On le sait, le monde de la littérature est lui aussi sujet, tout comme le monde artistique à une forte autorité qui filtre ce qu’elle n’a pas envie de laisser passer.
Prenons un exemple…
Fin juin 2020, je termine mon premier essai intitulé “Une époque formidable, Comprendre le XXI°siècle, l’accepter et s’y adapter”. Vous vous en douterez peut-être, cet essai est l’incarnation littéraire même de toute la philosophie de ce site.
Bon, nous sommes en pleine crise économique et les temps sont très durs, c’est vrai ! Nous sommes à la fin du mois de juin et nous restons tous cloîtrés à la maison, c’est vrai ! Il faudra plus de temps que d’habitude pour étudier tous les tapuscrits qui arrivent chez les éditeurs, c’est vrai aussi !
On pourrait même dans ces conditions être content que finalement, l’économie continue de tourner même si ce n’est qu’en partie…
C’est compliqué !
Cela fait donc aujourd’hui, un peu moins de six mois que mon travail est parvenu à cinq éditeurs parisiens et voici que j’ai reçu hier, la première réponse au courriel envoyé en pleine période de tourmente.
La réponse, vous devez vous en douter est négative. Dans le cas contraire, je n’aurais même pas rédigé cet article. Je me serais rué sur une bouteille de champagne, voire même deux ! J’aurais probablement élaboré un plan pour parfaire mon livre, l’améliorer, l’updater en fonction de ce que cet éditeur m’aurait donné comme instructions
Alors, le véritable problème ne se situe pas dans le temps qu’il a fallu pour obtenir cette réponse. Il ne se situe pas non plus dans cette réponse à connotation négative. Chacun à ses priorités et finalement, pour cette première levée, il me reste quatre éditeurs et même si ces quatre éditeurs me répondaient négativement ou ne me répondaient pas du tout, j’aurais encore d’innombrables possibilités de perdre mon temps à rechercher un organisme qui accepte de publier mon livre.
Non, le problème ne se situe pas là !
Et non ! Le problème ne se situe pas là car il se situe dans la nature même de la réponse…
“Nous nous devons de nous concentrer sur nos auteurs et sur les traductions de succès étrangers…”
Bien !
Encore une fois, nous sommes plongés dans une crise économique sans précédent, mais il y a quelque chose qui me choque dans ces termes. C’est tout le portrait d’une société (dans son sens large) qui ne veut pas laisser de place aux nouveaux entrants, qui me dérange le plus. On en a pas envie (parce que c’est compliqué et cela demande de l’énergie), mais en plus on a peur de perdre sa place. Et de la place, il n’y en a pas pour tout le monde.
Tout ceci, c’est bien entendu pour le commun des mortels :
Vous savez, celui qui ne connaît pas quelqu’un qui ne connaît pas quelqu’un, qui pourrait vous aider à entrer chez un éditeur. Les autres, ceux qui se connaissent arrivent à leurs fins…
Bien que le business, c’est le business et que les relations publiques sont très importantes si on veut réussir, ce qui m’effraie le plus, c’est le manque d’ouverture d’esprit (généralisé) à une autre approche de la vie.
Sans rancunes, car de toute façon, aujourd’hui c’est moi le vainqueur…
Ce livre dont je vous parlais plus haut, parle et analyse en profondeur le même sujet et j’ai bien peur que ce soit la franchise dont j’ai fait preuve quand je l’ai écrit qui ai été la première cause de mon licenciement.
Le véritable problème, c’est que ce n’est pas uniquement le monde littéraire qui soit gangrené par cet académisme réfractaire à toute innovation. Le monde de l’Art, celui de la publicité, celui du journalisme, du petit commerce ou de l’architecture et même celui de l’emploi en général sont eux aussi, atteints par cette maladie.
En gros, ce sont tous les échelons de la société qui sont paralysés par cet immobilisme généralisé que chacun de nous essaye de combattre pour se faire une petite place au sein de la société et ce n’est certainement pas une bonne chose…
Même la société américaine, qui fut pendant de longues décennies, une société ouverte à l’innovation et à la création semble être vouée au même destin funeste que notre société européenne.
Je me permettrai, pour finir une dernière parenthèse concernant la réponse de cet éditeur qui a malgré tout, eu la bonne grâce de me répondre
“Nous espérons qu’entre temps vous aurez trouvé un éditeur pour votre projet…”
Depuis le début, le plan A est là mais par je ne sais quelles forces, j’essaye de continuer à croire que l’économie traditionnelle pourrait me donner une petite part de cette place si importante qu’elle occupe.
Pourtant tout va souvent dans un sens négatif !
Mon éditeur est là depuis bien longtemps, il s’appelle Amazon et chaque jour, il me montre que le monde à changé et qu’il faut arrêter de perdre son temps à regarder en arrière.
Chaque jour, il me montre que ce temps précieux que nous perdons à attendre dans le monde traditionnel, il vaut mieux le consacrer à en gagner dans le monde numérique.
Rien ne résiste à la volonté de l’individu et que les acteurs du premier groupe ne viennent pas pleurnicher s’il sont mis à genoux par les seconds.
Après tout, ils l’auront bien cherché !