Que puis-je faire avec ça… Pourquoi un enfant y arrive et pas nous ?

Présentez à un enfant n’importe quel objet et demandez-lui ce qu’il peut faire avec. Il va vous trouver, selon son âge des multitudes de possibilités de réinventer cet objet.

Je viens de faire le test avec une boîte de conserve passée au lave vaisselle. La réponse de ma fille à été immédiate : 12 utilisations en cinq minutes à peine.

Pour ma part, je cale avec quelques possibilités très limitées : une tirelire, un pot pour mettre des crayons et des stylos, une enveloppe pour garder une canette fraiche et éventuellement un photophore.

Pourtant trouver 50 façons d’utiliser un objet à priori insignifiant, c’est le genre de test que l’on demande à des ingénieurs. Il serait donc grand temps d’entrainer nos enfants à cette gymnastique cérébrale du « Que puis-je faire avec ça ? ».

Pourquoi un tel décalage ?

Les causes de ce décalage entre les plus grands et les plus petits sont très claires. On retrouve le même phénomène dans le domaine du dessin ou de la peinture :

L’école , d’une part a pour vocation ou plutôt pour nature de nous faire entrer dans un moule et de ce fait tente de nous uniformiser pour correspondre à un modèle précis. Elle détruit inévitablement l’enthousiasme créatif de l’enfant. D’autre part, la réalité de la vie nous rattrape tous les jours et écrase nos idées les plus folles, car nous sommes forcés d’être pragmatique. Et la grande majorité des gens ne tardent pas à vous le rappeler si par malheur, vous avez envie de leur parler de cette créativité qui bouillonne en vous.

C’est peut-être la raison pour laquelle, nos partenaires fourmillent d’idées pour la décoration de nos maisons (et c’est un terrain qui en général est conquis d’avance, pas question de vouloir se l’accaparer) et que nous, seconde moitié, sommes aussi doués pour bricoler et réparer tout ce qui est cassé.

Notre maison, c’est notre refuge… Et c’est le seul endroit ou notre créativité pure et dure, celle qui n’est pas corrompue par le goût commun, peut s’exprimer. Au pire, si notre créativité ne plaît pas à un visiteur, nous avons toujours le pouvoir de penser, « je m’en fiche, ici je fais ce que je veux ! ».

On peut en débattre, bien entendu car le goût commun a lui aussi tendance à envahir nos plates bandes (surtout en ce qui concerne l’argument du prix – IKEA en est l’exemple parfait), mais néanmoins nous restons relativement maîtres chez nous.

Tout ce qui nous reste en terme de créativité est consacré à l’entreprise pour laquelle nous travaillons. Quelle nous appartienne ou pas… C’est dans ce domaine que la créativité hybride que nous avons forgée à l’école s’exprime. Et ici encore, un écart s’est creusé entre l’économie traditionnelle et l’économie numérique. Car dans cette dernière, la spontanéité créative est une qualité indispensable si on veut y faire sa place.

Il serait temps de s’en rendre compte avec nos enfants car il ne restera pas grand chose de cette économie traditionnelle dans 40 ans…

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