Uber est-il sur le point de déclarer forfait sous la pression de la justice ?
Il faut dire que l’entreprise accumule les problèmes depuis maintenant deux ans (voir bien plus vu les investissements colossaux fait dans la recherche et le développement ces dernières années) . Uber à enregistré une perte sèche liée aux différents confinements que nous avons vécu en 2020 et 2021 et aujourd’hui le géant du covoiturage doit faire face à différentes décisions de justice l’obligeant à salarier ses chauffeurs. Et c’est d’abord contre toute attente que la mode est venue.. de Californie. La Suisse a suivi en attaquant Uber Eat, la rare branche de la société qui a gagné de l’argent pendant la crise sanitaire et qui a permis aux chauffeurs de se rabattre sur un domaine économique qui leur échappait. L’Angleterre a fait perpétuer ce qui semble être devenu désormais une tradition et maintenant, c’est au tour des Pays Bas à obliger l’entreprise à en faire de même….
Une industrie qui est très loin d’avoir dit son dernier mot…
Difficile de voir autre chose dans cette décision qu’une contre attaque du lobby des taxis. En salariant ses chauffeurs, c’est forcément la note qui va devenir plus salée pour le client. Et de ce fait, être un peu plus en concurrence avec les prix prohibitifs pratiqués par les taxis. Si vous avez un doute sur ce fait, rappelez-vous simplement que les licences que doivent payer les opérateurs aux Etats du monde entier pour avoir le droit d’exercer la profession se payent très cher. Et ce privilège est capitalisé, donc non accessible à tout le monde. Nous avons donc affaire à un système extrêmement vicieux, puisque d’une part ces entreprises – ensembles – s’octroient un monopole du marché (l’exemple des taxis parisiens est tout à fait emblématique à ce propos) et d’autre part, le client est quant à lui tenu en otage par un système dans lequel le stress du compteur qui tourne, est la seule et véritable expérience client qu’il peut vivre.
Plusieures choses sont extrêmement dérangeantes dans cette décision :
La première est avant tout – nous venons de le voir – le coût supplémentaire que le client va devoir payer pour un service Uber. Et derrière cela, le fait que l’intérêt de la population passe après celui d’entreprises presque monopolistiques. Ensuite, il est malsain pour une économie – dans laquelle la démocratie est la règle – de forcer une entreprise à engager des employés. De plus, les autorités harcèlent une entreprise qui offre pourtant un modèle économique très prometteur, et c’est tout simplement insupportable. Enfin, on ne peut pas s’empêcher d’éprouver un malaise par rapport (et c’est probablement le plus déplorable) au côté sournois avec lequel des acteurs bien en place agissent dans l’ombre.
L’accélération de l’automatisation, le véritable risque pour l’administration..
Bref tout va bien pour les taxis qui continueront pendant les prochaines années à perpétuer leur modèle vicieux et tout va mal pour Uber qui doit faire face au quotidien, à des attaques fréquentes de ses concurrents et des administrations. Uber ne peut pas se soustraire à une décision de justice. Il peut faire appel à cette décision, comme ce fut le cas en Californie et cet appel à même trouvé – chose exceptionnelle – une issue dans les urnes, puisque les californiens ont été appelés pour donner leur opinion sur le sujet. Avec pour résultat un avis favorable en faveur d’Uber. Pourtant un juge vient de remettre en question cette décision (la jugeant anticonstitutionnelle) qui émane pourtant de la population. Cela démontre l’ampleur des tentacules qui étranglent un système pourtant démocratique. En serait-il de même, dans une Union Européenne dans laquelle la population est obsédée par le contrat d’embauche ?
Pas certain !
Donc, pas d’autres choix pour Uber que de plonger encore un peu plus dans la diversification (ce que l’entreprise fait très bien) et surtout dans le développement technologique. Et dans ce développement technologique, il y a aussi l’automatisation des véhicules…
Que risque finalement Uber ?
Partout là où les difficultés se posent par rapport à la main d’œuvre humaine – soyons réalistes – les robots attendent. Aussi les employés qui s’activent dans les entrepôts d’Amazon, à chaque initiative allant à l’encontre de cette dernière, accélèrent leur remplacement par des robots. Robots qui viennent dans un premier temps en support de la main d’œuvre et qui la remplace progressivement avec le temps. Et dans la Silicon Valley, les choses veulent avant tout que pour chaque problématique qui se pose dans le monde, 100 opportunités se présentent pour développer une entreprise. C’est une bonne nouvelle en fait, car des problématiques, ce n’est pas cela qui manque. Et plus on avance, plus les problématiques se multiplient et c’est en fait une excellente chose. En tout les cas, il est certain que la profession de chauffeur Uber aura été la plus éphémère de toutes les professions de l’histoire car aujourd’hui ,l’entreprise est confrontée à un choix qui pèse très lourd : soit abandonner, soit automatiser le plus vite possible. Mais dans ce dernier cas, c’est la législation qui est la seule à décider. Et il ne fait nul doute que le combat du siècle à mener pour les opérateurs de réseaux de taxis, n’est pas du tout Uber, mais plutôt, la législation relative au véhicules autonomes. Du moins pour l’instant, car il ne fait aucun doute qu’un jour lointain, nous parlerons des chauffeurs de taxi, comme nous parlons aujourd’hui des cochers de diligence.
Qui aura gagné – à ce moment – là – le combat qui est en train de se dérouler aujourd’hui ? Si Uber n’innove pas une fois de plus et se contente d’éteindre les feux que les lobbies du taxis allument pour lui, ses chances sont minces et c’est dommage. Mais pourtant, je ne peux cependant pas m’empêcher de penser que tout le monde est en danger dans des pays qui se veulent pourtant démocratiques, lorsque la justice force une entreprise à employer des personnes…