Earth

Je me présente, je suis Allan…

Mes amis et mes proches m’appellent Allan K. 

Chez-moi, on m’avait surnommé comme cela parce que les seuls jouets que je voulais quand j’étais tout petit, c’étaient des claviers d’ordinateurs. Il paraît que mes parents ont été inspirés pour mon prénom par Alan Turing et par Allan Key. Deux des pères fondateurs de l’informatique moderne. Le K vient en fait de K-board, donc en réalité, mes amis considèrent que je ne peux pas vraiment me passer d’un clavier d’ordinateur pour être heureux… 

Je travaille pour une boite qui s’appelle tout simplement Earth. Si vous connaissez les cinq plus grosses boîtes de la planète et si il y en a une qui devrait venir s’ajouter à la liste, c’est bien celle-là. Imaginez une seule seconde la puissance des cinq entreprises que l’on appelait autrefois les GAFAM, ajoutée à celle d’IBM, d’Intel, de Sony, de Samsung, de LG, de Tesla, de Space X ou de Netflix, voire même de tous les grands noms du numérique, du secteur automobile et du spatial mis ensemble ? 

Cela donnerait Hearth…

Hearth est une jeune entreprise qui est sortie radicalement de l’imagination de deux jeunes ingénieurs. Et oui, elle n’échappe pas à cette règle qui veut que deux gars surdoués développent une idée géniale dans leur garage et simultanément dans leurs chambres universitaires. Au tournant du siècle, les impératifs de production énergétique se sont fait sérieusement sentir et ces deux génies ont commencé par commercialiser un truc vraiment simple : 

Leur questionnement était le suivant : si on équipait l’intérieur des abats jours des lampes avec des cellules photovoltaïques, serait-t’il possible de se passer du câblage de tous les bâtiments et de tous les travaux qui vont avec, et de produire soi-même son énergie indéfiniment…

La réponse a été positive et les entreprises et les habitations privées se sont peu à peu équipées de ces systèmes autonomes qui sont en ce moment en train de remplacer ceux qui ont été mis en place par Thomas Edison en personne, il y a environ 150 ans. Mais ce duo n’en est pas resté là et ils ont très vite développé d’autres systèmes de production énergétique alternative, qui bien entendu comme vous pouvez vous en douter en ont fait jaser plus d’un. Mais peu importe, allant de succès en succès, notamment avec l’entrée en bourse de l’entreprise, les innovations se sont multipliées, les rachats d’autres startups ont eux aussi été multiples et les capitaux ont afflué de tous les côtés. Forcément quand l’énergie est le véritable combat du siècle et que vous trouvez des solutions pratiques aux problèmes d’approvisionnement, vous devenez très vite le Roi du monde et tous finissent par frapper à votre porte !

Le résultat a donné naissance à l’entreprise la plus puissante au monde. Sa valorisation boursière suit à l’heure actuelle celle de la loi de Moore. Tous les dix huits mois, sa valeur double. Cela dure depuis 1965 et ça n’a jamais été interrompu.  Bref, tout cela pour dire que Earth est une entreprise qui est valorisée à plus de 50.000 milliards de dollars en bourse et devance de très loin des acteurs historiques tels qu’ Apple ou Microsoft. 

Une fois que la production énergétique de Earth a commencé à apporter des solutions concrètes à la planète, il fallait bien diversifier les activités et c’est bien entendu dans la résolution des problèmes du quotidien que l’entreprise a fait des ravages…

Les problèmes de société étaient forcéments urbains d’avantages que ruraux :

Les tags, les vols, les viols, les agressions et violations en tous genres, il fallait bien y trouver une solution et la technologie le permettait très largement. A cela il fallait encore ajouter les piratages informatiques et les nombreux délits de cybercriminalité qui se développent à toute allure et qui font énormément de dégâts. Seulement voilà, les autorités et les administrations ne voyaient pas les choses de la même manière, donc il a fallu clairement ruser pour que les dirigeants de Earth arrivent à leurs fins. Heureusement, les soutiens (financiers aussi) viennent des quatre coins du monde et principalement des municipalités des villes du monde entier, qui n’arrivaient plus à s’en sortir et qui étaient prêtes à détourner les réglementations pour faire un peu de ménage.

Le mot d’ordre était donc simple, nous trouvons des solutions à la production énergétique, nous réglons les problèmes urbains et enfin nous démolissons ces petits enfoirés de cybercriminels et leur faisons payer leurs crimes – de manière, pas tout à fait légale, il faut bien l’avouer – mais après tout, tant pis pour eux, ils devaient bien payer pour le mal qu’ils avaient fait. Les solutions que développe Earth aujourd’hui, se situent juste à la limite des conventions, mais toujours en accord avec les autorités. C’est un peu comme le droit de tuer pour un espion britannique… 

Les gens en ont marre de ces petits cons qui font des graffitis partout, c’est devenu d’ailleurs une véritable plaie. Deuxièmement, les gens n’en peuvent plus de voir cette superbe planète être transformée en une gigantesque poubell​​e. Troisièmement, la criminalité est elle aussi – et cela comprend ces petites merdes de pirates du web – une plaie que l’on doit absolument éradiquer. Quatrièmement, l’univers nous appartient, cinquièmement, la production énergétique est le véritable combat du siècle et enfin, la planète avant tout !

Tel a été le crédo de cette entreprise minuscule sortie du fin fond d’un garage, mais ce qui est certain, c’est qu’elle apportait des solutions radicales à de véritables problèmes de société. Nous étions confrontés en permanence à la problématique de voir de toutes nouvelles infrastructures urbaines qui étaient immédiatement souillées et meurtries et si ce n’était pas suffisant comme ça, les déchets s’accumulaient à un tel point que toutes les espèces biologiques se sont à un moment retrouvées en péril et cela valait aussi pour la nôtre. Les autorités étaient submergées et n’arrivaient plus à trouver l’argent nécessaire pour financer la restauration des infrastructures touchées. Bref, la vie des gens normaux était devenue insupportable. L’extrême gauche, qui était plutôt pour la tolérance envers cette criminalité, qui n’en portait pas vraiment le nom, était sur le point d’accélérer ce cauchemar et l’extrême droite de son côté n’avait d’autres solutions que d’évoquer des moyens tout aussi stupides que irrationnels. Les caisses publiques étaient vides – les Etats-Unis venaient d’échapper de près à la faillite pour la 82° fois de leur histoire – depuis bien longtemps et il n’était plus possible d’assumer ce déficit financier et intellectuel, toujours un peu plus exponentiel. 

Voilà, donc on peut le dire, le décor est mis en place…

Mon nom est Alan K. Je suis diplômé de l’école des Mines de Paris et j’ai fait une spécialisation en informatique, au Massachusetts Institute of Technology. 

Mes parents, c’étaient des gens hyper cool !

J’ai eu l’immense bonheur de grandir dans une famille modeste qui n’avait pas de soucis d’argent (ce qui est aujourd’hui assez rare en France, l’extrême gauche n’ayant pas fait vraiment du bien au pays). J’étais fils unique et celà me pèse toujours au quotidien, mais bon voilà, on fait avec, comme on dit… Donc comme un bon petit garçon que j’étais, après avoir eu mon Master à Paris, je suis partis aux Etats-Unis comme ma mère le désirait puisqu’elle est américaine et que mon père éprouvait (en pur français de souche) une fierté digne d’un coq, parce que non seulement j’étais diplômé d’une des plus grandes écoles françaises, mais qu’en plus j’allais peut être obtenir un d​​octorat dans l’une des meilleures universités américaine. Ce n’était pas trop mal finalement pour quelqu’un qui était issu d’une France plutôt populaire. 

Bon, revenons-en à cette fameuse rencontre avec ce canon dont je vous ai parlé…

En gros, les choses sont relativement simples : nous nous sommes rencontrés dans ce type de bar de la plage que tous ceux qui ont entamé un grand voyage fréquentent. Nous ne sommes pas vraiment des expatriés, nous ne sommes pas non plus des exilés et en général nous avons plutôt les poches bien remplies. En France, on nous appelle les friqués et on est plutôt mal vu, surtout par les autorités car nous payons nos impôts via le siège social de notre entreprise respective. En fait je possède un domicile légal et une chambre chez mon employeur, mais je n’y mets les pieds que très rarement, quand on doit se reconditionner ou pour proposer un nouveau projet au grand patron. Vu que l’on vit plutôt dans une communauté internationale et que notre langue à tous c’est l’anglais, il a bien fallu que les gens nous collent une étiquette sur le front et cette étiquette a tout simplement été celle des HHG (hipsters, hippies, gigs) ou parfois, on nous surnomme les trois lettres. Vous savez, ce genre de truc comme les LGBT ?    

Bon, nous faisons partie d’un groupe qui n’en porte pas le nom, ni même l’âme, mais c’est comme cela que l’on nous qualifie. Il n’y a pas de quoi envoyer une carte postale à la famille, mais ces trois lettres nous permettent de tisser des liens sociaux dont nous ne pourrions pas nous passer. Le HHG, c’est un passeport qui n’exige aucune identité, ni même aucuns papiers. C’est un rejet absolu des institutions, de là cette connotation avec les hippies. C’est la liberté dans sa plus simple expression et cela veut dire tout simplement que nous n’avons pas d’attaches, un point c’est tout !

Cette fille et moi sommes issus du même monde; Un environnement modeste, un amour tout particulier pour notre langue maternelle (le français), mais aussi une fascination pour les maths et pour la Silicon Valley – notre véritable capitale à tous, quoi que certains considèrent aujourd’hui Austin comme The Place To Be, d’ailleurs le siège social de Earth se trouve dans cette ville du Texas – et bien entendu des hormones qui explosent à un point complètement inimaginable. Bref, c’est un cocktail explosif qui n’aurait pas pu attendre plus de deux semaines avant d’éclater…    

Belle, de toute façon elle l’est comme n’importe quelle femme, mais comme toutes les femmes, elle a aussi ce petit côté insupportable qui peut vous faire exploser à n’importe quel moment. C’est ce qui nous différencie avec nous, les mecs. Nous venons de quelque part et elles, forcément d’un autre coin de l’Univers. 

Entre elle et moi, ça a été relativement simple : 

Elle est arrivée au bar, m’a demandé ce que je voulais boire, et boum, ni vu ni connu je me suis retrouvé avec elle dans mon lit. Et oui, de nos jours, les femmes sont plus entreprenantes que les hommes, c’est très bien comme celà et voilà ce qu’il s’est passé…


Avant de partir, après notre dernière dispute, elle n’a pas oublié de hacker quelques informations ultra confidentielles que je n’étais pas supposé divulguer.  Et là, je risquais sérieusement ma place dans cette boite que j’aime tant. Ce n’était pas très malin de ma part, mais vous savez quand on est jeune on peut être parfois naïf et c’est exactement ce que j’ai été. ​Ma direction n’a vraiment pas apprécié cette situation, mais finalement, je n’ai pas été viré. Néanmoins on m’a refilé une patate chaude et ma tâche dans l’entreprise va être​ un peu moins évidente que ce qu’elle a été dans le passé et de plus ma destination a changé, parce que maintenant, je suis obligé de la suivre partout où elle va pour savoir ce qu’elle a fait avec ce qu’elle m’a volé, et ça putain, ça me fout  sérieusement en pétard !

Donc voilà, mon but dans la vie est de révolutionner le monde avec toute la créativité dont je peux faire preuve et ça c’est du tout bon, parce que je suis une véritable machine à créer, de poursuivre cette fille et de savoir à qui elle a vendu mes données. Enfin, je dois contribuer à ce que l’Occident puisse faire face à une menace chinoise toujours un peu plus inquiétante.

Vous voyez, c’est un peu compliqué !

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