Et oui, c’est du lourd !
L’Union européenne se dote elle aussi d’un Chip Act, similaire à celui entré en vigueur aux Etats-Unis. Parallèlement l’UE dévoile la liste des plateformes qui seront prochainement victimes de son Digital Service Act et enfin Joe Biden annonce officiellement qu’il sera candidat aux prochaines élections présidentielles.
Ça n’a peut être l’air de rien comme ça, mais ces trois choses pourraient avoir de lourdes conséquences à l’avenir. D’une part, le Chip Act pourrait – si tout fonctionne normalement, et ce n’est pas gagné – éviter une dépendance trop importante aux autres pays en termes d’approvisionnement en semi-conducteurs. Ce qui est absolument crucial. D’autre part, le DSA, c’est un peu une suite au RGPD, qui va mettre encore un peu plus de pression sur les entreprises qui distribuent les produits et les services numériques que nous consommons.
Et celà, c’est loin d’être une bonne nouvelle…
Des promesses, toujours des promesses…
Alors, ce n’est pas qu’il est mauvais bougre ce cher Joe, surtout si on le compare à son prédécesseur. Il a par ailleurs démontré qu’il pouvait être redoutablement efficace, notamment avec ses Inflation Reduction Act et Chip Act, mais surtout avec sa poigne de fer contre la Chine. Ce Chip Act, nous aurons l’occasion de le voir plus bas, risque d’avoir beaucoup plus d’impact que le même projet européen, mais néanmoins, tout cela a quand même du bon, et pas seulement dans le sens économique.
Le fait que Joe Biden se présente aux présidentielles, en 2024 n’est en soit pas un véritable problème. Au contraire, si Donald Trump – échappant à un procès pour coup d’Etat – se représente, on peut parier sur la victoire de Biden. Quoique chez l’Oncle Sam, nous l’avons vu, tout est possible et ce, pour le meilleur et pour le pire. Mais en gros, on peut penser que les américains ont tiré les leçons de l’aventure Trump. Le monde entier aussi d’ailleurs. Le véritable problème avec Joe Biden c’est d’une part, son âge, et d’autre part sa capacité à revenir, un peu trop facilement, sur des promesses qu’il avait faites.
Le forage de pétrole sur des nouveaux sites en Alaska aura des répercussions écologiques énormes alors que dès son investiture, il s’était empressé d’annuler les décisions désastreuses pour l’environnement, datant de l’ère Trump. Sa volonté de se représenter, alors qu’il avait promis qu’il ne ferait qu’un seul mandat, vient encore ajouter une pierre à l’édifice, alors que 70% des américains pensent qu’il ne devrait pas faire un second mandat. Et le motif principal, je vous le donne en mille, c’est… son âge. Il faut dire aussi que la population américaine est jeune (plus de la moitié à moins de 40 ans) et 82 ans pour être élu président de la plus grosse puissance économique au monde (25% du PIB mondial contre 18% pour la Chine), c’est un peu vieux.
Chip Act VS Chip Act…
Cela nous amène à ce questionnement :
Les plus vieux ne devraient-ils pas jeter l’éponge à partir d’un certain âge ?
Toujours est-il que le passage de Joe Biden a fait du bien aux Américains (et encore une fois au reste du monde).
Côté européen, on copie d’ailleurs, les initiatives de ce dernier…
L’Union Européenne va se doter, elle aussi, d’un Chip Act pour doper la production des semi-conducteurs sur son territoire. En gros c’est 43 milliards d’euros qui seront consacrés pour attirer des entreprises comme Intel par exemple. Ce n’est pas si mal quand on pense que son équivalent américain est quant à lui de 39 milliards de dollars, auxquels il faut encore ajouter 24 milliards d’allégements fiscaux. Donc l’initiative se défend – d’autant plus qu’il est primordial de ne plus dépendre de la Chine – mais il reste le problème récurrent de la difficulté d’implanter une usine sur le territoir de l’Union Européenne, surtout lorsque l’on prend en considération les facilités (à tous les niveaux) de s’installer sur le sol américain.
Le Chip Act et l’Inflation Reduction Act, ne sont pas faits pour faire pousser des usines de ce côté-ci de l’Atlantique, bien au contraire. Intel, par ailleurs, a bien du mal à concrétiser son projet d’en installer une en Allemagne, et si le scénario Tesla se répète, on ne risque pas d’être autonome – en termes de semi-conducteurs – avant bien longtemps.
Pour rappel, une fois les négociations avec les autorités allemandes bouclées – et ce n’a pas été évident d’obtenir toutes les autorisations facilement – il a fallu se battre contre les associations écologistes. Une fois cela fait, il a fallu affronter les syndicats. Si on ajoute à cela les règles très strictes relatives à l’embauche, ça à de quoi, clairement, en faire fuir plus d’un…
La nouvelle machine à fabriquer de l’argent entre en piste…
Intel a par ailleurs prévu l’implantation de deux nouveaux sites de production sur le territoire américain, contre un seul dans l’UE.
Remarquons néanmoins la similarité dans la démarche, des deux côtés de l’Atlantique. C’est plutôt une bonne chose et on pourrait même regretter qu’à la place d’inventer des législation comme le Digital Service Act, l’Union Européenne n’aie pas elle non plus lancé un Inflation Reduction Act. Bien au contraire, de notre côté, on a plutôt manifesté des craintes de voir des entreprises, bien de chez nous, aller vers les Etats-Unis. Des craintes justifiées et la nouvelle machine à monnaie européenne n’est pas de nature à aller à l’encontre de cette tendance. Nous parlons bien entendu ici, de la législation DSA…
Douze grosses entreprises – pour le moment – vont être concernées par cette nouvelle législation sur les services numériques. Et sans surprises, ce sont principalement les grosses sociétés américaines qui sont dans le viseur de Thierry Breton :
Alphabet en pôle position avec Google, le Play Store, Google Maps, Google Shopping et enfin You Tube. Puis viennent Microsoft avec Bing et LinkedIn, Meta avec Facebook et Instagram et Apple pour son App Store. Bien entendu Amazon fait partie de la bande. Pinterest, Snapchat, Twitter aussi et, surprise, même Wikipédia est concernée.
Bon, logiquement, et cela c’est plutôt bon signe, car cela démontre que les chinois sont moins implantés sur le sol européen, seuls TiK Tok et AliExpress entrent dans le collimateur de l’Union Européenne. Du côté européen c’est Booking.com et Zalando qui vont être eux aussi concernés…
Comme d’habitude, cette nouvelle législation est justifiée avec un certain parfum de fraise :
Lutte contre les contenus haineux, la désinformation ou encore le contrôle des vendeurs sur les Marketplaces. Néanmoins, deux vices potentiels liés à cette nouvelle législation sont préoccupants…
Le premier c’est l’interdiction d’orienter des publicités ciblées sur certains publics. Il faudrait peut-être poser la question à Thierry Breton – puisqu’il semble tout savoir – du comment un réseau social peut survivre s’il ne cible pas les intéressés. C’est pourtant une règle en publicité et cela l’est davantage pour les services en ligne qui dispensent leurs services en vivant de ça.
Le deuxième point préoccupant c’est bien entendu, les amendes et les procès qui vont pleuvoir, car c’est bien là, la raison d’exister du DSA. Exactement comme pour le RGPD qui sert à faire rentrer de l’argent dans les caisses.
Regardez le nombre de services concernés et vous vous apercevrez que la plupart de ceux-ci sont ceux que vous utilisez au quotidien. Le pire est qu’à force de serrer la visse, on peut craindre que les entreprises qui distribuent ceux-ci, aient envie de claquer la porte et à ce moment-là, qui sera le grand perdant dans l’histoire, à votre avis ?
Probablement pas Thierry Breton…
C’était bien ?
Bon…
Mais ce n’est pas tout !
Une époque formidable
C’est aussi…
un site web
et des centaines d’articles qui traitent des problématiques de notre monde !
Mais surtout…
Un bureau de rédaction !
Si vous avez besoin d’un rédacteur Web, analyste des nouvelles technologies et spécialiste des répercussions de celles-ci sur nos sociétés, alors…
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