etats, ont engrangé des fortunes sur une douteuse spéculation… 

Lamentable ? Oui certainement, mais le pire est que nous venons de vivre la même chose en 2022. Intolérable ? Oui certainement car quand c’était nécessaire, ceux qui auraient pu réfléchir à l’éventualité de ce que nous avons vécu cette année, ne l’ont pas fait. 

Voici peut-être ce que nous devons tirer de cette aventure ukrainienne.

Engie ou Total Énergies nous démontrent au quotidien qu’ils ne sont pas plus nos amis que Vladimir Poutine. 

Dans chacun des éléments qui puissent fournir une force motrice ainsi que, bien entendu, dans l’énergie solaire et dans l’énergie hydraulique, il y a une source de production énergétique. Un véhicule particulier possède quatre axes moteurs… 

Pourquoi ne sont-ils pas eux même générateurs d’une électricité qui chargera la batterie d’une voiture ? Pourquoi ne pas coupler ce système à la technologie hybride utilisée par Toyota ? Pourquoi ne pas se servir de ce véhicule pour recharger les batteries d’une habitation privée (la technologie existe déjà avec la version électrique du F 150 de Ford) ? Pourquoi ne pas utiliser tous les axes rotatifs que nous avons sous la main pour produire de l’électricité ?

Toutes ces idées ont déjà trouvé des applications bien réelles et la véritable raison d’être de la situation que nous vivons est que nous devons impérativement accepter que c’est vers ces solutions que nous devons nous retourner. Et non vers des solutions de production archaïques qui, de plus, nous rendent esclaves d’opérateurs et de compagnies qui sont toutes responsables du réchauffement climatique.

Sébastien Colson 

C’était bien ?

Bon…

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