On peut toujours prétendre le contraire, mais tant que nous n’aurons pas transformé les déchets en argent comptant, nous serons condamnés à voir les bords de nos routes, les champs et les forêts, jonchés de détritus. Malgré les années, personne ne semble jusqu’ici avoir trouvé une solution efficace. Les administrations n’ont en fait aujourd’hui d’autres choix que de nettoyer régulièrement les sites publics endommagés. En somme, ce sont des plaies recouvertes simplement par de simples pansements et l’opération est malheureusement à refaire encore et toujours…
Israël, toujours une longueur d’avance…
Certains évoquent un manque d’éducation généré par les luttes de classes. D’autres décrivent cela comme un phénomène tragique de nos sociétés occidentales. Et pourtant ceux qui le croient se trompent lourdement car, peu de culture dans le monde peuvent se targuer d’échapper à ce phénomène. Partout où le déchet existe, partout on le retrouve dans la rue. D’autres encore ont bien revendiqué une tolérance zéro à outrance, et voudraient condamner les coupables à de lourdes amendes ou des travaux d’intérêt publics, mais il semble pourtant que ces projets n’ont pas véritablement pu être mis en application (socialisme récurrent oblige) à cause de leur rigueur. Bref, que doit t’on faire par rapport à cette situation qui n’a que trop duré ?
Une solution pertinente consiste à octroyer une valeur financière à chaque déchet…
Le bon élève en la matière est, comme on le sait, Israël. Un pays qui se profile très clairement comme un pôle technologique international de premier plan avec sa Silicon Wadi à Tel Aviv. Aussi le territoire génère des levées de capitaux très largement supérieures à ce que peut lever la Silicon Valley elle-même ( 2,5 fois plus pour être plus précis). Mais un nouveau phénomène semble se mettre en place dans l’État hébreux puisque c’est à Haïfa qu’une jeune startup – + Clean Coin + – semble avoir trouvé une solution miracle à ce problème magistral auquel nous devons faire face aujourd’hui. L’idée est de rendre les détritus laissés un peu partout, monnayables…
Des monnaies virtuelles et parallèles, solutions de la dernière heure ?
Vous avez peut-être certaines difficultés à visualiser une quelconque utilité aux monnaies virtuelles ? Et bien, une solution consiste peut-être à voir ces dernières comme des coupons de réduction…
Le principe est simple : vous attribuez des points à vos clients en fonction de leurs achats. Plus ils achètent vos produits ou ils consomment vos services, plus les points s’additionnent. Avec pour résultat de pouvoir bénéficier d’une réduction sur les prochaines emplettes au sein de votre entreprise (ou d’autres). Le coup de génie de + Clean Coin + est d’avoir lié la problématique du ramassage des déchets et d’avoir trouvé une solution numérique efficace pour inciter les utilisateurs de sa plateforme à nettoyer des zones infestées par la pollution. Bref, plus vous ramassez de déchets, plus vous collectez de points crédits. Ou plutôt des Clean Coins… Cette monnaie est bien entendu échangeable avec des biens et des services de consommation bien réels.
Si ce système est possible dans les pays, voire même dans les régions qui sont bien desservies par Internet, on pourrait croire de prime abord que le système ne fonctionnerait pas avec celles qui ne le sont pas. Pourtant, ces dernières années, des possibilités d’échange de monnaies (réelles et officielles) ont vu le jour dans plusieurs pays en voie de développement. En Afrique, mais aussi en Chine avec des super apps comme WeChat, qui jonglent à la fois sur le réseau social, sur les services bancaires, voire même sur des Market Places où on peut à peu près tout acheter. Donc finalement, rien ne s’oppose au Clean Coin, et on pourrait même – en allant beaucoup plus loin – y voir un moyen de combattre la pauvreté partout dans le monde. En gros, le système de Clean Coins est très simple, plus vous amenez de déchets dans un centre de collecte, plus vous gagnez d’argent. C’est simple, net et précis…
Une solution miracle, peut-être, mais après ?
Éradiquer le déchet resterait néanmoins la solution la plus adéquate pour nous libérer de ce problème majeur qu’est la pollution domestique. Mais il faut l’admettre, le système de consignes des bouteilles en verre, même s’il a obtenu certains succès, n’empêche en rien de trouver des bouteilles de Coca-Cola ou de bière (en verre) sur le bord des routes. La production et le recyclage même du contenant – qu’il soit bio ou pas – génère tout autant de problèmes. Il faut bien le reconnaître, malgré toutes les tentatives, il semble que rémunérer les gens pour collecter des détritus reste la meilleure des solutions, du moins dans un premier temps. Dans un second temps, il faudrait faire en sorte que cet affreux réflexe disparaisse à tout jamais. Et cela passe très clairement par l’éducation. Autant dire qu’il sera très difficile de convaincre les plus jeunes (et les plus vieux) s’ils n’ont aucune véritable raison de vivre dans un environnement propre et bien tenu. Pire encore s’il s’agit de les conscientiser à des problèmes écologiques dont ils n’ont rien à faire.
Nous pouvons donc voir que notre défi éducatif va bien au-delà du fait de dire à des gens qu’ils ne peuvent pas jeter leurs détritus à terre (en témoignent d’ailleurs les tonnes d’ordures que nous devons subir au quotidien dans les espaces publics malgré les campagnes de préventions à répétition organisées par les services publics). Les amendes, les actions préventives, voire répressives auront toujours quelques succès et ne seront bien entendu jamais des échecs complets. Néanmoins, nous avons deux paramètres ici, qu’il va falloir véritablement explorer :
Premièrement, l’éducation dès le plus jeune âge. Ensuite, la rémunération de ceux qui amènent des déchets dans des centres de tri…
Un fait est certain, nous sommes clairement en train de transformer cette superbe planète dont nous avons hérité en une véritable poubelle, et il est grand temps de trouver une solution radicale à ce problème. Peu importe finalement les moyens développés, car lorsque l’on évoque un phénomène aussi important, seuls les résultats comptent véritablement !