Quand Antonio Guterres prône la répartition égale de la misèr​e​…

L’assemblée générale des Nations Unies à New York est toujours l’occasion pour les grands de ce monde de prononcer de grands et beaux discours, toujours plus éloquents les uns que les autres. Mais c’est aussi l’occasion de régler des comptes. De la part d’Antonio Guterres (l’actuel secrétaire général de l’ONU), on aurait dû s’attendre à ce qu’il s’attaque de front aux problèmes politiques qui déstabilisent le monde (notamment en s’attaquant aux dirigeants russes et chinois) et non à des milliardaires qui ont décidé de se lancer dans la conquête de l’espac​e. Et pourtant c’est arrivé et c’est Jeff Bezos et Richard Branson qui se sont pris un sévère savon…

Des gens sont pauvre et regardent des milliardaires s’amuser dans l’espace…

Il y a des riches et il y a des pauvres… Il y a surtout une profonde croyance populaire qui désire une répartition des richesses de la planète beaucoup plus égalitaire. François Hollande en a fait les frais en son temps, ce discours ne fonctionne pas (ou s’il fonctionne dans un premier temps, il mène inévitablement à la faillite) et il serait grand temps de réaliser que Robin des Bois n’est jamais que le héros d’un roman. Héros romanesque qui de plus se battait contre le mal et non contre ce qui est bon pour la population. Le discours de Guterres prononcé cette semaine, rappelait même amèrement ​celui de certains dirigeants politiques lors de la campagne de vaccination mondiale au début de cette année 2021… Les pays qui avaient les moyens d’acheter des vaccins passaient en priorité, alors que les pays pauvres, quant à eux, étaient mis sur le côté. Des pays pauvres qui sont, eux aussi, aidés par les plus riches. 

Comment voulez-vous vous donner les moyens d’aider des pays pauvres alors que votre économie est à l’arrêt et que la dette publique crève le plafond ? On peut certes débattre du degré d’aide attribué aux plus pauvres et trouver qu’on ne les aide pas assez. C’est vrai, mais faut-il vraiment s’arrêter pour attendre ceux qui sont à la traîne ? ​

C’est tout l’enjeu du débat ici et si la réponse est oui, alors on risque de faire du surplace et de réellement répandre – comme Winston Churchill le disait – la misère de manière égale sur planète. Et l’histoire nous a clairement démontré que ce n’est pas une bonne idée. 

Moteur d’une richesse pour les autres…

La conquête de l’espace, c’est tout​ d’abord une formidable opportunité pour les espèces vivantes de survivre. D’ici quelques années, ce sera un pourcentage important des populations qui travailleront pour ceux qui partiront vers Mars, vers la Lune​ ou qui vivront en orbite. C’est ensuite un intérêt scientifique important​ pour comprendre l’univers. C’est enfin de la recherche et un développement technologique sans précédent. Nous devons par ailleurs à la conquête spatiale des inventions majeures qui améliorent la vie de tous les habitants de la planète, sans exception. Parmi celles- ci, le GPS, l’ordinateur et surtout le panneau solaire… A cela, il faut ajouter de nombreuses applications qui apportent aux populations des pays pauvres de nombreux avantages en termes de paiement en ligne (comme MPESA au Kenya), alors que ces même populations étaient soumises à des politiques commerciales excessives en terme de frais de transactions, imposés par des entreprises comme Western Union ou Thomas Cook. Wechat à ce propos est devenu une super application, extrêmement populaire en Chine, parce qu’elle arrivait à fournir de multiples solutions efficaces aux besoins d’une grande partie de la population. Ce que les autorités communistes ne sont d’ailleurs jamais parvenues à faire. 

Faut-il rappeler que la constellation Starlink de SpaceX (qui est encore actuellement en phase de développement beta, donc encore un peu onéreuse) permet aujourd’hui de fournir un accès à l’Internet à une population qui en était encore jusqu’ici privée, dans les coins les plus reculés du monde ?

Doit-on encore parler d’une ubérisation qui vient clarifier les rapports marchands entre les individus, alors que souvent ces rapports sont souillés par des failles dues à un manque préalable de transparence ?

Doit-on parler des systèmes de traductions comme ceux de Google ou d’une encyclopédie comme Wikipédia qui offrent l’accès à une culture à laquelle certaines populations n’ont jamais eu accès auparavant ? 

Une participation active dans des fondations et des associations…

Inspiration 4 (la dernière mission de SpaceX) à rapporté quelques 200 millions de dollars à un hôpital (St Jude) qui s’est donné pour vocation de soigner le cancer chez les enfants. La mission habitée par quatre touristes de l’espace hébergeait aussi une ancienne patiente qui travaille dans cet hôpital aujourd’hui. Certes, la mission a été financée par un milliardaire qui était peut être en mal d’aventure. Certes, cet argent aurait pu servir directement à soigner les enfants de St Jude, mais quel en serait véritablement le but lorsque l’on sait que les géants du monde de la technologie sont eux aussi en train de dépenser des sommes faramineuses pour éradiquer purement et simplement toutes les maladies sur terre.

On peut sans aucun doute émettre certains aprioris sur les objectifs annoncés, mais force est de constater que plus nous avançons, plus Amazon investit dans la recherche scientifique et les services médicaux (sans compter les écoles et les nombreuses formations que ses entreprises créent). C’est aussi le cas d’Apple, de Microsoft, de Google et de Facebook. Les lunettes, écouteurs, montres et vêtements connectés ne sont jamais qu’une première étape vers un monitoring permanent qui va probablement générer la disparition de la profession de médecin généraliste. La seconde étape sera très certainement d’associer l’Intelligence Artificielle à la médecine pour tous (rappelez-vous que IBM est déjà sur le secteur avec Watson). La troisième – et tout nous montre que nous allons dans ce sens – sera enfin de laisser l’IA décider du meilleur traitement (gratuit, pourquoi pas) à dispenser à un patient…

Alors Monsieur Guterres, croyez-vous réellement que les milliardaires se contentent simplement d’aller “s’amuser dans l’espace“ ?

Si c’est le cas, on ne peut certainement pas leur donner tort de profiter d’un petit moment de folie, car ils créent leurs salaires avec tous les risques que cela comporte pour eux. D’autres se contentent juste de faire des grands discours et de s’enrichir sur le compte de ceux qui génèrent de la richesse…

Alors, dans quel camp vous situez-vous monsieur Guterres ? 

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