Un nouveau parti aux Etats-Unis : Musk ne devrait-il pas se concentrer sur ses entreprises plutôt que sur la politique ?

Elon Musk après avoir vendu son âme au diable Trump, a décidé de créer son propre parti politique. A priori, nous n’en devrions pas craindre grand chose car ce n’est pas la première fois qu’un parti indépendant voit le jour aux Etats-Unis, mais il faut bien avouer que ce retournement de situation présente des caractéristiques particulières qui pourraient être dommageables tant pour les républicains que pour les démocrates et avec eux, comme on le sait, pour le reste du monde…

Et tout commence par un beau mariage, mais…

Revenons quelques mois en arrière, lors de l’arrivée d’Elon Musk dans la campagne présidentielle américaine de 2024 :

Le milliardaire injecte plusieurs dizaines de millions de dollars (on approcherait des 250 millions) pour soutenir le candidat républicain, participe à des discours tonitruants et part lui aussi en campagne. Puis vient cette annonce que Musk sera nommé à la tête d’un tout nouveau département qui sera chargé de ruer dans les comptes d’organisations et d’agences fédérales pour réduire drastiquement les dépenses publiques. Ce département prendra le nom de DOGE (Department of government efficiency) et Musk dès l’arrivée de Trump au pouvoir en prendra le contrôle en laissant littéralement tomber ses propres responsabilités entrepreneuriales. 

La suite, nous la connaissons :

Les résultats ne seront pas vraiment au rendez-vous. Non seulement les promesses de réduire considérablement les dépenses publiques à hauteur de plusieurs centaines de milliards de dollars ne seront pas tenues, mais de plus Musk va s’attaquer aux organismes clés qui alimentent le pays à tous les niveaux.

Le démantèlement de USAid n’est pas qu’une simple formalité administrative. Ce même démantèlement va probablement être la source future de famines qui vont engendrer plusieurs milliers de morts dans les pays en voie de développement, mais aussi favoriser la naissance de nouveaux foyers extrémistes qui n’attendent que cette occasion pour recruter les futures kamikazes qui vont se ruer sur les valeurs occidentales en élaborant des attentats un peu partout dans le monde. 

On ne contredit pas Donald Trump, point final !

Dans un contexte dans lequel les budgets fédéraux, alloués à l’enseignement public, voire même aux universités américaines qui comptent parmi les plus prestigieuses du monde, ce beau mariage entre le milliardaire et le président n’a pas duré très longtemps. Les deux hommes n’étant pas d’accord entre eux, Musk une fois de plus, claque les portes de la Maison Blanche, comme il l’avait fait lors du premier mandat du président actuel, après que ce dernier ait décrété unilatéralement la sortie des Etats-Unis des Accords de Paris. A la différence cette fois que les choses s’enveniment et les critiques, les insultes même, entre les deux vont bon train à un point tel que la rupture est désormais complète :

Musk critique ouvertement les projets du président et notamment le très controversé Big Beautiful Bill qui vise non plus à diminuer les dépenses publiques, mais plutôt à les augmenter. Cette loi pourrait entraîner selon certaines évaluations une augmentation de la dette publique d’au moins 3.000 milliards de dollars. Cette somme venant s’ajouter à la colossale dette déjà existante des Etats-Unis (elle approcherait 12.300 milliards de dollars en 2025). Musk qui a soutenu Trump lors de la campagne présidentielle se sent donc trahi dans le rôle pour lequel il avait sacrifié bien des choses et s’emportera publiquement contre Trump. Sauf qu’avec ce dernier, la contradiction que chaque personne peut intenter contre  son propre personnage n’est pas une chose qu’il accepte facilement. Trump de son côté veut la peau de Musk et ce dernier va désormais marcher sur les plates bandes de la politique américaine en créant son propre parti…

Et le tour est joué,…mais pas tant que cela finalement !

De son côté Donald Trump va même jusqu’à envisager l’expulsion du territoire américain d’Elon Musk. Une chose qui pourrait prendre plusieurs années, même si Musk avait commencé à travailler sur le territoire américain en tant qu’étudiant universitaire, alors qu’il ne côtoyait pas forcément les cours, ce qui n’est pas forcément légal. Néanmoins Musk est désormais dans une situation financière et surtout commerciale dans laquelle il peut dicter certaines règles. Il essaye de rentrer en concurrence directe avec les institutions américaines – libertarianisme oblige – en créant un parti politique (toujours en passant par son réseau social et en faisant appel à un référendum populaire qui a obtenu 65% des voix quand il a demandé à son public s’il devait créer un nouveau parti) qui devrait engranger une rupture avec les deux grandes tendances que jamais un seul candidat indépendant n’a su détrôner depuis plus de deux siècles. 

Dans l’esprit de Musk, la rupture est nécessaire ici, car elle correspond points par points à ses tendances libertariennes, à son passé entrepreneurial et à ses fonctions éphémères au sein du DOGE. En cela, il n’innove en rien parce que certains de ses prédécesseurs libertariens se sont eux aussi cassé les dents sur le système politique américain. Cependant, Musk a de son côté de nombreux avantages que ces derniers n’avaient pas et qu’il serait difficile pour Donald Trump de combattre. A commencer par SpaceX et Starlink…

Il est difficile de croire que le parti de Musk (America Party) puisse remporter quoique ce soit comme élections mais la réputation et la puissance économique – même si elle s’affaiblit progressivement – peuvent jouer en sa faveur. Il pourrait peut-être s’attirer les faveurs des quelques démocrates fidèles à Tesla, qui ont choisi d’acheter les véhicules de la marque ou bien encore de quelques républicains, reconvertis du moteur thermique et convaincus que l’Etat doit être réduit à sa plus simple expression. On pourrait ajouter à cela la poignée de milliardaires de la Silicon Valley ou ses propres employés et des connaissances, proches. Mais on voit mal comment il pourrait mettre par KO les deux mastodontes politiques qui règnent depuis troplongtemps sur le sol américain. Rappelons néanmoins que Théodore Roosevelt avait réussi la performance de s’approprier 27% des votes en 1912 – juste avant la première guerre mondiale – avec un parti indépendant (Bull Moose Party) après avoir brigué deux mandats comme président. D’une part cela va peut-être donner des idées à Donald Trump, mais une fois de plus on connaît la capacité de Musk à renverser la table quand il le faut et rien ne nous dit qu’il ne va pas le faire cette fois avec le monde politique. 

Sébastien Colson 

C’était bien ?

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