Dès les premiers jours, je me suis senti bien dans ce qui était l’ADN de Earth…
Je détestais les tagueurs, les pollueurs, les hackeurs, les violeurs (et bien entendu par extension, la criminalité), j’étais littéralement obsédé par la conquête de l’espace et surtout, nous en étions réduits à trouver de nouveaux moyens énergétiques pour prendre nos vies en main. C’était véritablement ce qu’était Earth...
Sauf qu’au moment où je suis arrivé dans l’entreprise – elle avait beau avoir des moyens financiers hors du commun, tout le monde manquait véritablement d’idées et je ne sais trop pour quelle raison, cette jeune entreprise s’était entourée de vieux ingénieurs, voiture même un philosophe français aux cheveux longs grisonnants et qui forcément ne comprenait pas vraiment grand chose à la réalité du monde dans laquelle nous vivions. Bref, on m’avait lâché dans un monde peuplé de vieux schnocks et j’y étais juste pour une chose… leur dire au revoir.
Vous savez, c’est très difficile de bouleverser les choses quand vous arrivez dans une structure hyper hiérarchisée, qui de plus ne tolère pas les nouveaux venus et pire encore, ne tolère pas les nouvelles idées. Donc, j’étais là pour faire le ménage et autant vous dire que pour un petit jeune qui débarque dans une telle aventure, ce n’est pas du tout gagné. Je me suis d’ailleurs imposé comme principe de ne jamais boire un café qui m’était proposé quand je croise l’un d’eux physiquement. Ce qui est assez rare en fait…
Vous voyez ce que je veux dire ?
Un peu de drogue et l’affaire est faite.
Mais il y a quand même un sérieux problème…
Je trouve ces croulants très attachants. C’est mon principal défaut… Je suis un sentimental !
Je m’attache inévitablement à eux et je ne devrais pas le faire parce qu’au final, je ne suis pas là pour celà !
Donc ma mission est double… Dans un premier temps, je vire tout le monde pour les remplacer par des petits jeunes prêts à casser la baraque et dans un second temps, je fais en sorte que l‘entreprise arrive à mettre en place ce pourquoi elle est là aujourd’hui. Et si on ajoute à cela le fait que je dois retrouver cette garce qui m’a dérobé des données presque vitales à l’entreprise, vous pouvez vous imaginer que la vie est loin d’être un long fleuve tranquille pour moi. Bref, j’ai beau avoir l’air d’être un petit veinard, je suis très clairement loin de l’être…
Tulum, 04 janvier 2029…
Hey K, what’s up little man ?
C’est ce genre de truc que j’entends le matin quand j’enfile mon casque de réalité virtuelle et que je me retrouve dans mon labo en compagnie de mes collègues. Enfin une partie d’entre eux parce que, comme chaque matin, la moitié de l’équipe est absente. Beaucoup ne veulent pas s’adapter à cette nouvelle manière de travailler et le premier message qu’il va falloir faire passer aujourd’hui, c’est plutôt :
Démerdez-vous les gars, mais c’est tout le monde au boulot, que ça vous plaise ou non. Je veux voir votre tronche à tous dans cette putain de salle de réunion pour bosser sur le nouveau prototype et que ça saute, BORDEL !
Et vous pouvez vous en douter, les réponses ne trainent pas…
Moi, je suis dans la véritable salle de réunion petit gars, alors que ce n’est pas ton cas. Je te rappelle que ton petit cul est sur une plage mexicaine en ce moment.
T’es qui pour me donner des ordres petit trou du cul ?
Il n’y a rien à faire, mais je ne veux pas travailler dans des conditions pareilles. Moi c’est du contact humain qu’il me faut !
Putain mec va tringler ta moeuf et fous nous la paix !
Forcément, à un moment où l’autre, je suis bien obligé de faire des concessions et ça aboutit sur un truc du style :
Bon, écoutez les gars, je suis payé pour faire bouger le monde et celui qui ne le veut pas comme ça peut se torcher avec son putain de contrat de travail. Donc vous pointez tous vos fraises dans cette putain de salle de réunion, que cela vous plaise ou non et j’espère que c’est clair pour tous le monde. Bande de vieux cons !
Et la réponse est souvent “Oh ça va gamin, t’exites pas hein, on arrive”… et aussitôt, les avatars des uns et des autres apparaissent et malgré mon coup de sang et malgré le fait que j’essaye de garder mon calme, je ne peux pas m’empêcher d’envoyer à la tronche de tout le monde, un monumental, “Vous me faites tous chier et s’il y en a un de vous qui bronche, je le vire, c’est compris bande de vieux débris. J’espère que c’est clair comme ça ? Si vous ne pouvez pas vivre avec votre putain d’époque, allez passer vos derniers jours dans une putain de communauté Hamish. Et franchement , personne ne va se plaindre de votre putain de disparition. Le monde ne s’en portera que mieux et je vous préviens, aujourd’hui il n’y a personne qui a intérêt à me faire chier parce que je suis vachement susceptible ! “
Ouais, p’tit gars, on est au courant. T’as été vraiment foireux et t’as foutu la boite dans la merde et franchement je trouve que t’es pas en position de te la ramener autant.
Ferme ta gueule Ray et mets toi au boulot maintenant sinon ta prochaine étape, c’est les WC, c’est compris vieux con ? Et je te rappelle que je suis là pour virer le premier qui m’emmerde et tu es franchement le premier qui me vient à l’esprit, c’est compris putain de vieille raclure de bidet ?
C’est mon quotidien et il faut bien avouer que d’un certain côté, je trouve ça assez amusant de prendre tout de suite après, le rôle du moralisateur envers ces vieux clous…
Putain les gars, pourquoi vous prenez ce malin plaisir à me foutre en l’air alors que je suis en train de me battre en permanence pour que vos vieux culs tous ridés aient encore des cousins neufs pour s’asseoir dessus ? Vous ne pourriez pas me faciliter la tâche bande de syndicalistes dégénérés ?
Ok p’tit gars on te charrie, on est tout à toi et on est prêt à mettre toute la gomme bwana kitoko.
Bien, ça c’est parlé ! Allez tout le monde en branle, si vous en êtes encore capables, bande de vieux pirates !
Et c’est à ce moment que la magie se met en route. Tout le monde a son casque, tels les militaires l’avaient auparavant lorsqu’ils partaient au combat et les membres de l’équipe pénètrent dans le labo virtuel avec une petite ambiance toute particulière qui marque l’affection de ces vieux ploucs pour moi, mais surtout ce petit truc qui nous unis tous… l’étrange sentiment de contre-culture qui nous transcende…
Dans ce laboratoire virtuel règne une ambiance toute particulière et la manière de faire entrer tout le monde dans la partie c’est avant tout la musique. De la musique avant toute chose et avant le travail même et cette dernière c’est avant tout trois fondements de cette même contre culture : BB&B…
Non ce n’est pas Brigitte Bardot et Ze Businessmen, mais plutôt Baez, Beatles and Bob et c’est ça le véritable mot d’ordre !
C’est avec cette chanson mythique de Joan Baez que la cession d’aujourd’hui commence :
Well, I’ll be damned
Here comes your ghost again
But that’s not unusual
It’s just that the…
Baez avait composé Diamonds and Rust à la suite de sa rupture avec Bob Dylan. La chanson possède un caractère purement transcendantal qui a de plus la capacité de transpercer le cœur de quiconque l’écoute. Une pure merveille en termes de créativité mais aussi et surtout une bonne mise en condition pour révolutionner le monde. Une chanson que j’affectionne tout particulièrement…
La voie de Joan Baez résonne dans tout le laboratoire et je ne peux pas m’empêcher de penser… “Merci bande de vieux schnocks pour cette merveilleuse introduction !”.
OK, Ray où en est notre proto ?
Bon, notre proto se porte à merveille, mais le problème est que l’on risque d’avoir de sérieux problèmes juridiques… Ton idée est bonne, mais elle peut être considérée comme humiliante et ces petites vermines de tagueurs risquent d’être considérées comme des victimes plutôt que comme des criminels. Tu connais la gauche ?
Ouais, effectivement…
Bon, notre véritable problème, c’est quand le drone asperge le vandale de ce produit indélébile dont seule la police est capable de délivrer l’antidote, si du moins elle le veut bien. Le gars est de toute façon en mesure de déposer une plainte pour discrimination et là, il faut qu’on trouve une nouvelle solution.
OK, quelqu’un à une idée sur la manière dont on pourrait botter le cul de ces petites merdes ?
En gros, le principe n’est pas mauvais : le drône intervient systématiquement quand le vandale passe à l’acte, mais il ne peut pas légalement s’en prendre à lui. Il faut donc trouver un moyen de l’humilier, mais aussi d’alerter la police pour qu’elle puisse coller une solide amende à ces petits trous du culs. Le tout est de savoir comment on fait !
Ok les gars, on se repasse la scène qu’on a imaginée…
Dans le labo virtuel, une rue se dessine. La scène est classique, il s’agit d’un des lieux de prédilection des tagueurs : des rats, des ponts qui supportent des chaussées avec un trafic intense… Un jeune homme couvert d’une casquette arrive avec son sac sur l’épaule, une lampe fixée sur son front, dépose son sac sur le sol et commence à ébaucher ce qu’il considère comme une œuvre. Une borne connectée à un drône met moins de trois minutes à repérer l’individu et s’envole vers lui pour le harceler et le sommer d’effacer ce qu’il a commencé et de prendre la fuite parce que la police arrive au pas de charge pour lui botter les fesses. Il faut dire qu’aujourd’hui, on ne rigole plus avec ce type de crime. Cela peut même aboutir à de lourdes amendes, des peines de travaux publics, des assignations à résidence, voire même à des peines de prison. Bref, taguer c’est devenu un véritable crime qui peut coûter très cher. Le drone est équipé d’un canon autonome, à encre indélébile qu’il peut déclencher si le criminel n’obéit pas. Le seul espoir que ce dernier peut avoir, s’il veut du moins se débarrasser de cette encre, c’est de se rendre au bureau de police le plus proche pour recevoir un antidote et bien entendu la peine qui va avec. C’est simple, net et efficace, mais tout le monde ne l’entend pas de cette oreille. Il faut donc trouver un système légèrement alternatif pour ne pas choquer une gauche qui se veut tolérante envers ce qu’une majorité de la population en est venue à qualifier de véritable vermine. Il faut dire aussi que de plus en plus de groupes s’étaient formés pour traquer ces jeunes gars et certains se sont retrouvés dans de sales états, le problème était donc devenu double. La colonne qui hébergeait le drone harceleur (surnommé Puppet, mais qui portait en réalité le code K cleaning.18), venait d’être équipée d’un drone secondaire qui intervenait quelques minutes après l’attaque pour sprayer de la peinture qui réparait les dégâts causés. La colonne était aussi dotée d’un gyrophare, de capteurs et de caméras qui envoient directement à la police les images filmées et les photographies du vandale. Son identité était directement révélée et la police n’avait plus qu’à attendre gentiment le type en question.
Dis moi Ray, je suppose que l’éventualité d’incorporer un taser au drone, n’est même pas envisageable ?
Tu l’as dit mec, on va se prendre tout le monde sur le dos si on fait ça !
Bon OK, on continue de plancher là dessus. J’ai une autre réunion dans quelques minutes. A plus les ancêtres !
A plus bleuet, prends soin de toi et remets une bise sur les fesses de ton mec de ma part, Sunshine !
Ah, Ah, vraiment marrant guignol, fais en de même avec ton vieux caniche, scélérat, je suis certain qu’il va apprécier.
Je n’y manquerai pas, petit con et je suis certain qu’il rêve d’envie de se faire renifler le cul par un petit branleur comme toi !
Bon ! Ray, il faut vraiment que je te laisse, mec. Faut que j’y aille, a plus et bizous vieux plouc!
Sortir d’une salle de réunion pour y entrer dans une autre ne prend que quelques minutes. Nous sommes chargés de nombreux projets et nous les visualisons tous à 180 degrés. Beaucoup de mes collègues sont plutôt habitués à aller minutieusement et méthodiquement de l’une à l’autre, mais je préfère l’instinct. Un peu comme Howard Hughes qui passait de l’un à l’autre de ses projets, mais qui avait besoin aussi de quelques secondes pour se remettre en mémoire les plans de chacun de ceux-ci. Et comme à chaque fois, c’est avec une chanson BB&B que je suis accueilli dans cette nouvelle salle de réunion qui est peuplée d’avatars bizarroïdes…
Cette fois c’est Love Minus Zero de Dylan qui résonne dans la salle virtuelle :
My love she speaks like silence,
Without ideals or violence,
She doesn’t have…
C’est maintenant au problème des déchets dans les rues qu’il faut s’attaquer…
Somme toute, le problème est le même, il s’agit de vandalisme à différents degrés :
Les gens qui jettent leurs détritus dans les rues sont légions, mais les gros pollueurs le sont aussi. C’est même devenu un véritable business pour certains qui se chargent de les évacuer pour les autres. Rien ne change véritablement dans le monde, chaque restriction crée une opportunité pour créer un marché parallèle qui génère une nouvelle forme de criminalité. Earth est née en 2022 pour combattre cela. C’est ce qui en fait une entreprise exceptionnelle. Elle est devenue, en quelques mois une licorne, donc une entreprise très prometteuse, juste après les cinq confinements. L’invasion de l’Ukraine par la Russie a renforcé un engouement pour l’Occident et surtout nous a poussé dans une cyberdéfense comme nous ne l’avions jamais vécu auparavant…
Et la magie est à nouveau présente…
Salut les gars !
Salut K !
Bon est-ce que l’on est enfin sur le point de trouver une solution à notre problème?
Pas si certain que cela K ! Le service juridique est sur notre dos et ils ne veulent pas qu’on lance le nouveau drone
C’est quoi le problème ?
Atteinte à la vie privée !
Quoi ? Bande d’enfoirés, cette planète devient une véritable poubelle et on ne peut même pas mettre en place une solution pour régler le problème !
K, tu sais comment les choses tournent, la tolérance est la règle et quelqu’un qui jette ses ordures au sol ne peut pas être pénalisé pour ça. C’est la loi !
Bon OK, qu’est ce qu’on a comme solution ?
On a pas grand chose, si ce n’est que de repartir sur le problème éducatif avant tout.
Tu veux rire ou quoi ? Un déchet à terre, une bonne décharge ou une bonne amende ouais !
K, je suis d’accord avec toi mais ça ne marche pas comme ça. Il faut qu’on trouve d’autres trucs, sinon on va tourner en rond.
L’idée était finalement simple…
Elle consistait à adapter le même système qui était envisagé pour les tagueurs, mais cette fois adapté aux gens qui jetaient leurs déchets sur le sol, voire même à tous les excités de la route que l’on pouvait croiser et en particulier les gros cons qui vous collent sur les routes parce qu’ils veulent par dessous tout vous dépasser. En gros cela signifie que la personne qui jette son déchet sur le sol, est repéré par un drone. Le drone harcèle cette personne jusqu’au moment où cette dernière le reprend et dans le cas contraire il se fait sprayer de la même manière. Il est dans ce cas obligé de se rendre au poste de police pour avoir la lotion adéquate pour se débarrasser de la peinture et une fois de plus de payer une amende pour son crime…
Désolé les gars, j’ai un appel urgent. Je vous laisse et on se rappelle plus tard ! Je vais voir ce que je peux faire de mon côté…
OK les croulants, vous avez enfin décidé de bosser et de me donner quelque chose de concret ?
Ouais mon minet ! Apprête-toi à t’incliner devant des gens qui savent faire face à leurs responsabilités et pas à des petits vendeurs à l’arrachée qui se contentent de donner des ordres aux autres sans en branler une…
Vas-y vieux schnock, je t’écoute !
OK, je viens de recevoir un message d’un type ayant entendu parler de nos travaux et qui a réussi à synthétiser l’urine d’un putois et même d’adapter l’intensité de l’odeur sur une échelle à 15 niveaux. Bref, l’idée voudrait que l’on spraye le tagueur avec une odeur X, Y ou Z en fonction de son crime. En gros c’est simple, plus le crime est grand et plus le gars pue. C’est très simple, oui mais c’est redoutable. On ne fait pas intervenir la justice et on peut lancer la version beta dans l’immédiat, avec l’accord de la direction bien entendu. Ces petits merdeux de tagueurs vont puer pendant quelques jours et ils n’auront probablement pas d’autres choix que de la boucler. Sauf s’ils veulent vraiment avouer à la police qu’ils étaient en train d’effectuer un acte de vandalisme.
La donne change effectivement, vieille fouine. Tu as des tests clairs sur les dangers sur la santé de ce truc qui fouette ?
Ouais, mais il faut y aller mollo avec des petites doses, parce que ce truc est vachement fort. Un jour ou deux, le gars est atteint de nausées furieuses. Une semaine, tu peux l’embarquer à l’hosto, deux il est complètement cuit et n’a plus ni estomac, ni trou de balle. Donc je peux te dire que ce truc est vachement radical et tu peux le tester aussi sur tes autres victimes potentielles, espèce de sale petit vicelard que tu es !
T’est un génie grand chef ! Tu me prépare une lotion et on la teste sur nos trois publics cibles. J’essaye d’obtenir une autorisation de la direction illico. On a suffisamment de contact pour pouvoir tester la beta in Situ avec certaines administrations locales qui sont surchargées, non ?
Oui blanchette et je peux te dire que cette solution miracle va leur plaire de tout coeur. Une fois pour changer, elles vont pouvoir montrer à leurs administrés qu’elles sont capables, en toute discrétion, de faire preuve de compétence. On commence quand tu veux…
On vit vraiment une époque formidable et de nos jours, ce n’est pas vraiment compliqué de passer d’une salle de réunion à l’autre, puisqu’elles sont virtuelles mais en plus on peut y convier les petits patrons comme les grands, pour prendre des décisions extrêmement rapides. Fini donc les grosses hiérarchies et la paperasse (même électronique) qui lui était liée. Et c’est là que j’appuie sur le bouton rouge, celui qui appelle directement le grand chef. J’ai ce privilège puisque j’ai été directement recruté par lui en personne. Ce qui ne signifie en rien que je peux tout me permettre, mais néanmoins j’ai l’avantage de pouvoir le joindre à tout moment. Et le grand chef sait que le petit génie que je suis a toujours une bonne raison de le déranger puisqu’à chaque intervention, je vais révolutionner le monde et faire rapporter à la boîte un sacré paquet de fric, dont je vais même tirer un certain pourcentage, même minime, c’est loin d’être insignifiant.
Salut grand chef…
Salut K, avance parce que je n’ai pas des heures à te consacrer, donc vas-y direct mec !
OK patron, nous sommes arrivés à substituer le liquide indélébile censé mettre tous ces petits cons à genoux en le remplaçant par un concentré d’arôme de vagin ou de trou de balle de putois qui déchire véritablement sa race. Ce truc peut vous envoyer quelqu’un à la maison, à l’hôpital ou à la morgue en fonction des doses administrées. On voudrait essayer la version beta dans des zones sinistrées et dépassées sur nos trois publics cibles du moment. A savoir les tagueurs, les pollueurs et ces petits enculés qui ne sont pas capables de concentrer leurs hormones quand ils ont un volant dans les mains, voire même ces grosses merdes de violeurs. Et cela vaut pour les hommes comme pour les femmes bien entendu…
OK, K, tu as besoin de quoi ?
Une autorisation pour pulvériser ces petites merdes dès qu’ils se sont manifestés et nous faire couvrir en cas de problème si quelque chose ne tournait pas rond…
Comment tu fais pour implanter les colonnes d’intervention pour les drones ?
Ce sont des colonnes mobiles qui se déplacent elles-mêmes en fonction des évènements recensés par les autorités. Donc en bref, cela ressemble à un simple poteau électrique, mais c’est en réalité une véritable tour d’assaut mobile capable de mettre au tapis toutes ces merdes qui sont en train de foutre la planète et la vie des gens en l’air.
Bon, je peux t’avoir trois zones respectives pour chacuns de tes publics cibles. Bien entendu, silence radio sur les origines de tout ça et personne n’est supposé employer des procédés pareils.
Cela va de soi patron…
Je t’envoie le matos dans quelques minutes. Bon boulot petit gars et bonne journée !
Ouais, bonne journée Bwana !
Quand le grand patron vous dit que vous avez fait du bon boulot, ce n’est pas du petit lait. C’est même du lourd et en toute humilité ça se déguste à sa juste valeur. Mais demain, je vais devoir reprendre mon long voyage, pour accomplir tout ce que les génies de ma génération ont accompli, mais aussi pour coincer cette garce qui m’a volé toutes ces données ultra confidentielles et les a probablement vendues à Pékin. Et oui, c’est le nerf de la guerre… Les mercenaires aujourd’hui ne sont plus du tout les mêmes que ce qu’ils ont été dans le passé. Oubliez Wagner, les mercenaires de nos jours sont des bombes sexuelles qui s’adaptent à tous les sexes et qui sont des véritables prédateurs en termes de numérique. Elles vous séduisent pendant quelques jours, passent quelques nuits avec vous après s’être bien éclatées et ensuite se barrent avec ce que vous avez de plus précieux : à savoir vos données professionnelles et personnelles et tout cela à destination des chinois. C’est en fait devenu une véritable profession. Autrefois on vous faisait les poches en se barrant avec votre portefeuille. Maintenant on se casse avec vos données… C’est peut-être stupide, oui mais c’est comme ça ! Sauf que quand ça vous arrive et que ces données concernent une boite qui à elle seule représente le tiers du PIB mondial en terme de capitalisation boursière et que le grand patron de cette boîte continue de vous appeler petit gars, et de vous féliciter sur le boulot que vous faites, on se retrouve très clairement dans une situation surréaliste.
Il fut un temps – plus ou moins un siècle avec une légère trêve – ou Moscou était l’ennemi. Aujourd’hui, la Chine occupe la première place et les enjeux concernant le numérique et la conquête spatiale sont de taille. Bref, nous avons tout d’abord les deux blocs ennemis : à savoir les occidentaux et les chinois. Bon mettez tout de de suite de côté les japonais, les taïwanais et les sud coréens, ils font clairement partie des nôtres et on pourrait même dire que nous sommes un noyau extrêmement soudé et qu’ils dominent une très grande part de ce noyau. Bref, on est des bons copains et on les kiff trop grave. En gros, le monde chinois se résume à la Chine, ce qui n’est pas rien, et à quelques satellites comme le Vietnam, le Laos, une grande majorité des pays africains et bien entendu le petit boiteux qui suit derrière, la Corée du Nord, qui continue d’être dirigée par des dégénérés, complètement paranos et psychopathes qui matraquent les gens à grands coups de… trucs complètement débiles, mais enfin, ces abrutis continuent à y croire encore et toujours. On n’est vraiment pas certain qu’ils y trouvent leur bonheur mais finalement s’ ils y croient, tant mieux pour eux. Et puis tant mieux aussi si certains politiciens français veulent berner la population en leur faisant miroiter toutes sortes de trucs pour rendre des dictatures crédibles.
Bon ,Ok bande de vieilles biques, on a l’autorisation du grand patron, mais désolé les gars, mais là il faut que je rentre, je ne tiens plus debout. Je pense que la dernière fois que j’ai vu un oreiller, c’était il y a au moins 48 heures. Je suis crevé, je rentre chez moi…
Depuis quand as-tu un chez toi blanchette ?
Depuis toujours, le monde est ma maison, et puis j’ai quelqu’un qui m’attends !
Ouais, tu veux parler de ta petite amie qui n’existe pas ?
Tu devrais essayer une femme en chair et en os une fois pour changer, ça ne te ferais pas de mal…
Ouais mais je te rappelle quand même que la dernière en date est quelque part dans le monde et vend mes données à celui qui veut bien les acheter, alors je peux te dire que je suis bien mieux avec mon bot, au moins je ne dois pas lui courir après.
Ouais Blanchette, t’as peut-être raison, mais c’est plutôt elle qui te court après et en ce qui concerne tes données personnelles, tout va dans les serveurs de Hearth et certainement encore un peu plus maintenant dans ceux de Pékin…
Ok mon poto, je suis crevé et certainement pas prêt à me lancer dans des grands débats philosophiques. A demain l’ancêtre, fais gaffe de ne pas te casser quelque chose en te mettant dans le lit !
Très marrant petit con, attends de voir qu’on se recroise pour que je te botte les fesses !
Bises grand père, tu sais que je t’adore !
Tu sais où tu peux te les mettre tes grands sentiments ?
Calmos, on se revoit demain, laisse moi juste passer une bonne nuit de sommeil parce que là, je suis vraiment HS.
OK Blanchette, fait de beaux rêves et à demain et bises à ton morceau de caoutchouc et de silicium !